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Elections législatives : Les résultats annoncent une cohabitation… parlementaire, à la place Soweto

Avec 82 députés, Benno frôle la majorité relative et, est talonnée par Yewwi-Wallu qui obtient 80 sièges ! Nous ne croyions pas si bien dire en écrivant dans notre édition de ce mardi, que les deux principales coalitions en lice pour les élections législatives de dimanche dernier, à savoir Benno Bokk Yakaar (BBY) et Yewwi Askan Wi (YAW), se tenaient dans un mouchoir ! "Le Témoin"


Rédigé par leral.net le Vendredi 5 Août 2022 à 10:54 | | 0 commentaire(s)|

Les faits semblent confirmer notre prédiction puisque, d’après les chiffres quasi officiels dont nous disposons, la liste de la majorité présidentielle sortante ne devance sa principale rivale que…de deux députés. En effet, Benno Bokk Yakaar obtiendrait de source très sûre, 82 députés, soit 57 dans les départements et 25 sur la proportionnelle, tandis que l’inter-coalition formée de Yewwi Askan Wi et de Wallu, elle, engrangerait 80 élus.

Sa première composante, Yewwi, est créditée de 39 députés dans les départements et de 17 députés sur la proportionnelle, là où Wallu enregistre respectivement 16 et 7 élus. On nous dirait que cela fait un total de 79 députés ! Oui, c’est vrai sauf que nos sources, formelles, soutiennent que cette inter-coalition pourrait bénéficier d’un député supplémentaire quelque part.

Trois parmi les huit autres coalitions engagées dans les élections législatives du dimanche 31 juillet, auraient réussi à décrocher chacune un siège de député. Il s’agit de Aar Sénégal, grosse déception de ce scrutin puisque présentée par tout le monde comme la troisième force devant mettre fin au tête-à-tête entre Benno et Yewwi, du fait notamment de l’envergure des personnalités qui la composent, parmi lesquelles l’ancien ministre de l’Energie, Thierno Alassane Sall, le juge Ibrahima Hamidou Dème, l’ancien porte-parole de Rewmi Dr. Abdourahmane Diouf, les anciens députés Thierno Bocoum et Cheikh Oumar Sy, etc.

Hélas, à l’arrivée, cette coalition n’aura pas pu avoir plus de députés que Bokk Guiss Guiss et les Serviteurs par exemple. Une grosse déception, assurément ! En attendant d’affiner notre analyse des résultats de ces Législatives après la publication des résultats complets par la commission nationale de recensement des votes qui a débuté ses travaux mardi, on peut d’ores et déjà dire une chose : le Sénégal, pour la première fois de son histoire, s’apprête à vivre une cohabitation parlementaire, à défaut d’être gouvernementale !

En effet, et c’est inédit dans notre pays, c’est la première fois que le pouvoir en place perd la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Et même la majorité relative d’ailleurs, qui est de 83 députés pour une chambre de 165 élus. Certes, certes, Benno Bokk Yaakar frôle cette majorité relative mais ne l’atteint pas, même s’il s’en est fallu d’un cheveu.

On ne sait pas de quel côté vont s’aligner les singletons élus sur les listes des trois autres coalitions faisant leur entrée place Soweto mais en tout cas, le fait est que la majorité présidentielle — que d’aucuns qualifiaient de mécanique ! — n’est plus tout à fait majoritaire à l’Assemblée nationale. Son groupe parlementaire va passer, d’une législature à l’autre, de 125 députés à seulement 82 élus.

Comme l’écrivait avec beaucoup d’ironie dans notre édition d’hier notre espiègle collaborateur Pape Ndiaye, Benno Bokk Yakaar, qui espérait faire une remontada au lendemain des élections locales de janvier dernier où ses résultats avaient été pour le moins mitigés, a au contraire effectué une degringolada (pardonnez ce néologisme) historique !

Désormais, il faudra au gouvernement négocier au cas par cas avec l’opposition, pour faire passer ses lois avec des risques de les voir retoquées très souvent. Quant à celles d’entre elles dont l’adoption nécessitera une majorité absolue voire qualifiée, le président de la République devra tout simplement en faire son deuil pour les 18 mois restants de son second — et non deuxième — mandat ! Benno dans l’opposition parlementaire ? Ce sera presque le cas au cours de cette XIVème législature qui va débuter en septembre prochain. Notre analyse après la proclamation des résultats !






Le Témoin