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Du respect et de la décence, avant toute chose


Rédigé par leral.net le Jeudi 26 Février 2015 à 07:06 | | 0 commentaire(s)|

Du respect et de la décence, avant toute chose
Chaque peuple a les dirigeants qu’il mérite. J’avais dans un de mes articles bien affirmé que le SENEGAL était malade de sa classe politique.

Aujourd’hui l’Histoire est en train de confirmer ces dires. Une fièvre injuriante s’est comme saisie de cette classe politique composée de la soi-disante crème intellectuelle de notre malheureux pays.

M. NIASSE a ouvert le bal. Oubliant au passage son statut de Président de notre institution respectable qu’est l’Assemblée nationale, on l’a vu à la télé sortir de sa bouche bavant de colère des termes dont la vulgarité se le disputait à l’indécence. Et ces propos malheureux que tout le peuple a déplorés étaient pourtant destinés à des militants de son parti auxquels il souhaite imposer unilatéralement un diebelou à MACKY, avec à la clef le ravalement de leur dignité par la renonciation à toute forme d’ambition.

Cela démontre à suffisance qu’à la bataille des idées, nos politiques chefs de parti ou membres de coalitions préfèrent les arguments verbaux vulgaires, outrageants et annonciateurs d’une prochaine violence physique, dont l’un des acteurs incontournables est s ns nul doute notre très zélée police ou gendarmerie.

Qu’est ce que MASSALY a fait, sinon répondre à MME la Présidente du CESE, une autre éminente personnalité de notre pays, dont la place était menacée car elle avait déserté les bagarres de borne fontaine pour se complaire dans sa vie de diva. Elle a versé dans la surenchère, pour donner des gages de fidélité et d’engagement renouvelé à MACKY. Oubliant au passage qu’elle parlait de ME WADE, un ex président de la République quelque soit par ailleurs son statut d’opposant actuel, elle l’a insolemment traité de vieux menteur devant un parterre d’individus qui n’a pas cillé.

Devait-elle s’attendre à une autre forme de réponse ? MASSALY n’a fait que réciter la leçon qu’elle lui a apprise : tout le monde se rappelle en effet ses propos désobligeants à l’endroit d’IDY et de MACKY, alors premiers ministres de Me WADE. Rappelons que cela lui avait valu sa défenestration automatique.

Aujourd’hui c’est Me WADE qui alimente ce débat dans la fange. En tenant lors de sa conférence de presse des propos aussi inélégants, il a marqué une nouvelle étape dans l’escalade verbale.

Cette politique du j’injurie donc j’existe, j’agresse donc je montre ma fidélité et mon attachement fanatique à mon leader du moment paré de tous les atours de la sainteté doit cesser.

Sinon, elle aboutira inexorablement à une violence physique intra parti, et sur la place publique.

Dans ce cas, ceux qui observent et se croient à l’abri d’un quelconque basculement dans la violence tout court n’y échapperont pas.

Dans toutes les assemblées où les intérêts de la population doivent être discutés, la violence verbale suivie de la violence physique prennent le dessus. Dernièrement, M. Diene Fabra SARR pourtant originaire de Gamboul était un des principaux acteurs d’une scène de pugilat qui a mis fin à un conseil municipal, dans la banlieue dakaroise. Alors qu’il affirme travailler à massifier son parti dans son hameau natal !

A notre humble avis, la tension latente présente tous les signes d’une situation explosive qui risque de dégénérer à tout moment.

Un adage ouolof affirme que Liy raam cio gnague bi la dieum.

Aujourd’hui nos trublions politiciens immatures et préoccupés uniquement par leurs propres intérêts sont prêts à brûler leur propre parti et à déstabiliser notre pays.

Si en plus nous avons une justice sélective qui protège les uns et brime violemment les autres, personne ne peut présager de ce qui va advenir de notre pays.

Les autorités religieuses de notre pays doivent se saisir de cette situation, elles sont ou doivent être les soupapes de sécurité par lesquelles notre démocratie respire et se stabilise. En observant en silence cette escalade verbale, c’est comme si elles l’encourageaient.

Cessons de penser naïvement que ce qui s’est passé dans les pays frontaliers ne peut pas survenir au Sénégal. Houphouët disait que la Paix ce n’est pas un mot, c’est un comportement. Le comportement de nos soi-disantes élites politiques est aux antipodes de la paix et bascule notre pays lentement mais surement vers le versent de l’anomie, tout simplement.

Il est temps que le dialogue reprenne le dessus, et que chacun retrouve sa sérénité. Sinon, après il sera tard, trop tard, pour notre pays, et pour nous tous.

Cissé Kane NDAO
Président de l’A.DE.R