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Dire que l’économie sénégalaise est mal gérée n’est pas juste ! (Mamadou NDIONE)

Rédigé par leral.net le Lundi 15 Juillet 2013 à 16:47 | | 0 commentaire(s)|

Dire que l’économie sénégalaise est mal gérée n’est pas juste ! (Mamadou NDIONE)
Dans une contribution écrite en décembre 2012 reprise par une bonne partie de la presse dont le titre était « Où va le Sénégal avec le Président Macky Sall, je concluais en ces termes : « Le Président Macky est sur la bonne voie et sous ce rapport, il mérite le soutien (même vigilant) de tous les patriotes de tous les partis ; tous les patriotes simplement civils. Être sur la bonne voie ne suffira pas. Il faut que le peuple ait une claire vision de cette bonne voie pour asseoir une adhésion massive au projet national qui transcende les partis. Voilà le défi de l’APR et de ses alliés de Benno Bokk Yaakaar dans le contexte de cacophonie que veulent instaurer ceux qui sont sans arguments. Ce défi d’explication est largement à portée si les relais fonctionnent bien jusqu’à la base »

Aujourd’hui, sept mois après cet article, le récent rapport d’afro baromètre 2013 sur le Sénégal me réconforte dans l’idée que nous n’avons pas encore assez explicité les actions de l’État et leur articulation cohérente à un projet de société clairement défini par le Président de la République qui a été élu dans un contexte difficile en 2012 par les Sénégalais.

Je rappelle que quand le Président Macky Sall arrivait au pouvoir, il avait comme moyens :

- un budget 2012 largement entamé et sans lien avec les priorités nationales,
- une baisse de plus de 2 points de croissance entre 2010 et 2011 (dont une croissance négative de -2% du secteur primaire !),
- une dette de plus de 3000 milliards,
- un manque de crédibilité du Sénégal sur les marchés financiers suite à des scandales comme la triste affaire Segura.
C’est donc avec ces moyens là que le Président devait faire face à des problèmes urgents dont :
- la hausse des prix des denrées de premières nécessités,
- l’imminence d’une année blanche après une longue grève du personnel enseignant,
- une campagne agricole 2012 pas du tout préparée par le régime sortant,
- une famine pointant le bout du nez en milieu rural.
Comment donc avec les moyens trop limités et largement entamés par son prédécesseur, le Président Macky et son gouvernement ont pu arriver à éviter au Sénégal une catastrophe banqueroute et sociale ?
La recette a été intelligente et courageuse avec une batterie de mesures comme :
- la réduction du train de vie de l’État,
- Une réallocation courageuse des ressources financières pour régler les urgences conformément aux engagements sociaux et économique. (aujourd’hui ceux qui décrient les décrets d’avances contextuels sont de mauvaises foi puisque le Président ne pouvait pas attendre jusqu’au mois d’octobre 2012 avec la session parlementaire pour rectifier la bamboula du régime sortant),
- le déclenchement d’inspections et d’audits, et la transmission des rapports d’audit existants à la justice.
A la fin de l’année 2012, les résultats immédiats ont été notés avec notamment:
- le début de baisse des prix des denrées de première nécessité,
- le sauvetage de l’année scolaire,
- le financement de la campagne agricole (qui s’est traduit au finish par d’importants revenus pour les paysans),
- le paiement d’une bonne partie de la dette intérieure,
- des mesures sociales d’envergure comme la gratuité de l’hémodialyse.
Dans le budget 2013, il est clair que les dépenses d’investissement dans les secteurs prioritaires ont été favorisées au détriment de celles de fonctionnement dans un contexte de nouveau code des impôts (avec la baisse des charges sur les salaires).
Ce n’est pas regarder le rétroviseur que de rappeler ces faits réels et récents de bonne gestion !
C’est juste pour dire qu’il est EXCESSIVEMENT INJUSTE de conclure dans un rapport (comme celui d’Afro baromètre) que l’économie sénégalaise est mal gérée. Ce n’est pas juste !
Certes l’impatience dans un domaine comme l’emploi pousse à une mauvaise perception des stratégies développées durant la première année de gestion du Président Macky Sall. Mais nous devons comprendre qu’en 2013 la tendance sera largement plus visible avec notamment ;

- les 5 500 emplois qui seront créés dans la fonction publique,
- les 10. 000 postes à travers l’Agence Nationale de Sécurité de Proximité,
- les 10 milliards de garantie pour financer les projets des femmes et des jeunes filles,
- les 17 milliards de financement pour les jeunes,
- la Rationalisation en cours des structures de promotion de l’emploi.


En vérité, le chef de l’État a une claire vision de la création massive d’emplois à travers le secteur prioritaire de l’agriculture raison pour laquelle il va s’appuyer entre autres sur le réseau associatif comme l’ONCAV (que je connais bien pour avoir été dans ce milieu dans les années 80 et 90). Cette strategie doit cependant s’éloigner des effets d’annonce et l’ONCAV ne doit pas être une lourdeur administrative de plus vers l’accès aux ASC et aux populations. Le rôle de cette structure que nous appelions à l’époque « ce géant aux pieds d’argile » (ONCAV) doit être celui de facilitateur et non d’intercepteur. Je reviendrai certainement avec une contribution écrite pour donner mon avis sur la relation efficiente à tisser avec l’ONCAV sans folklore ni lourdeur.

Pour revenir à Afro baromètre et son rapport, nous pouvons dire que ce que j’appelle les « commentaires-conclussions-hâtives » repris par-ci par-là sont souvent très éloignés de ce qui a été dit.

Concernant par exemple la perception que les sénégalais ont de l’impunité, la rapporteur d’afro baromètre note : « Ces résultats mettent à nu les problèmes de gestion de l'ancien régime sous lequel l'impunité semblait être érigée en mode de gestion même si quelquefois de hauts responsables avaient été envoyés en prison pour des actes de mauvaise gestion' » avant d’ajouter : ' « les audits menés par les nouvelles autorités relèvent, selon le citoyen, d'une volonté de mettre fin à cette impunité, de rendre compte de l'utilisation des deniers publics par les anciens gestionnaires mais non une volonté de museler les opposants au régime actuel, comme le font croire certains ».

No comment.
Où est dans ce texte une mauvaise appréciation de l’action du Président Macky qui, soit dit en passant, a donné assez de gages de son engagement en laissant la justice faire son travail et en créant l’OFNAC qui veille sur la gestion de son équipe actuelle.

Sans douter de la démarche scientifique d’afro baromètre (basée sur un échantillon de 1200 individus !), nous notons simplement que le projet global du Président gagnerait à être expliqué et relayé d’avantage face à l’impatience des masses populaires qui ont légitimement la première perception de la difficulté brute et abrupte. Nous devons clairement expliquer au peuple dans sa globalité par exemple qu’en plus des actions énergiques sur l’emploi, d’autres sont en cours en 2013 notamment dans les sept domaines ci-dessous :
1- Sur le COUT DE LA VIE avec l’homologation des prix du riz de l’huile et du sucre,
2- Dans le domine HYDRAULIQUE avec le programme de 33.000 branchements sociaux et de 75 forages en zone rurale.
3- Dans le volet INFRASTRUCTURE avec les 33 projets routiers majeurs (pour un coût global estimé à 627 milliards de Francs Cfa) sans compter le programme de 4000 km de pistes de production à réaliser au cours des 05 prochaines années (dont 1500 km en cours de réalisation pour cette année).

4- Au niveau SOCIAL par l’institution cette année pour 50 000 familles d’une allocation de 25.000 francs CFA par trimestre pendant trois ans.
5- Au niveau des MINES avec l’accord novateur qui donne une plus grande envergure à l’exploitation de la mine d’or de Sabodola (pour la première fois, une partie de l’or de Sabodola sera commercialisée sur le marché national).
6- Dans le domaine de l’EDUCATION avec la reforme des Universités, le dialogue franc avec les enseignants sans compter les Projet d’Universités du Sine Saloum et de Sébikotane ainsi que les Centres de Recherches et d’Essai à Ouakam et Louga et le programme de mise en place de Daaras modernes.

7- Dans le volet ENERGIE avec la strategie du Mix énergétique qui vise à renforcer la capacité actuelle de 680 Mw disponibles tout en ramenant le coût du kilowatt/heure entre 60 et 80 FCFA à horizon 2017 (actuellement, ce coût est entre 170 et 190 FCFA). La révolution viendra du secteur de l’ENERGIE avec des axes comme :
- la réforme institutionnelle du secteur pour ouvrir le sous-secteur de l’électricité aux privés
- l’implantation prochaine d’une centrale solaire à Tambacounda
- le programme de 71.000 lampadaires pour l’éclairage au solaire
- la poursuite du programme d’électrification de 373 villages.
- la centrale à gaz liquéfié de 150 mégawatts (Mw),
- les deux centrales à charbon pour une puissance de 350 Mw
- l’importation de 80 Mw à partir de la Mauritanie.
- les 60 Mw d’extension en cours à Bel-air et à Kahone,
- les 15 Mw attendus de la centrale hydroélectrique de Félou
- les 70 MW attendu du parc éolien de Taïba Ndiaye
- la réhabilitation, en cours, des centrales existant pour avoir 60 Mw supplémentaires.
Au total, la Senelec va mettre 905 Mw dans son parc de production, à l’horizon 2017
Au vu de tout ce qui précède, peut-on continuer à dire que l’économie sénégalaise est male gérée ? Nous pouvons constituer à lister les actions. Cela lassera certainement celui qui légitimement attend et n’attend que sa part tout de suite. Il nous faut comprendre certes l’impatience du peuple, mais nous devons savoir qu’une économie se bâti à travers des investissements structurant dans un cadre logique clair. C’est cela que vise les conseils des ministres décentralisés qui iront à la mise en place d’un Plan clair des interventions de l’État. Le Sénégal n’est pas une maison clef en main, mais un vaste chantier en construction.
Nous devons comprendre et faire comprendre au peuple que la révolution silencieuse du Sénégal est en marche vers le développement.
Notre rôle est d’accélérer le processus par un choix judicieux des meilleurs hommes et femmes pour abréger la souffrance légitime d’un peuple serein, vigilant et trop souvent impatient à raison. Face à cette impatience, il faut de l’explication et non une arrogance.
Nous devons répondre à cette impatience par l’action, l’explication en évitant ce qui a perdu le régime sortant : l’arrogance, cette fierté qui puise sa source dans l’insolence et le mépris.
Nous pouvons, nous membres de l’APR donner nos arguments et les étayer. Nous devons le faire avec sérénité sans aucune forme d’arrogance. Nous devons être des serviteurs dignes du peuple.
Ce combat d’explication de la vision et des actions de son Excellence le Présidant Macky Sall est assez occupant pour laisser la place aux guerres fratricides actuelles qui donnent de nous des images de chiffonniers. Ce combat nous interpelle toutes et tous, partout.

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Par Mamadou NDIONE
Cadre APR
Economiste Ecrivain
Spécialiste des questions portuaires et logistiques
Mandione15@gmail.com