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Emile Bakhoum sur L’Affaire Karim Wade : L’émergence manifeste d’une Justice "physiquement dé-politiquée" !


Rédigé par leral.net le Dimanche 15 Février 2015 à 11:18 | | 13 commentaire(s)|

Emile Bakhoum sur L’Affaire Karim Wade : L’émergence manifeste  d’une Justice "physiquement dé-politiquée" !
Une défense qui condamne son client avant le verdict du juge, on est là face à une prouesse juridique inédite derrière laquelle se dissimule la tentative éhontée d'une manipulation que, de toute façon, l'opinion a déjà mise à néant. C'est la preuve manifeste de l'incapacité notoire de la défense à trouver des arguments juridiques et à apporter des éléments de preuve solides, seuls à mesure d'éclairer le juge. Dès lors, incapable de défendre en droit, elle divertit, divague, discrédite et diffame. Mais, il ne peut en être autrement ; car, devant la réalité, soit on fait preuve de courage en acceptant de l'affronter, soit on la fuit et, le cas échéant, la dignité commande de se taire.
En optant pour la méthode de la condamnation anticipée dont elle est la seule à maitriser le procédé pour tenter vainement de donner à ce procès une connotation exclusivement politique, c'est pour des prunes que la défense cherche à attirer l’opinion de son côté qui l'a pourtant déjà rejetée et qui fait confiance à l'indépendance de la justice. D'ailleurs, si la défense qui connait bien le dossier de son client s'est résignée à le condamner par avance et ce, en sachant sans aucun doute ce que l’opinion nationale et celle internationale ignorent, il ne faut point donc s'étonner que d'autres le fassent le moment venu.
Concernant Wade père, il faut juste mettre son comportement sous le coup de l'émotion paternelle que les Sénégalais comprendront. Hélas pour lui ! Son pathos n’émouvra pas la CREI qui juge en droit et non en opportunité. En sa qualité d'ancien chef de l’État, la République lui donne respect et considération, mais la justice est plus amie avec la loi. C'est chose naturelle qu'un père qui aime son fils souhaite le faire libérer par tous les moyens ; dans un Etat de droit, toutefois, c'est la justice qui condamne et qui libère en fonction des éléments dont elle dispose. Il est donc souhaitable qu'on la laisse les apprécier souverainement, pour rendre son verdict qui s'imposera à tout le monde. A partir de ce moment, il sera loisible à toute personne qui veut contester ce verdict de saisir la juridiction suprême. Tout autre moyen serait dévoyé et appellera une application de la justice dans toute sa vigueur sans aucune considération que ce soit.
Emile Bakhoum
Coordonnateur COJER/France