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District Sanitaire Dakar Sud : Chronique d’une mort annoncée

Nous, Collectif des Organisations Communautaires de Base pour la Sauvegarde du District Sud, après avoir interpellé le Médecin Chef de District, mené des investigations et saisi le Préfet du Département de Dakar, portons devant l’opinion nationale le présent communiqué aux fins d’attirer son attention sur la situation de déliquescence du District Sanitaire Sud, en proie à de graves difficultés.


Rédigé par leral.net le Samedi 11 Mai 2013 à 15:51 | | 0 commentaire(s)|

District Sanitaire Dakar Sud : Chronique d’une mort annoncée
En effet par décret n°2010-774 du 15 juin 2010, le Centre de Santé de référence du District SUD de Dakar, l’Institut d’Hygiène Sociale, plus connu sous le nom de Polyclinique, a été d’abord élevé en Etablissement Public de Santé (EPS) de Niveau1 , et ceci à l’instar de 9 autres centres de santés du Sénégal que sont les Hôpitaux Roi Baudoin de Guédiawaye, Youssouf Mbargane de Rufisque, Ndamatou de Touba, de Tivaouane, de Mbour, Linguère, Kaffrine, Richard-Toll et Sédhiou.

Ensuite, fut pris le décret n°2011-261 du 21 Février 2011 portant nomination de directeurs d’hôpitaux. Les instances dirigeantes nommées, la passation de service eut lieu le 30 mars 2011.

Seulement, cette reforme qui fut considérée comme une avancée très significative de la politique de santé de l’Etat du Sénégal se révélera être un fait générateur d’une situation de dysfonctionnement qui pourrait s’analyser comme une rupture du caractère permanent du service public, faute d’une mise en œuvre de mesures d’accompagnements efficaces.
Ainsi, nous enregistrons de sérieux dysfonctionnements dans les prestations de service public normalement dévolues au District.
Ces dysfonctionnements se manifestent d’abord par des incidences négatives sur la mise en œuvre des programmes prioritaires.

En effet, il est apparu que du fait de cette réforme, la zone que polarisait le centre de santé de référence (entre l’avenue Malick SY et la rue 25) se trouve dépourvue de structure sanitaire avec toutes les conséquences pour l’organisation des activités de santé publique (Journées Nationales de Vaccination, Journées Locales de Supplementation, campagne MILDA…)
S’y ajoute que l’accessibilité financière de la structure a été rendue plus difficile par le fait de l’augmentation des prix de tous les tickets.

Egalement la prise en charge des patients tuberculeux a dû être délocalisée à la PMI de la Médina.
Cette activité à l’heure actuelle se déroule dans des conditions difficiles, l’ancienne équipe expérimentée du centre de santé de référence ayant dû être remplacée par une nouvelle.

Il a été observé depuis lors, une détérioration des indicateurs (taux de guérison faible, taux d’abandon élevé…) .
Pour ce qui est du programme de lutte contre les IST/SIDA, nous avons assisté, impuissants à la fermeture du Centre de Dépistage Volontaire et Anonyme, qui abritait également un site de prise en charge des PVVIH, d’où l’apparition de contraintes pour une prise en charge efficiente surtout au niveau communautaire.
Ensuite, le district est menacé d’asphyxie financière.

Car, n’ayant plus de centre de référence, il ne compte plus que sur ses recettes en médicaments, l’appui budgétaire de l’Etat et le fonds de la Ville de Dakar pour son fonctionnement.

Les recettes en médicaments sont modiques dans la mesure où la plupart des structures du district disposent d’agrément auprès de la PNA.

C’est le lieu de préciser, que pour le fonds de dotation de 2012, la dotation annuelle en médicaments d’une valeur de douze millions n’est toujours pas disponible.
Seule la rubrique « Carburant », à hauteur de 3.500.000 FCFA et 856.505 FCFA (représentant 451.905F en fournitures de bureau et 404.600 en produits d’entretien livrés en avril 2013) ont été exécutés.

Rappelons qu’en 2011, seules les rubriques carburant et médicaments avaient été exécutés.
L’appui budgétaire de l’Etat est passé de 38 635 000 CFA en 2010 à 12 .625.000 FCFA en 2013.
Autant dire que le district risque de ne plus fonctionner sous peu !

Enfin, se pose l’épineuse question des locaux.
Sur ce point, certains critères devaient présider à la transformation de l’IHS en Etablissement Public de Santé (EPS) de Niveau1.
Il y avait d’abord des critères techniques : capacité hospitalière, existence de services fonctionnels de Médecine, de Chirurgie et d’obstétrique, de cabinet dentaire, de radiologie, de laboratoire.

Il y avait ensuite l’existence éventuelle dans la localité d’un centre de santé secondaire (PMI), pour y transférer l’activité dite de santé publique.
Le district a entrepris ses propres démarches et a fait parvenir au Préfet, le 20 Juin 2011, une facture pro-forma pour des locaux à
usage de bureaux.

Des démarches similaires ont été entreprises pour le logement de fonction, la Directrice des Infrastructures et Equipements Médicaux ayant reconnu le principe de trouver un nouveau logement au Médecin Chef de District.

Finalement, grâce à l’appui du Préfet de Dakar, la Direction du Patrimoine Bâti a affecté au district sanitaire de Dakar Sud des locaux vétustes (ancien siège de l’OMVS) situés à l’immeuble sis à la rue Mohamed V angle rue Carnot.

Par lettre en date du 26 octobre 2011 la réhabilitation des locaux été demandée.
En juin 2012, une lettre a été adressée à Mme le Ministre de la Santé toujours sur la question des locaux, en réaction nous avons eu la visite des locaux par le directeur de cabinet en fin juillet 2012.

Cette question n’a pas jusqu'à présent été réglée.
Or, la promiscuité des locaux est une sérieuse contrainte dans le travail de l’Equipe Cadre de District.
Plus grave le médecin-chef et son adjoint partagent le même bureau.

Enfin, la salle de réunions n’est pas toujours disponible, ce qui rend difficile le travail de coordination.
De ce qui précède, nous interpellons les autorités et particulièrement Madame le Ministre la Santé, afin que des solutions soient trouvées, dans l’intérêt d’une préservation du caractère permanent de la mission de service public relevant du District, ainsi que de sa qualité.

Nous comptons alors, après en avoir informé l’opinion, dans les jours à venir, sensibiliser et mobiliser les populations sur ces questions.

Nous comptons organiser une assemblée générale le jeudi 16 Mai 2013 à 16 heures 30 dans les locaux de l’ancienne Mairie de la Medina, sur l’Avenue Blaise Diagne.

Pour le Collectif des OCB
Abdou Khadre Gaye


Ont signé les organisations suivantes :
1. -AFEM (Associations des Femmes de la Medina)- Mme Yacine DIAGNE
2. -EMAD (Entente des Mouvements et Associations de Développement)-Abdou K,hadre GAYE
3. -Association Boolooleen de la Medina-Cheikh Ahmed Tidiane SOW
4. -Association Jeunesse 2000 de Colobane-Babacar Thiaw
5. -Association Jeunesse Amicale de KAYE-Babacar SOUARE
6. -Association des Ressortissants Guinéens (PALAGA)-Abdou Rahmane DIALLO
7. -Mouvement des Eleves et Etudiants de la Medina (MEEM)
8. -Amicale des Jeunes de Thieudeme-Makhtar MBENGUE
9. -AJIR Association des Jeunes pour une Intégration Responsable-Ibrahima GOMIS
10. -Le Collectif des Badjenou Gokh du District Sud –Mme Fatou Kine NDIAYE
11. -Collectif des Habitants de la Cité Cap-Verdienne-Cheikh Tidiane DIALLO
12. -Madame Yaye Dior NDIAYE, Delegué de Quartier Gouye Salane.
13. -Comité de Santé PMI Medina –Mme Ndeye NDAO
14. -Comité de Santé Poste de Santé Sandial –Mbaye NGUIRANE
15. -Comité de Santé HLM Fass –Amdou Khar FALL
16. -Comité de Santé Centre de Santé Dakar Plateau –Lassana SAGNA
17. -Comité de Santé Centre District Sud –Mme Maty DIOP
18. - Comité de Santé Centre de Santé de Colobane- Abdourahmane SAMB
19. -Comité de Santé du Poste de Santé de Raffenel-El Hadj Mahtar SAMBE
20. -Comité de Santé de Gorée-Souley LY