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Du traitement de l’image des morts dans les médias et les réseaux sociaux : Que devrons nous apprendre de l’Occident ?

Que d’émotion à la suite des attentats de Paris ! Que de colère ! Que d’interrogation sans réponses ! Que de courage ! Que de dignité du peuple français et de parents de victimes ! Mais que d’espoir suscité par la solidarité nationale et internationale ! Un monde sans espoir est un monde invivable. Le Général DE DAULLE disait que « la vie est un combat pour un homme comme pour une nation. » La France est en logique de guerre. La France est en guerre. Une guerre contre les djihadistes. Une guerre qui n’est pas celle de la seule France. Une guerre de tous contre les djihadistes.


Rédigé par leral.net le Lundi 23 Novembre 2015 à 10:19 | | 0 commentaire(s)|

Du traitement de l’image des morts dans les médias et les réseaux sociaux : Que devrons nous apprendre  de l’Occident ?
Dans le passé, la France a connu l’humiliation sous l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale (30-45). Moments pires que les attentats perpétrés sur son sol ce Vendredi 13 Novembre 2015 à Paris. Bilan macabre : 130 morts et plus de 200 blessés. Paris ville de brassage de culture ! Paris ville culturelle et de culture ! Paris ville lumière. Paris meurtri ! Paris martyrisé ! Mais Paris débout !

A la lumière des attentats Kamikazes sur les deux tours jumelles du World Trade Center, de Boston et de Paris, que devrons-nous apprendre de l’Europe et des Etats Unis d’Amérique en matière de gestion de l’information et de communication ?

D’après le Figaro, suite à une diffusion d’une photo montrant les corps des victimes à l'intérieur du Bataclan diffusée sur Twitter, le gouvernement a demandé à Facebook et Twitter de retirer cette photo macabre. Ce qui a été fait immédiatement sur Facebook, sur Twitter, un filtre qui masque le Twitter contenant la photo et pour Instagram, selon son porte-parole en France, la modération de photo se fait à partir des Etats Unis.

Après la Police nationale, c’’était au tour de Madame le Ministre de la justice française Christiane Taubira de lancer un appel sur les réseaux sociaux pour demander aux internautes de ne pas diffuser cette image : «J’ai appris la diffusion d’images de corps. J’appelle au respect de la dignité des personnes décédées, de leurs familles. »

Cependant, rappelons qu’avant la suppression de la photo incriminée, de très nombreuses personnes avaient eu le temps de la voir en ligne à cause des retweets qui sont apparus automatiquement dans leur fil Twitter.

Les attentats perpétrés par les terroristes aux Etats Unis sur les deux tours jumelles de World Trade Center le 11 Septembre 2001 a fait trois mille sept cent morts (3700). Etats Unis, pays de toutes les libertés. Pays de la liberté d’expression. Pays de la liberté de presse. Pays des médias vraiment indépendants. Pays où la presse est réellement un quatrième pouvoir. Une petite remarque : les Etats Unis n’ont publié aucun cliché sur les morts des attentats de World Trade Center et de Boston.

Pourquoi les américains ont-ils censuré la diffusion des images de leurs morts dans leurs médias alors qu’ils prennent plaisir à diffuser celles des autres ? Pourquoi les Français ont-ils censuré la diffusion des images de leurs morts de la fusillade du Bataclan alors qu’ils diffusent sans gêne des images morts des autres ?

Curieuse attitude que celle des responsables des médias européens et américains face à la diffusion des images de leurs morts dans les médias qui pourrait s’expliquer de deux manières : soit par une auto censure collective soit par une entente ou par un pacte de gentleman agreement politico-médiatique. En tout cas, s’il y a une question sur laquelle on observe un consensus national entre responsables de médias et autorités étatiques et gouvernementales, c’est celle relative à la diffusion des images de leurs morts dans les médias et sur les réseaux sociaux.

Quelle est la part de responsabilité des responsables des médias africains et des autorités étatiques et gouvernementales dans la diffusion des images de leurs morts dans les médias nationaux et étrangers ?

Plusieurs arguments peuvent être opposés à la léthargie et à l’indifférence notoire que l’on a observées aux niveaux des médias africains et des autorités étatiques et gouvernementales. Premièrement, le manque de moyens des médias nationaux pour se déployer sur les lieux de l’événement pour témoigner. Deuxièmement, l’absence de pouvoir de contrôle à priori de l’information avant sa diffusion sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Instagram et Google+ pour ne citer ceux-là). Troisièmement, un défaut de consensus national par rapport à la diffusion des images des morts dans les médias et sur les réseaux sociaux. Quatrièmement, un vide juridique qui aurait ouvert toutes les portes des dérives constatées dans la diffusion des images sensibles notamment des images des morts.

Les Européens et les américains en censurant systématiquement la diffusion des images de leurs morts dans les médias et sur les réseaux sociaux se doivent pouvoir appliquer la même règle qu’ils ont appliqué à eux aux africains et aux arabes en refusant la diffusion des images de leurs morts à travers leurs médias et sur les réseaux sociaux pour les mêmes motifs.

Cependant, il serait injuste de pointer du doigt les médias étrangers sans souligner la part de responsabilité des responsables des médias nationaux africains et arabes dans la diffusion des images de leurs propres morts. Ils peuvent faire comme les responsables des médias européens et américains. En quoi faisant ? En refusant simplement la diffusion des images de nos morts dans nos médias et sur les réseaux sociaux.

Pour la diffusion des images de nos morts sur les réseaux sociaux, les autorités étatiques et gouvernementales peuvent toujours s’inspirer de l’exemple des autorités françaises en saisissant Facebook ou Twitter ou Instagram selon le réseau social en cause. Au jour d’hui, force est de constater que les africains sont loin de cette prise de conscience observée chez les responsables des médias européens et américains. Quelques exemples pour illustrer mon propos.
Prise d’otage à l’hôtel Radisson de Bamako survenue ce 20 Novembre 2015 bilan : 21 morts et plusieurs blessés. Il faut le souligner en le déplorant que c’est la presse nationale malienne qui a publié les images des morts de la fusillade à travers les sites d’information de Bamada et de Mali actu.net avec un titre phare « images exclusives des morts dans la prise d’otages de l’hôtel Radisson Bamako »

Au Cameroun, un double attentat-suicide fait 11 morts et 32 blessés dans la ville de Maroua. La photo de la Kamikaze coupée en deux est twittée. Au Nigeria, un attentat-suicide fait 47 morts et 79 blessés parmi les élèves d’un collège. (Police à l’AFP) En Côte d’Ivoire, plus exactement à Abidjan, devant le palais présidentiel, Laurent Gbaqbo défait, un soldat des FNRCI insulte sans retenue un cadavre devant la caméra. Bref ! Que dire de la diffusion des images du génocide du Rwanda qui ont fait le tour du monde sans aucune forme de censure, des cadavres de Yopougon, de la Guerre du Liberia, .de la Sierra Leone, de la Libye, de l’Irak et de la Guinée qui circulent encore sur la toile que des amateurs de sensation et d’images fortes vont chercher pour s’en délecter.

Aussi, que dire de la diffusion des images des personnes mortes de la malade à virus Ebola en Sierra Leone , au Liberia et en Guinée diffusées également sans aucune forme de censure par les médias africains et les médias étrangers ! Que dire des images de la famine en Ethiopie et en Somalie qui avaient estomaquées le monde entier. Des images qui restent coller à la peau du continent africain alimentant du coup, de forte belle manière l’Afro-pessimisme européen et africain.

Enfin, que dire de la diffusion des images de morts suites aux bousculades de Mina à l’occasion du pèlerinage à la Mecque de 2015 qui circulent encore sur les réseaux sociaux sans aucune forme de censure. Sans que personne ne s’en indigne de la diffusion. Sans que les autorités saoudiennes ne pipent un mot. Sans qu’aucun pays musulman concerné ne s’en offusque et demande la suppression de ces clichés sur les réseaux sociaux ne serait-ce que par respect à la dignité des morts et de leur famille. Un peu de respect pour nos morts. Ce n’est pas compliqué ! Afrique meurtrie, Afrique martyrisée mais Afrique débout ! Vive l’Afrique ! Vive le Sénégal !

Baba Gallé DIALLO
Réalisateur / Email : bbgd70@yahoo.fr