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Démission du juge Dème du conseil supérieur de la magistrature, le pouvoir judiciaire à la quête de son indépendance

Le débat sur l'indépendance de la justice est loin d'être nouveau. Cette question a été agitée, débattue, et dans sa lettre de démission du Conseil supérieur de la magistrature, le magistrat Ibrahima Dème s'est engouffré dans la brèche ouverte, à savoir le renforcement de l'indépendance de la justice.


Rédigé par leral.net le Jeudi 9 Février 2017 à 09:50 | | 0 commentaire(s)|

le magistrat Ibrahima Dème, démissionnaire du conseil supérieur de la magistrature
le magistrat Ibrahima Dème, démissionnaire du conseil supérieur de la magistrature
Les relations tendues entre le pouvoir et les acteurs de la justice ont décuplé depuis l'arrivée au pouvoir du Président Macky Sall. Le régime n'est pas en bons termes avec l'UMS (Union des magistrats du Sénégal). Les membres de cette structure ne veulent pas cautionner certains agissements dont la réforme relative à la modification de la loi portant statut des magistrats.

Il s'agit du prolongement de l'âge de la retraite pour six années supplémentaires pour le premier président de la Cour Suprême, le juge Mamadou Badio Camara. Ce point de désaccord a été vivement dénoncé par l'UMS.

Malgré les sorties incessantes des avocats , la loi a été votée à l'Assemblée Nationale.

Dans son ouvrage juridique intitulé "Comment renforcer l'indépendance de la magistrature?" , le juge au tribunal hors classe de Dakar, Babacar Ngom y déplore vigoureusement le fonctionnement du pouvoir judiciaire.

Selon lui, le dit pouvoir "dépend totalement du pouvoir exécutif, ordonnateur de ses dépenses et du pouvoir législatif qui les autorise". L'auteur d'insister, "cette dépendance financière de la magistrature, place la justice dans une situation de précarité. L'indépendance de la justice doit être garantie par un système de gestion financière qui donne aux cours et tribunaux une meilleure autonomie, avec des pouvoirs d'ordonnateur et la mise en place de véritables services de gestion compétents", a-t-il poursuivi.

Pour l'avocat Me Abdoulaye Babou, "la justice ne sera jamais indépendante tant qu'on ne supprimera pas le cordon ombilical entre le Conseil supérieur de la magistrature et le pouvoir exécutif". Et d'ailleurs l'UMS en a fait son cheval de bataille depuis un certain moment.

source: enquête

la redaction