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Décryptage -Leral: Encerclé de partout, quelles chances pour Khalifa Sall de s'en sortir ?


Rédigé par leral.net le Vendredi 27 Janvier 2017 à 13:08 | | 0 commentaire(s)|

Décryptage -Leral : Encerclé de partout, quelles chances pour Khalifa de s`en sortir ?
Décryptage -Leral : Encerclé de partout, quelles chances pour Khalifa de s`en sortir ?
Descente aux enfers, l'expression n’est certainement pas exagérée pour parler de la situation du Parti Socialiste qui tangue vertigineusement vers le chaos politique. Entre l'enclume d'un pouvoir fort qui ne lui passe rien et le marteau de responsables divisés qui ne parlent plus le même langage, le pire est à craindre pour le parti de Senghor. Au cœur de ce tumulte, dans ce brouillard politique, l'avenir du maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, est de plus en plus en question.

Ce dernier qui s'est distingué par le conflit larvé qui l'oppose avec le Secrétaire General de son parti et non moins allié de Macky SALL, Ousmane Tanor Dieng, campe sur une position à tout le moins alambiquée. Alors que sa volonté d'en découdre avec l'Apr pour l'élection présidentielle de 2019 est devenue un secret de polichinelle, l'édile de la ville de Dakar, malgré tout, ne compte pas quitter le navire du PS, un parti dont les commandes sont entre les mains de son "frère ennemi" qui a fait acte d'allégeance au patron des prairies marron-beige. Le maire de Dakar ne s'en cache pas d`ailleurs.

"J'ai entendu un analyste dire que Khalifa a peur, il n' a pas le courage politique, sinon il allait quitter le Ps et créer son propre parti. Moi, personne ne peut me faire sortir du parti, j'y suis et j'y reste. "Fii laay tokk, fii laay rigu", a-t-il assuré, lors d'une assemblée de la Convergence des Jeunesses, socialiste, une entité qui serait favorable à sa candidature à la présidentielle de 2019. Une position qui assombrit davantage sa trajectoire politique d'autant qu'Ousmane Tanor Dieng rempile pour un nouveau mandat de 4 ans à la tête du Parti socialiste (PS). Sa réélection comme secrétaire général ayant été récemment validée par le 15e congrès de la formation socialiste.

Khalifa risque-t-il de subir le sort de Djibo Ka, le "vieil ennemi" de Tanor ?

La guerre entre Khalifa et Tanor n'est pas sans rappeler celle qui opposait ce dernier à Djibo en 1996. Entre ces deux actuels "amis de Macky", le différend avait atteint son paroxysme lors du 13e congrès du Parti socialiste de 1996. Tanor avait bien réussi son coup en virant son "ennemi historique" du parti socialiste. D'ailleurs, d'aucuns craignent que ces "deux vieux ennemis" ne déterrent la hache de guerre.

En effet, le secrétaire général du Ps, à la tête du Hcct ( Haut Conseil des Collectivités Territoriales) , aura presque les mêmes missions que son "vieil ennemi" promu à la tête de la Commission nationale du dialogue des territoires (Cndt). Quoi qu'il en soit, Tanor semble indétrônable au Parti Socialiste. Il ne serait d`ailleurs pas étonnant que l'Histoire se répète, que Khalifa subisse le même sort que Djibo. Le cas échéant, Macky Sall ne se plaindrait certainement pas puisque principal gagnant de cette guerre fratricide,. Ce dernier qui a réussi la prouesse d`avoir les grandes figures du PS- Abdou Diouf et Tanor- à ses côtés, a réussi à réduire son opposition, ou une partie de celle-ci, à sa plus simple expression.

L’affaire Bamba Fall et Cie, le coup de massue de plus…

Alors qu'on s'achemine vers les élections législatives, l’affaire Bamba Fall et Cie, emprisonnés dans le cadre des incidents survenus au bureau politique du Ps, le 05 mars dernier, est, n'en pas douter, un véritable coup dur pour Khalifa qui a besoin, plus que jamais, de ses "hommes". Pis, Barthélémy Diaz, son inconditionnel souteneur, pourrait allonger la longue liste des pro Khalifa derrière les barreaux.

Ce scénario est d'autant plus réaliste que le parquetier a, en effet, requis 10 ans d’emprisonnement ferme contre Barthélémy Diaz avec mandat de dépôt et le retrait de ses armes. Il a aussi demandé au juge de condamner ses présumés complices, Babacar Faye et Habib Dieng, à 5 ans ferme avec mandat de dépôt. Barthélémy Diaz et ses présumés complices risquent alors de retourner en prison si le juge du tribunal correctionnel de Dakar suit le réquisitoire du Procureur. Un tel scénario resserrerait davantage l'étau autour de l'édile de la ville de Dakar, déjà en fort mauvaise posture. Trouvera-t-il les ressources pour s'accrocher, son avenir politique se fera-t-il dans le Ps ou hors de celui-ci ? L'avenir nous le dira…

En tout cas, sans le nommer, son challenger et rival, le Secrétaire général du Parti socialiste (PS), OTD, a tenu à l`avertir au travers d'une métaphore sans équivoque. «Le parti, c’est l’eau, les militants sont des poissons. Tant qu’ils sont dans l’eau, ils vivent, mais s’ils sortent, ils signent leur arrêt de mort», a déclaré le patron des Verts qui s’exprimait à Nguéniène, lors d’une cérémonie de remise de fournitures aux élèves de sa commune. L'édile de la ville de Dakar se trouve aujourd''hui à une étape charnière de sa carrière où toute erreur de choix ou de stratégie pourrait lui être fatale.

Abdoulaye FALL, Leral.net