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Déstabilisateur de partis: Macky Sall en mode « Radiakhé » depuis son accession au pouvoir

Depuis son accession au pouvoir, en 2012, l’actuel président de la République a réussi à diviser les partis les plus représentatifs du pays. Une division qui prend souvent la forme d’une fronde, voire une scission, menée par les numéros 2 de ces formations. Ou, en tout cas, les dauphins potentiels.


Rédigé par leral.net le Vendredi 4 Décembre 2020 à 08:31 | | 0 commentaire(s)|

Déstabilisateur de partis: Macky Sall en mode « Radiakhé » depuis son accession au pouvoir
Il a réussi séparer Ousmane Tanor Dieng et Khalifa Sall, Me Abdoulaye Wade et Oumar Sarr, Moustapha Niasse et Malick Gakou, et, depuis dimanche dernier, Idrissa Seck et Déthié Fall. Sans compter Abdoulaye Bathily et Nicolas Ndiaye ! Macky Sall, un vrai déstabilisateur de partis !

Selon l’enseignant-chercheur en politique et professeur à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, Moussa Diaw, le président de la République a déstabilisé tous les partis politiques pour éviter qu’il y ait une menace à sa gouvernance. Toutefois, le professeur pense qu’« une erreur d’appréciation peut devenir fatale, car la politique ne se limite pas à des jeux de calculs et de ruse ».

"Le Témoin" a contacté le spécialiste des questions politiques, Pr. Moussa Diaw, pour analyser cette situation de déstabilisation des partis par l’actuel chef de l’Etat. Selon notre interlocuteur, le Président Macky Sall a réussi à déstabiliser tous les partis politiques puisqu’il pense que la dynamique politique de ces formations représenterait une menace pour sa gouvernance. « Par conséquent, il a mis en place une stratégie lui permettant de venir à bout des capacités de résistance des partis politiques. Ainsi, il pourra dérouler sa politique en toute quiétude », soutient le professeur Moussa Diaw.

Poursuivant, l’enseignant-chercheur à l’UGB pense que la prouesse politique du président repose sur sa connaissance approfondie des logiques politiques et sur l’activation des moyens en termes de ressources, pour des leaders motivés pour la plupart, par la politique du ventre. Les convictions des uns et des autres étant, selon lui, affaiblies par des années de lutte sans accéder au pouvoir. Dans ces conditions, estime--il, « il devient facile de les déstabiliser ».

« Une erreur d’appréciation peut devenir fatale pour Macky »

Toute manoeuvre peut avoir des conséquences négatives, autrement dit, connaître un retour de bâton. Et à la question de savoir si cette politique de déstabilisation tous azimuts, est à l’abri d’un retour de bâton, notre interlocuteur souligne que, pour l’instant, cette stratégie réussit au président de la République, pour la raison bien simple qu’il possède des ressources au service d’une politique dont il dispose de la maîtrise, dans un contexte qui lui semble favorable.

« En tout état de cause, une erreur d’appréciation peut devenir fatale, car la politique ne se limite pas à des jeux de calculs et de ruse. Il faut beaucoup d’imagination et d’actions concrètes au regard des acteurs et de leurs comportements, pour une meilleure lisibilité du politique sans oublier l’attitude des citoyens devant les offres politiques innovantes », prévient en conclusion le professeur Moussa Diaw.