Le fait avait attiré l’attention de plus d’un, les listes de la coalition Yewwi Askan wi (YAW) avaient été rejetées dans plusieurs localités par l’autorité administrative. Des jours après, elles ont été rétablies dans la course aux élections locales par les Cours d’appel. Une décision judiciaire qui n’est pas anodine aux yeux d’une certaine opinion, dont la presse. Plusieurs quotidiens dans leur parution au lendemain de celle-ci, avaient considéré la décision de justice comme étant un «discrédit» à l'endroit des préfets.
Et ce n’est pas l’unique constat de «désaveux» par rapport aux investitures aux élections locales. La Commission électorale nationale autonome (CENA), à travers un communiqué rendu public, le 6 novembre 2021, a aussi servi une leçon aux préfets, suite au rejet des listes de la coalition Defar sa Gokh, du frère de la Première Dame, Adama Faye, qui a décidé de déposer des listes parallèles à celles de Benno Bokk Yakaar (BBY). Dénonçant un «excès de zèle», la CENA a jugé que les préfets ont outrepassé leur compétence, en fondant le refus des listes sur une supposée ressemblance des couleurs.
OUTREPASSER SES COMPÉTENCES
«Les motifs de rejets sont bien spécifiés dans le Code électoral (article L.250 et L.285). Et cette énumération ne comporte aucun point relatif aux couleurs et symboles d’un parti, d’une coalition ou d’une entité indépendante». Mieux, rappelle la CENA, «en cas de contestations, le préfet ou le sous-préfet saisit le ministre chargé des Élections qui attribue, par priorité, à chaque parti politique, sa couleur statutaire, son sigle et son symbole traditionnels, par ordre d’ancienneté. Pour les coalitions de partis politiques et les entités indépendantes, l’attribution se fait selon la date de notification du nom choisi. Le ministre chargé des Élections en informe aussitôt le préfet ou le sous-préfet qui, à son tour, en informe les parties intéressées. Est interdit le choix d’emblèmes comportant une combinaison des trois couleurs du drapeau de la République : vert, or et rouge», nota la commission, citant ainsi l’article L.287 du Code électoral.
L’institution dirigée par Doudou Ndir avait aussi estimé que «le préfet ou sous-préfet, sans au préalable avoir satisfait aux prescriptions contenues dans l’article du Code électoral susvisé, ne peut prendre la décision de notifier à un parti, une coalition ou une entité indépendante, le rejet d’une liste sur la base des couleurs, sigles ou symboles».
«HOMME D’ETAT» DONT LA TENUE N’INSPIRE PLUS LE RESPECT MERITE
Loin d’être des cas isolés ou une légitimité redonnée à un parti politique, ces mesures sont des actes qui viennent s’ajouter à une mauvaise perception d’une profession d’Elite. Jadis craint, adulé et respecté, l’autorité administrative est de nos jours, un «Homme d’Etat» dont la tenue n’inspire plus le respect mérité. Un gouverneur, préfet ou sous-préfet, à la solde du pouvoir politique, est une récrimination qui revient souvent.
En septembre dernier, le membre du Mouvement national des cadres du Pastef, Amadou Bâ, avait taxé les préfets de «délinquants» politiques. «Macky Sall transforme nos préfets en délinquants politiques», avait-il dit, en faisant allusion à l’interdiction d’une marche de protestation contre la vie chère. Le Préfet de Dakar avait invoqué le risque de trouble à l’ordre public, risques de propagation de la Covid-19 et entrave à la libre circulation des personnes et des biens, pour motiver sa décision notifiée par arrêté. Un argument qui n’avait pas convaincu les demandeurs.
L’interdiction de marche ou le «prétexte» maintien de l’ordre public sont des occasions pendant lesquelles l’autorité administrative est au-devant de la scène. En mars derniers, lors des évènements qui ont suivi la convocation de leader du Pastef, Ousmane Sonko, à la Section des recherchef de la Gendarmerie et par le Doyen des juges, l’ancien préfet de Dakar et actuel gouverneur de Saint-Louis, Alioune Badara Samb, avait fait l’objet de critiques. Du fait de ses agissements sur le terrain, aux côtés des Forces de l’ordre et de ses sorties jugées maladroites. Surtout l’ordre qu’il avait donné de gazer les manifestants, y compris les journalistes qui assuraient la couverture médiatique, alors qu’il était en plein dans les manifestations, avec une présence jugée trop importante.
COLLUSION AVEC LE POUVOIR POLITIQUE POUR… SA CARRIÈRE
La fonction politique confère à son acteur, une place de choix. Certes ! Pourvu qu’il travaille à garder jalousement ce prestige, de plus en plus dévoyé à cause d’accointances supposées avec le pouvoir politique qui gère les carrières des agents de l’Administration. Ce qui expliquerait certains cas d’excès de zèle, pour plaire au Prince, en vue d’une promotion en retour, dénoncent certains observateurs. Des comportements, pour une gestion de carrière, qui affaiblissent aussi l’Administration et certains de ces agents pourtant bien formés.
Constat, ces derniers qui prêtent le flanc, font que n’importe qui les attaque, pour un oui ou un non. Surtout quand on est dans les bonnes grâces de l’autorité politique au sommet. A titre d’exemple, le député réputé très proche du président de la République, Farba Ngom, avait eu un accrochage avec le préfet de Kanel de l’époque, Daouda Wade Seck, au moment de la présentation des condoléances à la famille de Baïdy Kane, du nom du Consul général du Sénégal à Pointe-Noire, décédé au Congo. Pis, le député aurait menacé de faire destituer le préfet, selon des informations reçues mais que Farba Ngom avaient récusé, au temps.
Sud Quotidien
Et ce n’est pas l’unique constat de «désaveux» par rapport aux investitures aux élections locales. La Commission électorale nationale autonome (CENA), à travers un communiqué rendu public, le 6 novembre 2021, a aussi servi une leçon aux préfets, suite au rejet des listes de la coalition Defar sa Gokh, du frère de la Première Dame, Adama Faye, qui a décidé de déposer des listes parallèles à celles de Benno Bokk Yakaar (BBY). Dénonçant un «excès de zèle», la CENA a jugé que les préfets ont outrepassé leur compétence, en fondant le refus des listes sur une supposée ressemblance des couleurs.
OUTREPASSER SES COMPÉTENCES
«Les motifs de rejets sont bien spécifiés dans le Code électoral (article L.250 et L.285). Et cette énumération ne comporte aucun point relatif aux couleurs et symboles d’un parti, d’une coalition ou d’une entité indépendante». Mieux, rappelle la CENA, «en cas de contestations, le préfet ou le sous-préfet saisit le ministre chargé des Élections qui attribue, par priorité, à chaque parti politique, sa couleur statutaire, son sigle et son symbole traditionnels, par ordre d’ancienneté. Pour les coalitions de partis politiques et les entités indépendantes, l’attribution se fait selon la date de notification du nom choisi. Le ministre chargé des Élections en informe aussitôt le préfet ou le sous-préfet qui, à son tour, en informe les parties intéressées. Est interdit le choix d’emblèmes comportant une combinaison des trois couleurs du drapeau de la République : vert, or et rouge», nota la commission, citant ainsi l’article L.287 du Code électoral.
L’institution dirigée par Doudou Ndir avait aussi estimé que «le préfet ou sous-préfet, sans au préalable avoir satisfait aux prescriptions contenues dans l’article du Code électoral susvisé, ne peut prendre la décision de notifier à un parti, une coalition ou une entité indépendante, le rejet d’une liste sur la base des couleurs, sigles ou symboles».
«HOMME D’ETAT» DONT LA TENUE N’INSPIRE PLUS LE RESPECT MERITE
Loin d’être des cas isolés ou une légitimité redonnée à un parti politique, ces mesures sont des actes qui viennent s’ajouter à une mauvaise perception d’une profession d’Elite. Jadis craint, adulé et respecté, l’autorité administrative est de nos jours, un «Homme d’Etat» dont la tenue n’inspire plus le respect mérité. Un gouverneur, préfet ou sous-préfet, à la solde du pouvoir politique, est une récrimination qui revient souvent.
En septembre dernier, le membre du Mouvement national des cadres du Pastef, Amadou Bâ, avait taxé les préfets de «délinquants» politiques. «Macky Sall transforme nos préfets en délinquants politiques», avait-il dit, en faisant allusion à l’interdiction d’une marche de protestation contre la vie chère. Le Préfet de Dakar avait invoqué le risque de trouble à l’ordre public, risques de propagation de la Covid-19 et entrave à la libre circulation des personnes et des biens, pour motiver sa décision notifiée par arrêté. Un argument qui n’avait pas convaincu les demandeurs.
L’interdiction de marche ou le «prétexte» maintien de l’ordre public sont des occasions pendant lesquelles l’autorité administrative est au-devant de la scène. En mars derniers, lors des évènements qui ont suivi la convocation de leader du Pastef, Ousmane Sonko, à la Section des recherchef de la Gendarmerie et par le Doyen des juges, l’ancien préfet de Dakar et actuel gouverneur de Saint-Louis, Alioune Badara Samb, avait fait l’objet de critiques. Du fait de ses agissements sur le terrain, aux côtés des Forces de l’ordre et de ses sorties jugées maladroites. Surtout l’ordre qu’il avait donné de gazer les manifestants, y compris les journalistes qui assuraient la couverture médiatique, alors qu’il était en plein dans les manifestations, avec une présence jugée trop importante.
COLLUSION AVEC LE POUVOIR POLITIQUE POUR… SA CARRIÈRE
La fonction politique confère à son acteur, une place de choix. Certes ! Pourvu qu’il travaille à garder jalousement ce prestige, de plus en plus dévoyé à cause d’accointances supposées avec le pouvoir politique qui gère les carrières des agents de l’Administration. Ce qui expliquerait certains cas d’excès de zèle, pour plaire au Prince, en vue d’une promotion en retour, dénoncent certains observateurs. Des comportements, pour une gestion de carrière, qui affaiblissent aussi l’Administration et certains de ces agents pourtant bien formés.
Constat, ces derniers qui prêtent le flanc, font que n’importe qui les attaque, pour un oui ou un non. Surtout quand on est dans les bonnes grâces de l’autorité politique au sommet. A titre d’exemple, le député réputé très proche du président de la République, Farba Ngom, avait eu un accrochage avec le préfet de Kanel de l’époque, Daouda Wade Seck, au moment de la présentation des condoléances à la famille de Baïdy Kane, du nom du Consul général du Sénégal à Pointe-Noire, décédé au Congo. Pis, le député aurait menacé de faire destituer le préfet, selon des informations reçues mais que Farba Ngom avaient récusé, au temps.
Sud Quotidien