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EL HADJI NDIAYE PRESIDENT «WACCOOK SOPI» MEMBRE DU PDS : «On a qu’à faire nos valises s’il n’y a pas de changements internes dans le Parti»

De tous les temps, il a été parmi les premiers responsables du Pds à alerter le Secrétaire Général du Pds sur les risques que court leur parti. Son franc-parler, son courage politique et ses prises de position sans ambiguïté, ont forgé toute sa crédibilité sur la scène politique nationale. El Hadji Ndiaye qui dirige le courant «Waccok Sopi », a accepté de nous accorder un entretien sur les questions d’actualité. Entretien …


Rédigé par leral.net le Lundi 13 Juillet 2009 à 02:02 | | 0 commentaire(s)|

EL HADJI NDIAYE PRESIDENT «WACCOOK SOPI» MEMBRE DU PDS : «On a qu’à faire nos valises s’il n’y a pas de changements internes dans le Parti»
RENCONTRE ENTRE WADE ET BENNO

Je vous remercie sincèrement de l’opportunité que vous m’offrez dans les colonnes de votre prestigieux journal pour m’exprimer sur l’actualité nationale. La rencontre demandée par le Président Wade à l’opposition réunie au sein de la coalition Bennoo Siggil Sénégal survient après les élections locales du 22 Mars ayant consacré une percée troublante de l’opposition. En effet, loin des apparences, rien que les villes remportées par Bennoo polarisent plus de la moitié de la population nationale. Alors, si leur gestion d’ici 2012 séduisait les habitants de telles localités, cela veut dire qu’en cas de deuxième tour de l’élection présidentielle, le candidat de l’opposition délogerait le nôtre sans coup férir. Pourtant, après le boycott des législatives de 2007 par une partie de cette opposition impitoyablement laminée à la présidentielle de la même année, le pouvoir avait opposé une fin de non recevoir à toute idée de dialogue. Logique pour logique, les rapports de forces ayant présidé à la répulsion du pouvoir pour toutes sortes de concession ont évolué de manière à commander la révision de cette position. C’est pourquoi, Waccook Sopi est plus que jamais admirateur de cette perspicacité du Chef de l’Etat loin des joutes oratoires du camp de la majorité. Il s’y ajoute que l’histoire semble donner raison à notre courant qui, lucidement, avait tenté une médiation en son temps, qui était bloquée par ceux que nous supposions catalyseurs mais qui se sont comportés en inhibiteurs.

GRAND PARTI PRESIDENTIEL, MORT DU PDS

D’abord de la part des militants du Pds, la triste réalité est que Wade aura gouverné jusqu’ici sans le parti. Les structures régulières auront périclité pour donner lieu à une trouvaille de fortune constituée à dessein par ceux que le Chef aura choisis personnellement pour valider subrepticement sa volonté et habiller subséquemment son projet politique sous les oripeaux d’une délibération démocratique. Ceux là en question sont jusqu’ici des allogènes parachutés, valorisés et chargés de sonner le glas de l’espérance pour les honnêtes aborigènes distingués par leur passé de bravoure et d’abnégation militantes. Je reconnais que, la mort dans l’âme, ils attendaient un discours enfin consolateur et non à jamais ensevelisseur. Mais en se rendant à l’évidence, sous la menace d’un Bennoo si fédérateur et sous l’immobilisme d’un parti qui se désagrège comme le Pds qui n’existe que de nom et qui n’est pas renouvelé depuis 1996 sous peine d’implosion, que ferait-on mieux que de chercher une survie dans un système organisé et bien fort par le nombre de constituants qu’il assimilera ? Pour ce qui est des privilégiés ne jouissant d’aucune légitimité historique, il faut qu’ils sachent raison garder en ramollissant leur emphase qui cache leur souci de légitimité dans un nouveau parti ayant un nouveau nom de baptême qu’ils squatteraient malicieusement au moyen de leurs strapontins actuels. Pour parler dans une position équidistante, il faut reconnaître que le Pds, dans sa configuration actuelle est un parti échevelé. Il se présente - comme disait Hugo – tel un dédale de ruelles, de carrefours et de culs de sacs, qui ressemble à un fil brouillé par un chat. La nécessité de réorganisation est plus qu’une réalité. Seulement, cela devrait partir de l’existant et de l’expérience du Pds actuel. Par exemple, si l’on sait que le parti a toujours souffert de ses structures, il faudra supprimer tout ce qui ressemble à ce qui est appelé : secteur, sous- section et convention, qui sont pour le parti comme des excroissances.

LE CAS KARIM DANS LA MOUVANCE POLITIQUE PRESIDENTIELLE

Karim Wade et sa fameuse Génération dite du concret auront contribué à n’avoir aucune visibilité dans le système actuel. On dirait un parti bicaméral avec deux institutions autonomes voire indépendantes l’une de l’autre. Il faut qu’ils apprennent à se fondre dans le grand parti en gestation en évitant tout confusionnisme.

BILAN DE L'ANOCI

Le problème principal de l’ANOCI est un problème de communication. Elle est perçue par une bonne partie de l’opinion comme les enfants privilégiés et protégés qui sont hors la loi. Au lieu de profiter de leur passage au parlement pour lever toute équivoque, ils en ont rajouté bien au contraire par un hui clos. La question qu’on se pose est : « Qui ont-ils convaincu ? » ce n’est vraiment pas nous. Un autre exemple de leur manque de professionnalisme communicationnel : pendant la dernière campagne électorale, Karim a fait sa première sortie à la mosquée des Tall alors qu’il se dit mouride. Pour qui sait comment pensent nos parents des confréries, il fallait soit assumer sa mouridité en allant à Gouye Mouride soit se présenter en républicain loin des chapelles religieuses. Bref, dans l’intérêt de tout le monde sans aucune partialité, reconsidérons nos subjectivités et nos velléités de patrimonialisme pour agir selon les règles de bonne gouvernance.

RELATIONS MACKY SALL, EL HADJI NDIAYE ET LE PDS

Macky Sall et nous avons fait connaissance dans le Pds. Tous les rapports que nous avons tissés étaient des rapports de frères de parti. Maintenant qu’il est parti, nous sommes des adversaires politiques même si nous regrettons beaucoup trop son départ.

RISQUE POUR WADE DE PERDRE LE POUVOIR EN 2012

Il va de soi que la position de force n’est pas pour le moment pour le camp présidentiel. On a qu’à faire nos valises s’il n’y a pas de changements internes dans le Pds et préparer notre délocalisation.

LE CAD DU PREMIER MINISTRE

Souleymane Ndéné Ndiaye méritait notre soutien en tant que Premier Ministre issu du parti. Mais s’il ne veut pas collaborer avec nous dans un esprit de fraternité comme cela semble être le cas, alors, nous nous confronterons. Il ne nous fera sans doute pas de quartier et nous non plus pas à lui. Les temps à venir en diront plus. En tout cas avant lui, d’autres nous ont goûtés comme adversaires à leur dépens et comme alliés dans leur bien. Je veux seulement dire que, s’il le permet, nous lui porterons nos critiques à l’interne. S’il ne nous offre que le public pour nous exprimer, alors, on est déjà sur les starting blocs.

rewmi

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