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Diffusion de la Coupe du Monde : l'affaire RTS contre GFM fait des émules en Egypte


Rédigé par leral.net le Mercredi 20 Juin 2018 à 10:51 | | 0 commentaire(s)|

La diffusion des compétions internationales est souvent source de tensions entre les télévisions nationales et les opérateurs de télés privés. La Coupe du monde qui se déroule présentement en Russie n'en fera pas une exception. Alors qu’au Sénégal, la bataille fait rage entre la télévision nationale (RTS) et le GFM (privé), en Egypte deux organes se mènent également une guerre sans merci. Il s’agit de l’Egyptian National Media Authority (ENMA), le diffuseur public local et BeIN Sport (privée). A l’opposé du Sénégal, ici l’exclusivité de la diffusion de la Coupe du Monde a été attribuée à la chaîne sportive Qatari.

Selon l’agence Ecofin, visité par Leral, le 17 juin dernier, l’Egyptian Competition Authority (ECA), a sommé la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) de lui accorder les droits de diffusion en clair sur au moins 22 matchs de la Coupe du monde de football, qui se déroule actuellement en Russie. Pour le régulateur égyptien de la concurrence, la non-attribution des droits de diffusion en clair de la compétition à l’Egyptian National Media Authority (ENMA), le diffuseur public local, est illégale.

Une semaine plus tôt, souligne le site d’information spécialisé dans l’économie, les autorités égyptiennes avaient déjà réclamé à la FIFA, l’attribution « immédiate à l’Egyptian National Media Authority, des droits de diffusion linéaire terrestre », en clair de 22 matchs du Mondial. Les autorités égyptiennes accusent la FIFA de décourager la concurrence, en laissant BeIN disposer seul, des droits de diffusion sur le territoire égyptien. L’opérateur dispose en fait de l’exclusivité des droits dans la région Moyen-Orient Afrique du Nord.

Il faut savoir qu’un différend, aux origines politiques, oppose l’Égypte et BeIN, empêchant le diffuseur local de négocier avec le fournisseur qatari de télévision payante.

Pour convaincre la FIFA de lui attribuer les droits de diffusion en clair, « des matchs de l’équipe nationale égyptienne, le match d’ouverture, 3 matchs parmi les 16 restants, les quarts de finale, les demi-finales et la finale », l’ENMA avait évoqué, auprès de la FIFA, le cas français. Dans l’Hexagone, malgré l’attribution des droits pour la télévision payante à beIN, TF1 a obtenu, de la FIFA, le droit de diffuser en clair « 28 des plus importantes affiches » des coupes du monde 2018 et 2022.

Jusque-là, il est actuellement impossible en Égypte de regarder le Mondial sur une chaîne en clair. D’ailleurs, il se pourrait qu’une grande majorité de la population ne puisse suivre aucun match du mondial. « Le coût mensuel de beIN, environ 2 000 livres égyptiennes, c'est la moitié du salaire moyen d'un Égyptien », explique le journaliste égyptien Ahmad Youssef, dans des propos rapportés par le média sportif SoFoot.

Jusque-là, aucun élément ne permet de prédire une sortie de crise. Dans le même temps, hier, l’agence gouvernementale Egypt Experience & Invest est devenue sponsor officiel de la Coupe du monde. Les autorités comptent se servir de l’exposition médiatique de la Coupe du Monde pour diffuser une autre image de l’Égypte et lui redonner son attrait touristique. Entre coups et accolades, l’Égypte et la FIFA entretiennent actuellement une relation assez troublante.






Leral avec agenceecofin