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Démission de Yewwi Askan Wi: Le grand déballage de Bougane !

Les langues continuent à se délier, depuis la mise en place de la grande coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi. La sortie de Bougane Guèye Dany de la grande coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi, ne s’est pas faite sans déballages. A entendre l’exposé du journaliste et homme politique, dans ladite coalition, tout semble être articulé autour des majors que sont Pastef d’Ousmane Sonko et Taxawu de Khalifa Ababacar Sall. En sus du problème des couleurs et du logo qui étaient sur la table depuis le lancement, d’autres différends se sont fait jour. "EnQuête"


Rédigé par leral.net le Jeudi 9 Septembre 2021 à 10:26 | | 0 commentaire(s)|

Démission de Yewwi Askan Wi: Le grand déballage de Bougane !
En premier lieu, il s’est posé la question de la présidence de la coalition. Il a été préconisé que celle-ci revienne tour à tour aux initiateurs de la coalition, en l’occurrence Pastef et Taxawu, dans une moindre mesure, Pur. Sur ce point, révèle Bougane, Déthié Fall a eu le courage de se lever et de taper sur la table pour s’y opposer. Finalement, la proposition a été abandonnée et la présidence sera ouverte aux autres formations.

Ensuite, vient la question du Comité d’arbitrage qui doit être au-dessus de la Conférence des leaders et sera chargée d’arbitrer les litiges. D’après la formule initialement proposée, celui-ci devait être formé uniquement par les initiateurs. Une proposition encore rejetée et qui a finalement été changée. Pour Bougane, la rébellion de Gueum Sa Bopp y est pour beaucoup.

Mais le plus grave, selon le jeune leader, c’est que, dans le schéma initial, tout était fait pour les exclure d’office des têtes de liste. ‘’Ils ont mis en place un droit de préemption. C’est-à-dire que là où il y a un maire appartenant à la coalition, c’est ce dernier qui dirige et qui choisit en premier. Si ce n’est pas le cas, c’est le deuxième à la Présidentielle qui va diriger. Si cela est suivi, comment des partis ou groupements comme Gueum Sa Bopp pourront avoir des têtes de liste ?’’, s’interroge-t-il avec dépit.

Mais selon le leader de Gueum Sa Bopp, tout ceci était prévisible. ‘’Quelqu’un qui ne veut faire de concessions, même pas sur une couleur ou un logo, il n’en fera aucun pour des investitures. Moi, je pensais que le manque de démocratie, c’est seulement Macky. Mais je me rends compte que ce n’est pas le cas. Ce que j’ai vu, ‘’affairou deum leu’’ (une affaire d’anthropophage). Ce sont des gens qui se mangent entre eux. Moi, je n’aime pas ces genres de comportements. Et c’est ce que j’ai vu. Et l’avenir va nous édifier’’.

‘‘Ay deum lagn’’

En fait, le différend entre Bougane et la coalition Yewwi Askan Wi remonte à la naissance de ladite coalition. Ce jour-là, le journaliste avait failli quitter la salle séance tenante, quand il a aperçu que la nouvelle coalition avait pour couleurs : le vert, le blanc et le rouge. Des couleurs qui font penser à Pastef et à Taxawu.

Hier, cette question a été sur la table. ‘’Khalifa a essayé de me faire croire que le vert est dans tous les partis ou presque. Je lui ai dit qu’il n’y a pas que du vert. C’est du vert, du blanc et du rouge. Il m’a dit que ce n’est pas du rouge, c’est du rose. Je lui ai dit que ce n’est pas du rose, c’est du magenta ; quand ça rate, tu as du rouge. C’est quand même mon domaine. Et je sais que c’est fait à dessein. Il m’a alors dit : ’Kon japal ne mousso signé’ (considère que tu n’as jamais signé). Maniko japal ni moussou maa signé (je lui ai dit : considère que je n’ai jamais signé. Moi, je ne crois qu’en Dieu…’’.

Dans ses diatribes, le leader de Gueum Sa Bopp a tout fait pour ne pas citer les autres partis. Même pas Pastef qu’il a essayé de réduire à un simple parti-wagon. Il explique : ‘’Moi, je parle directement à Khalifa Sall. Je le cite, parce que les autres ne sont que des partis yobalema (littéralement : partis accompagnateurs). Ils n’ont pas le choix. Moi, je n’en fais pas partie. Aujourd’hui, Gueum Sa Bopp est une réalité. On est en train d’abattre un travail de titan sur le terrain. On ne peut plus citer deux opposants qui font peur au régime, sans citer Gueum Sa Bopp’’.

Cela dit, le patron de Dmedia est largement revenu sur le lancement de la coalition, la semaine dernière. ‘’Quand j’ai vu le logo et les couleurs, je suis immédiatement sorti de la salle. Alors, le maire Khalifa Sall est venu me demander ce qui se passe. Je lui ai dit que ceci n’est pas un baptême où nous ne sommes que des invités. Nous sommes tous parties prenantes. Vous avez pris votre nom, vos couleurs et même un logo. Cela veut dire que vous n’avez pas besoin de nous. Je n’ai rien à y faire.

Khalifa Sall, devant Malick Gackou, devant Barthélémy Dias, devant Kalidou Niasse, devant Dr. Diallo, m’a dit : ‘Bougane, on va régler ça.’ J’ai dit OK. Donc, je vous laisse rentrer dans la salle, moi, je pars. Il m’a dit : ‘Non. Il faut revenir.’ Je lui ai dit OK, mais je ne vais pas prendre la parole. Je vais aussi signer sous réserve. Alors, grande a été ma surprise aujourd’hui (hier), quand il m’a dit : ‘Bougane, il faut soit signer, soit ne pas signer. Pas de signature sous réserve.’ J’ai eu le sentiment qu’il parlait à son petit-fils
’’, s’est-il indigné.

Et de fulminer : ‘’Moi, je ne veux que l’unité de l’opposition. Je suis prêt à tout pour cette unité. Mais je n’accepterai jamais que l’on se joue de moi. Le jour du lancement de la coalition, je pense que 20 ou 21 personnes avaient signé. Aucune des personnalités présentes n’était au courant du nom de la coalition ; aucun ne connaissait le logo ou les couleurs. Sur les 20 ou 21 personnes, je pense que seules deux étaient au courant de ces informations".







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