leral.net | S'informer en temps réel

Décision de rationalisation du parc automobile de l'Etat: Ces incohérences qui tempèrent l’espoir

Le président de la République vient de manifester une fois de plus, sa volonté d'aller en croisade contre la dilapidation des ressources publiques. Aussi, a-t-il décidé de mettre fin à la gabégie dans la gestion du parc automobile de l’Etat. Une décision qui a des allures de réchauffé.


Rédigé par leral.net le Mercredi 19 Mai 2021 à 09:32 | | 1 commentaire(s)|

Décision de rationalisation du parc automobile de l'Etat: Ces incohérences qui tempèrent l’espoir
Selon les infos distillées par la presse, le président de la République a pris la ferme volonté de mettre fin à la gabégie dans la gestion du parc automobile de l’État. Ce, afin de réduire les dépenses budgétaires liées à l’acquisition, l’utilisation et l’entretien des véhicules. Aussi, le Président Macky Sall a «engagé des réformes en profondeur par rapport aux modalités de gestion des véhicules administratifs».

Du déjà vu et entendu, sommes-nous tentés de dire, car combien de fois avons-nous lu ou entendu, dans la presse, des propos du genre : «Le Président Sall est entré dans une colère noire lorsqu’il a été mis au courant de la dilapidation des ressources publiques par ses collaborateurs, surtout pour ce qui concerne l'achat de véhicules»; ou encore toujours sur la rationalisation des dépenses de l’État : «Macky tape sur la table», «Macky freine», «Macky ordonne», «Macky impose», etc.

Mais ces injonctions et autres colères présidentielles semblent n'avoir aucun effet sur ses collaborateurs qui continuent de plus belle, leurs orgies avec les finances publiques. Sinon, comment comprendre qu'en 2021, le Président Sall nous sert le même discours, alors qu'en août 2019, il révélait : «De 2012 à maintenant, nous avons dépensé plus de 307 milliards Cfa pour l'achat de véhicules. Je ne parle pas des entretiens, de la consommation de carburant».

Concernant les charges de téléphone, il ajoutait ceci : «Malgré les efforts qui ont été faits, nous continuons d'enregistrer beaucoup de dépenses. On a évalué les factures de téléphone de 16 à 17 milliards par an pour les agents de l'administration», avait dit Macky Sall, qui ajoutait que l'administration doit "optimiser" et mettre ces ressources dans sa vocation d'apporter un mieux-être aux populations.

Pourtant, cela ne l'avait pas empêché d'octroyer 300 mille francs en guise d'allocation forfaitaire mensuelle pour charges de téléphone aux ministres hauts gradés de la magistrature, 200 mille aux ministres conseillers, 100 mille francs, 50 mille pour d'autres fonctionnaires, etc.

Aujourd'hui, il convient de se demander si cette sortie du Président n'est pas du saupoudrage, car si le Président Sall était vraiment dans les dispositions de mettre fin à la dilapidation des ressources publiques, il aurait levé «le coude sur les dossiers» et donné une suite judiciaire à tous ces dossiers ficelés par les corps de contrôle qui épinglent ses ministres et autres directeurs généraux et qui dorment dans les tiroirs du procureur.

Ce qu’il se passe au sommet de l’État confirme cet adage wolof qui dit que : «Ce sont les larmes du pauvre qui assaisonnent le couscous du roi» ; parce que c'est vraiment indécent, inhumain de voir des citoyens, mourir tout simplement parce que les hôpitaux manquent de tout ; et pendant ce temps, ceux qui ont la lourde charge de gérer ce pays, s'adonnent à une nouba d'enfer avec nos maigres ressources.

Comment, dans un pays pauvre peut-on se permettre certaines extravagances ?

Et puis, le Président Sall peut-il prétendre rationaliser les dépenses publiques, si lui aussi ne se prive de rien, alors qu'austérité bien ordonnée doit commencer par soi-même.

Pour dire que tant que le Président ne gouvernera pas par l'exemple, en se refusant certaines extravagances comme l'achat d'un véhicule Mercedes Maybach qui coûte, selon certaines estimations, la bagatelle d'un milliard de nos francs, il lui sera difficile de raisonner ses ouailles qui continueront de rester de marbre face à ses colères noires.

Vraiment, à voir comment les dirigeants s’adonnent sans discontinuité, de régime en régime, à des orgies avec les ressources publiques, on comprend mieux la souffrance continue des populations et pourquoi le pays est en faillite.





Tribune