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EN TOILE DE FOND: La diplomatie du climat

Rédigé par leral.net le Mardi 4 Mai 2021 à 18:39 | | 0 commentaire(s)|

Par Oumar NDIAYE Le climat comme beaucoup d’autres secteurs d’activités à l’image du sport, de la culture, était longtemps cantonné à la périphérie des relations internationales, voire des vies politiques nationales. Aujourd’hui, par la force des choses, il est au centre du jeu mondial et demeure porté par les États-Unis qui veulent en faire leur […]

Par Oumar NDIAYE

Le climat comme beaucoup d’autres secteurs d’activités à l’image du sport, de la culture, était longtemps cantonné à la périphérie des relations internationales, voire des vies politiques nationales. Aujourd’hui, par la force des choses, il est au centre du jeu mondial et demeure porté par les États-Unis qui veulent en faire leur cheval de bataille pour leur retour sur la scène internationale. Pour ce faire, en plus du retour sur l’Accord de Paris qui est parmi les premières décisions du Président Joe Biden nouvellement élu, la nomination de John Kerry comme envoyé spécial sur l’environnement montre que l’Amérique veut «reprendre» sa place de leader sur les grandes questions qui agitent le monde. Le pedigree de Kerry, ancien candidat à la présidentielle et Secrétaire d’Etat, est là pour prouver du temps et du moment de l’environnement dans cette nouvelle politique étrangère américaine. Le moment et le temps de l’environnement remontent à longtemps, mais l’Accord de Paris de 2015, suite à la Cop 21, a été événement déclencheur. Avec l’aggravation de la crise climatique, l’environnement est ainsi devenu un dénominateur commun et moteur de la marche du monde. L’Accord de Paris a été un tournant dans la mobilisation au plus haut niveau dans la lutte contre le changement climatique avec des acteurs du cinéma, des sportifs, des artistes de la musique de renommée internationale. Leur forte mobilisation a été déterminante dans la prise de conscience que l’humanité n’avait pas d’autres options que de fournir davantage d’efforts pour contenir le réchauffement en deçà de 1,5 degré, sans quoi, des îles vont disparaître, des parties entières des continents seront submergées. L’Accord de Paris prévoit une limite de la température à 2 degrés d’ici à 2100 et enjoint les États à poursuivre les efforts pour rabaisser davantage les températures. En somme, cette Initiative a été adoptée par 196 parties le 12 décembre 2015 est entrée vigueur le 4 novembre 2016.

La Cop 21 n’était pas une Cop comme les autres, Il y avait 150 chefs d’État qui sont passés aux parcs des expositions du Bourget (Seine-Saint-Denis) transformé en forteresse après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Parmi les invités de marque, l’Américain Barack Obama, le Chinois Xi Jinping, le Russe Vladimir Poutine, l’Indien Narendra Modi et leurs homologues du monde entier ont été accueillis par le Président français d’alors, François Hollande, et le Secrétaire général des Nations unies à l’époque, Ban Ki-Moon, protégés par 2.800 policiers et militaires….

ENTENTE ET DETENTE. Aujourd’hui, l’union sacrée sur les questions de climat est un impératif de survie. La péjoration des paramètres climatiques est en train de déstructurer les systèmes agricoles (rareté des pluies, aridité des sols, effondrement des ressources halieutiques)…. Aujourd’hui, les conséquences des changements climatiques font déplacer plus des populations que les guerres. D’ici à 2030, 250 millions de personnes seront contraintes à l’émigration à cause des changements climatiques, sans oublier des potentiels conflits qui pourraient éclater à cause de la rareté de l’eau qui découle en partie de l’évaporation exacerbée due à la hausse des températures. Comme lors de l’après Seconde Guerre mondiale où il fallait un consensus fort pour éviter au monde ce qui s’est passé, le leadership américain a été primordial dans la mise en place du multilatéralisme avec les Nations unies. Ce même consensus doit être de mise, surtout avec la dernière rencontre virtuelle organisée le jeudi 22 avril (Jour de la Terre) et le vendredi 23 avril, sur initiative américaine et réunissant une quarantaine de dirigeants mondiaux parmi les pays principaux pollueurs (la Chine, l’Union européenne, l’Inde, la Russie, le Brésil, le Canada, l’Australie, etc.). Cette rencontre virtuelle a été même un moment de détente dans la confrontation/compétition entre les États-Unis et la Chine, tant les rapports tendus entre ces deux pays sont devenus le maître du jeu des relations internationales depuis des années. Peut-être que l’environnement va être un arbitre et sera un sujet d’entente et de détente entre eux…



Source : http://lesoleil.sn/en-toile-de-fond-la-diplomatie-...