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Dédommagement des soldats de "Tempête du désert": Les familles donnent un ultimatum de 30 jours à l’Etat sénégalais pour réagir

Alors que la guerre du Golfe est finie depuis belle lurette, les familles des soldats sénégalais ayant participé à l’opération « Tempête du désert » engagent une autre bataille, cette fois-ci, contre l’Etat sénégalais. Qu’elles accusent détourné l’argent reçu du royaume saoudien. Une pilule difficile à avaler pour ces familles, qui donnent un ultimatum de 30 jours à l’Etat pour rentrer dans leurs fonds. Faute de quoi, elles disent ne rien exclure.


Rédigé par leral.net le Jeudi 21 Juin 2018 à 10:53 | | 0 commentaire(s)|

C’est une plaie béante qui n’est pas près de se renfermer. Les familles des soldats sénégalais ayant participé à l’opération « Tempête du désert » refusent même cette éventualité. Du moins, tant que la question de l’indemnisation des victimes de cette opération qui n’a que trop coûté humainement au Sénégal, ne sera pas vidée. « Nous nous donnons un délai de trente jours pour saisir directement le Secrétaire général de l’Onu, agir aussi devant les juridictions internationales pour faire condamner l’Etat du Sénégal, au besoin en cas de résistance abusive. Parce que après 27 ans, au-delà même de l’indemnisation qui est réclamée, le préjudice engendré est incommensurable », plaide Abdoulaye Tine, un des avocats de la Famille des soldats ayant participé à l’opération « Tempête du désert ». Qui avait mobilisé une cohorte de 496 soldats sénégalais pour la défense des Etats du Koweït et de l’Arabie Saoudite, contre l’Irak qui avait envahi le premier pays.

Ce qui a le don d’irriter ces familles, pour qui, « cette guerre » est loin d’être finie. Et une autre bataille est ouverte contre l’Etat du Sénégal. A qui l’association des familles des victimes réclame une indemnisation en bonne et due forme. « Primo, vous l’aurez tous compris que le million n’a rien à voir avec l’indemnité de guerre qui est distincte de l’indemnité de congé de paie. Secundo, le million e saurait en aucune manière être assimilé à une indemnisation », s’est encore plaint Me Abdoulaye Tine, aux côtés de certains membres de l’association des familles de victimes sénégalaises.

Cependant, 18 ans après la guerre du Golfe de 1990-1991, les veuves des 93 Diambars décédés, les blessés et victimes se sont constitués le 28 mars 2009 en une Association des victimes et familles des Diambars. Ces victimes réclament à l’Etat leurs indemnités par le biais de leur avocat, Me Oumar Ngalla Ndiaye. A la suite de cette étape, l’association a porté plainte contre l’Etat du sénégalais, le 05 novembre 2009, à la Cour pénale internationale (Cpi) pour non-paiement des indemnités qu’elle attend depuis plus de 27 ans.

A en croire les victimes et leur avocat, l’Organisation des Nations-Unies, le Royaume d’Arabie saoudite et l’Emirat du Koweït avaient versé des sommes d’argent à l’Etat sénégalais pour sa participation à cette guerre. Et ces sommes versées par ces Etats et l’Onu, devraient être distribuées aux ayants-droit. Les mutilés et blessés de guerre ont droit à l’indemnité compensatrice, l’incapacité physique permanente et l’incapacité temporaire du travail, selon les familles de victimes de la guerre de 1991.

Aujourd’hui, Mes Abdoulaye Tine et Assane Dioma Ndiaye ont en charge cette lancinante question de l’indemnisation des familles des 93 victimes sénégalaises enregistrées dans la guerre du golfe. Une plaidoirie qui s’annonce déjà hardie, les attend devant divers prétoires.






Le Témoin

La Rédaction