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Décès de plusieurs maires du coronavirus: La Covid-19, nouveau ‘’trouble-fête’’ du jeu politique local

Les maires, qui sont en première ligne dans la gestion des affaires publiques, paient un lourd tribut à la pandémie de la Covid-19. La recherche de contact permanent et de proximité avec les populations, accentue les risques de contamination à la maladie. L’explosion des cas due à la troisième vague de Covid-19 risque aussi de chambouler le programme politique, en vue des prochaines Locales de janvier 2022. "Enquête"


Rédigé par leral.net le Mardi 17 Août 2021 à 09:40 | | 0 commentaire(s)|

Décès de plusieurs maires du coronavirus: La Covid-19, nouveau ‘’trouble-fête’’ du jeu politique local
Dans la perspective des élections locales du 23 janvier 2021, un autre acteur très virulent et perfide vient s’inviter dans le jeu politique local. Les élus locaux en contact permanent avec les populations, paient un lourd tribut à la maladie qui les frappe de plein fouet.

Plusieurs maires ont déjà été terrassés. On peut citer : Pape Diop, le maire de Koki (janvier 2021) ; Guèdj Diouf, Maire de Mbelekadiao (janvier 2021) ; Abdoulaye Elimane Dia, Maire de la commune de Démette (juillet 2021) ; Chérif Habib Aïdara, Maire de Bonconto (août 2021).

Une liste macabre qui risque de s’allonger, à l’approche de cette échéance électorale, avec la multiplication des rencontres et des rassemblements politiques.

De nouvelles manifestations accentuent le risque de nouvelles contaminations à la Covid-19 dans les rangs de nos élus locaux qui, dans l’exercice de leurs fonctions, sont en contact quasi permanent avec leurs administrés. Une situation qui risque de rabattre les cartes, dans l’optique des Locales de 2023.

Pour l’édile de Notto Gouye Diama, Maguèye Ndiaye, il est très difficile d’échapper à la maladie, en raison du caractère particulier du métier de maire, qui le met en contact permanent avec ses administrés.

‘’Les maires sont fortement exposés, car les administrés ne nous laissent aucun répit. Nous sommes tout le temps sollicités par nos concitoyens, que ce soit aux champs, dans nos bureaux et même à la maison. De ce fait, nous risquons, à travers ces diverses rencontres, de contracter le virus. En effet, j’ai été testé positif à la Covid-19 récemment, et je pense que, n’eût été la prise de deux doses de vaccin, j’aurais plus souffert de la maladie’’, affirme le premier magistrat de la commune, qui renseigne des difficultés des maires d’exercer leur métier dans ce contexte de pandémie. En outre, il précise que le premier magistrat de la ville ne peut s’isoler totalement, sous peine de se voir rejeté par les électeurs.

Les maires ‘’exposés’’ en permanence à la maladie

‘’Cette épidémie entrave fortement notre travail auprès de nos populations. Mais l’impossibilité de créer de la distance avec nos administrés nous oblige à vivre en permanence avec cette menace sanitaire’’, clame le membre du Cese. Sur ce, pour ne pas faire courir de plus grands risques aux élus, il préconise la mise en place d’une campagne électorale dématérialisée et digitalisée, pour éviter tout rassemblement et réunion susceptible de mettre en danger les populations.

’Je crois que, dans le cadre de la campagne électorale pour les Locales, on n’a pas besoin de rassemblements ni de caravanes. Dans chaque localité, on n’a qu'à identifier les candidats et les coalitions de partis et utiliser les radios communautaires, antennes régionales de la radio nationale et des radios privés, ainsi que les télévisions pour faire passer les spots, les annonces et les programmes des candidats. Cette campagne peut se limiter à 10 jours, afin d’éviter de créer des rassemblements et autres foyers de contamination’’, préconise-t-il.

‘’C'est une situation difficile que nous avons vécue, avec la disparition de nombreux de nos collègues maires, depuis le début de la pandémie de la Covid-19. Les maires sont exposés, car ils sont, à la limite, obligés d'être présents un peu partout, dans l'exercice de leurs fonctions’’, souligne Mbaye Dione, l’édile de Ngoundiane et Secrétaire général de l'Association des maires du Sénégal (AMS).

A la question de savoir si l’AMS a prévu des dispositions particulières pour protéger les élus locaux, il répond : ‘’L’AMS n’a pas pris de dispositions particulières, sauf à sensibiliser davantage l'ensemble de nos collègues de se protéger et d'éviter de prendre des risques jusqu'à exposer leurs vies.’’





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