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Dialogue politique: Les enjeux politiques de la rencontre du 21 novembre


Rédigé par leral.net le Jeudi 16 Novembre 2017 à 16:26 | | 0 commentaire(s)|

Aly Ngouille Ndiaye, le ministre de l’Intérieur risque de dialoguer le 21 novembre avec les partis cabines téléphoniques, l’opposition «molle» qui a décidé de prendre part au dialogue, sans aucune condition. Car l’opposition la plus significative pose des conditions que le pouvoir n’est pas prêt de satisfaire.

Le président de la République a réussi son coup. Bien avant même le dialogue national prévu le 21 novembre prochain, Macky Sall, chef de l’Apr et de la coalition Benno Bokk Yaakaar, a réussi le pari de diviser l’opposition qui s’est scindée en deux groupes. D’un côté, il y a l’opposition «molle» qui a décidé de prendre part au dialogue sans aucune condition, ni préalable.

Cette opposition regroupe principalement les députés Abdoulaye Baldé de l’Ucs, Modou Diagne Fada, Diopsy, etc dont les formations politiques n’ont qu’un seul député. Cette opposition «molle» regroupe également les petites formations politiques qui sont allées aux élections législatives du 30 juillet dernier et qui ne sont pas représentées à l’Assemblée nationale comme c’est le cas pour d’anciens libéraux à l’instar de Ousmane Ngom, Serigne Mbacké Ndiaye, etc, qui cherchent depuis 2012, à se rapprocher du président de la République sans succès.

Macky Sall pourra également compter sur d’autres formations politiques dont les leaders sont inconnus du landerneau politique, mais qui voudront se faire connaître et surtout profiter de cette tribune pour se rapprocher de la mouvance présidentielle ou à tout le moins, du chef de l’Apr.

Cette rencontre du 21 novembre est une occasion rêvée pour tous ceux qui veulent se rapprocher du chef de l’Etat, qui va briguer un second mandat et qui voudrait affaiblir l’opposition d’une part et d’autre part, grossir les rangs de la coalition Benno Bokk Yaakaar qui n’a pas pu obtenir la majorité absolue lors des législatives passées. On se souvient que Ousmane Faye, très proche du Pds et de Wade, avait profité du premier dialogue national pour solliciter une audience avec le chef de l’Etat et prendre ses distances avec l’ancien président Abdoulaye Wade. Cette fois ci, il ne sera pas seul car des leaders comme Abdoulaye Mamadou Guissé du Mcss jadis très proche de Wade, a aussi décidé d’aller à la rencontre.

En face de cette opposition qui collabore avec le pouvoir, il y a l’opposition radicale. Elle regroupe principalement la coalition Mankoo Taxawu Senegaal, la Coalition gagnante Wattu Senegaal, Pastef du député Ousmane Sonko et l’Alliance pour la citoyenneté et le travail de l’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye. Elle exige des préalables avant de s’asseoir autour d’une table avec le pouvoir.

La coalition Mankoo Taxawu Senegaal dirigée par le député-maire de Dakar en prison ne prendra pas part au dialogue national prévu le mardi 21 novembre tant que son leader sera en prison. «La coalition Mankoo Taxawu Senegaal réitère sa position de ne pas participer à la rencontre initiée par le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye le mardi 21 novembre 2017, sans la libération inconditionnelle du député-maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall», affirment Malick Gakou du Grand Parti et le député Déthié Fall de Rewmi, qui invitent l’opposition significative à en faire de même.

«Face à cet ancrage, la coalition Mankoo Taxawu Senegaal lance un appel solennel à toutes ses composantes et aux Forces vives de la Nation afin d’engager ensemble et de manière résolue, le combat sur le terrain pour exiger la tenue d’élections libres, démocratiques et transparentes au Sénégal», poursuit notre source.

Cette exigence d’élections libres est également partagée par Abdoul Mbaye mais aussi par le Pds et ses alliés. «Le Conseil national a demandé au président d’engager sans plus tarder les contacts avec l’opposition véritable, pour définir des zones d’action conjointe pour imposer le respect des règles du jeu et de la loi électorale au Sénégal, et faire barrage à un futur coup de force semblable à celui vécu avant et pendant les élections législatives», déclare l’ancien Premier ministre.

L’opposition radicale refuse d’être un faire-valoir

Wade et ses partisans estiment qu’il n’est pas possible d’instaurer la confiance et se concerter sur les questions essentielles «sans au préalable ré-instaurer le consensus de toute la classe politique sur le processus démocratique, procéder à un audit indépendant du fichier électoral sous supervision de l’Union africaine, des Etats Unis et de l’Union européenne», etc.

Le ministre de l’Intérieur a adressé une lettre aux partis politiques dont l’objet est : «Echanges et prises de contact sur le processus électoral». Dans la lettre, Aly Ngouille Ndiaye affirme que cette rencontre est une prise de contact et d’échange sur la mise en place d’un cadre d’évaluation de la refonte partielle des listes électorale. Selon lui, ce cadre prendra en charge la réflexion sur le processus électoral et chaque parti doit être représenté par une seule personne.

Lors de la cérémonie officielle du Magal de Touba, le Khalife général des mourides avait invité les acteurs politiques au dialogue. «Serigne Sidy Mokhtar Mbacké demande à vous, hommes politiques, de vous asseoir et de vous parler. Il estime que vous devez le faire pour garantir la paix, la stabilité et la cohésion sociale», avait déclaré Serigne Bass Abdou Khadre.

Le porte-parole du Khalife des mourides qui s’exprimait en marge de la cérémonie officielle du Magal, estimait en effet, que c’est par le dialogue que les problèmes du Sénégal peuvent être résolus. «Seul le dialogue permet le développement économique du pays. On ne peut pas vouloir l’épanouissement et le bien-être des Sénégalais et poser en même temps, des actes qui les divisent», a-t-il dit devant le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye qui était à la tête d’une forte délégation gouvernementale mais également, en présence de l’ensemble de la classe politique.

«Votre devoir est de vous asseoir autour d’une table et de vous parler pour trouver des solutions aux problèmes des Sénégalais», insiste-t-il, avant de demander aux hommes politiques de faire référence aux guides religieux qui œuvrent sans cesse pour le bien-être des citoyens.




Walf Quotidien