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Enquête sur le ministre de l’agriculture et de l’équipement rural Benoit Sambou, un «menuisier» au gouvernement

Rédigé par leral.net le Lundi 16 Juillet 2012 à 21:16 | | 6 commentaire(s)|

A 45 ans, Benoît Sambou occupe le portefeuille de l’Agriculture et de l’Equipement rural dans le Gouvernement «Macky1». Une nomination décriée par ses adversaires politiques, qui crient au scandale d’un ministre «inculte». L’Observateur a enquêté sur la vie «Ben-Jo» avec, au bout du compte, de savoureuses révélations.


Enquête sur le ministre de l’agriculture et de l’équipement rural Benoit Sambou, un «menuisier» au gouvernement
A regarder la scène, l’on se croirait presque dans les tribunes de Rolland Garros. A l’une de ces rencontres entre deux ténors du tennis où les sifflets de la balle, malmenée de part et d’autre du court, tiennent en haleine les spectateurs. Qui, tournant sans cesse la tête dans un mouvement d’essuie-glaces, attend, sans trop le vouloir, le moment où l’un des joueurs, de guerre lasse, laissera s’échouer la pelote dans l’ocre de la terre battue. Négligemment enfoncé dans le fauteuil du salon couleur crème de son cabinet ministériel, Benoît Sambou se livre à un ping-pong verbal avec sa chargée de communication, assise dans le canapé d’en-face. «J’ai dit que je n’étais pas allé plus loin qu’un atelier de menuisier et j’assume», pouffe le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, en jetant un regard fripon à Henriette Kandé. Mise impeccable et mine aussi avenante que Cerbère, cette dernière prend le temps de rouler des yeux parfaitement dessinés, avant de répondre du tac au tac : «Non mais arrête, Benoît, les gens ont vite fait de te prendre au sérieux», lance-t-elle, en remettant une mèche de cheveux poivre et sel en place dans un brushing parfait. «Je sais, mais je n’ai pas à me justifier devant la rumeur. C’est moi qui décide quand lever l’équivoque et non le contraire. Je ne me laisse pas mener par les ragots», souffle le ministre, sentencieux, en se redressant sur son fauteuil. Un geste d’autorité destiné à mettre fin à la joute verbale et qui ne semble pas émouvoir une Henriette résolue à faire la lumière sur la supposée inculture de son patron de ministre.

«Un homme courtois et accessible»
Nommé ministre de l’Agriculture depuis le 04 avril 2012 dans le Gouvernement de «Macky1», Benoît Sambou est au cœur de beaucoup d’interrogations. «Il est l’homme au faible niveau d’études qui occupe des responsabilités ministérielles», souffle-t-on à l’Union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl). «C’est un ébéniste que Macky Sall a élevé au rang de ministre», renchérit, Me Papa Mamaille Diockou, avocat inscrit au barreau de Paris et proche d’Abdoulaye Baldé, maire de Ziguinchor et adversaire politique de son frère sudiste. Mais, outre le fait d’avoir cheminé aux côtés du «Jëf-Jël» de Talla Sylla et d’avoir servi le candidat de l’Alliance pour la République (Apr) au poste de chargé des Elections, qu’a vraiment fait Benoît Sambou pour mériter une fonction aussi régalienne dans le gouvernement ? Macky Sall, pourfendeur du régime libéral et de ses manquements, a-t-il vraiment confié un poste ministériel à un «homme au Cv vide» ?

Cabale. Troisième étage du building administratif. Il règne une ambiance feutrée et studieuse dans le long couloir qui mène au cabinet du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural. Un jeune homme en costume ajusté et aux manières courtoises, joue les concierges à la porte, tandis qu’une rangée de fauteuils à sa droite, invite les visiteurs sans rendez-vous à patienter, le temps que la secrétaire décide de leur destin. Rencontrer Benoit Sambou semble être plus une question de temps qu’un chemin de croix. Une fois la porte capitonnée de la salle d’attente franchie, l’aperçoit-on qui, veste tombée et chemise immaculée, vient s’enquérir de ses hôtes. «Il est comme ça, le ministre, simple et accessible au possible», souffle un de ses collaborateurs. Lui servirait-on presque du «Ben-Jo», le diminutif de Benoît-Joseph, comme l’appellent les intimes, à l’entendre évoquer son amour du vivre simple, des tenues décontractées comme les chemises en Lagos ou le jean et à le voir badiner avec les rumeurs sur ses supposées lacunes académiques. Ne pas se prendre la tête, telle semble être son évangile, qu’il a fini d’imprimer jusque dans le décor dénué de son bureau et dans la façon qu’il a de jouer l’ingénu. «Je sais qui est à l’origine de cette cabale», tonne Ben-Jo en pointant un menton accusateur sur les anciens Ujtl et désormais jeunes protégés de son adversaire du Sud. Le menton parsemé de courts poils dressés, tremblote sous l’insulte. A peine laisse-t-il deviner ce signe de nervosité, que le ministre ravale son irritation derrière un sourire charmeur que démentent des propos aigre-doux adressés à l’ancien ministre des Mines. «Abdoulaye Baldé n’ose pas me regarder dans les yeux. Je suis plus diplômé que lui qui traîne rien de plus qu’un simple Cv de commissaire de police». Et toc pour le maire de Ziguinchor, qui, joint plus tard au téléphone, restera impavide face à une telle attaque. « Dites à Benoît Sambou de finir d’abord son diplôme à l’Institut africain de management (Iam) et on en reparlera». Les deux sudistes, on l’aura compris, ne garderont pas les vaches ensemble, même s’ils semblent se mettre d’accord pour prendre à témoin l’Institut Africain de Management (Iam) au sein duquel le ministre dit avoir passé deux masters. Rien que ça !

«Il a «cartouché» en Sciences éco»

Un parcours scolaire entortillé. On sort de l’année 1987, le Sénégal qui, sous la présidence d’Abdou Diouf, a connu plusieurs Programmes d’ajustement structurel (Pas) est à genoux. Le tissu social est dissous et la population bout d’une tension contenue. Une colère générale explosera avec la longue et haletante grève des enseignants l’année suivante. Fraichement auréolé, à 21 ans, (il est né le12 décembre 1966) du baccalauréat au lycée d’Application (actuel Thierno Saïdou Nourou Tall), le jeune Benoît débarque à la Faculté des Sciences juridiques et économiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) le moral en berne. Il sait que l’année va être décrétée «Blanche» et surtout que ses camarades de lycée, dont les fils d’Iba Der Thiam, Kader Thiam, et de Rawane Mbaye, Souleymane Mbaye, iront chercher en Occident des amphis plus cléments pour leurs humanités. «J’étais le seul à rester. J’ai été dégouté de l’université», narre-t-il, le regard perdu.
Loin d’avoir des parents aux ressources illimités et surtout pas un «extrêmement» brillant étudiant, selon son propre jugement, Ben-Jo décide de tourner le dos aux études, le temps de réunir assez d’argent pour se payer une inscription aux Etats-Unis ou au Canada. Dans une version moins édulcorée, un ex-camarade de Fac, sous le couvert de l’anonymat, apporte un petit détail qui vaut son pesant d’or. «Benoît raconte des bobards. Il a «cartouché» à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il a passé deux ans là-bas sans franchir le cap de la première année. Il n’y a rien de grave à cela, mais depuis qu’il est entré en politique, il cherche à effacer cette partie de sa vie. Il n’y a pas de mal à échouer, mais c’est grave d’essayer de tromper les gens. Dans ce pays, tout le monde se connaît. Il n’a qu’à dire la vérité et bien bosser au ministère pour prouver à ses détracteurs qu’il est capable de réussir sa mission.»
Après l’échec, une période trouble de trois (03) années durant lesquelles l’actuel ministre s’est essayé à tous les petits boulots : de mareyeur à commercial, en passant par le transport ou la restauration. «J’étais vraiment un guerrier», s’enorgueillit monsieur le ministre, en se souvenant des moments passés avec son oncle à vendre le poisson fraîchement pêché. Un chat dans la gorge plus tard, le préposé à l’Agriculture a perdu de sa superbe sous l’effet d’un désagréable souvenir. Ayant réussi, sou après sou, à monter un dossier pour une université américaine, Ben-Jo se présente à l’ambassade avec la certitude de toucher du doigt son rêve. Hélas ! Il raconte : «Ils n’ont pas voulu me délivrer le visa. Je suis resté 30 bonnes minutes sur le trottoir, j’ai cru que ma vie s’effondrait». Et quand le chemin semble sinueux et impossible à arpenter, le garçon préfère s’en tenir à l’adage, en retournant sur ses pas, après une escale de deux longues journées à chagriner dans l’intimité de sa chambre. Retour donc aux amphis. Il se pointe de nouveau à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar en 1991 où cette fois, il s’essaie au Droit. Mais deux années plus tard, rebelote. Benoît abandonne. Encore !

Au lendemain de son quart de siècle d’existence, Benoît Sambou, rompu à l’école de la vie, se retrouve en situation d’échec scolaire. Pas tête d’œuf à épater profs et camarades de Fac, Benoît a passé 4… longues années à l’Université de Dakar, sans jamais franchir la première année. En Sciences éco, comme en Droit, le jeune homme est comme poursuivi par une sale poisse. «Ce n’est pas le diplôme qui est important, c’est ce que tu sais faire qui l’est», clôt-il le débat. La preuve, le jeune Ben-Jo va se raboter un nouveau destin en deçà de ses rêves de garçon ambitieux, mais très passionnant.

«Gérant d’un atelier de menuiserie»

Ebéniste. Ben-Jo ne s’en défend pas. Il a eu à côtoyer le bois dans un atelier de menuiserie dans un local prêté par le collège Sacré-Cœur. A monter, comme dans un puzzle, des jouets en bois pour des enfants du préscolaire. Et même à démarcher l’Armée française et d’autres organismes internationaux pour vendre ses créations. Mais plus en tant que chef d’entreprise qu’en tant qu’artisan. Il explique : «Je regardais une revue de fabrique de jouets et de structures en bois. Et j’ai eu envie de faire ça. Je vais voir un de mes camarades de Fac et je lui dis : t’as pas envie de monter une société ?» Et le lendemain, on montait notre dossier. On n’était pas menuisiers et il nous en fallait. On est donc allé à la paroisse Saint-Pierre où je formais des jeunes catholiques, on leur a fait une proposition et six d’entre eux nous ont suivis. On a monté notre G.I.E (Groupement d’intérêts économiques) et c’est comme ça qu’on s’est retrouvé à monter des jouets en bois.» Une activité qui, à l’époque, lui a permis de décrocher un financement de 2 millions d’une coopération canadienne qui aurait été impressionnée par la qualité du produit, et qui aujourd’hui, lui vaut d’être taxé de ministre n’ayant pu aller plus haut que le statut de gérant d’un atelier de menuiserie. A juste raison ?

Le quiproquo, à en croire l’intéressé, serait parti d’une émission de radio avec l’actuel directeur de la Radio Futurs Médias (Rfm). Invité par Alassane Samba Diop à se dévoiler, Benoit qui militait à l’époque au «Jëf-Jël» de Talla Sylla, avait pour la première fois évoqué publiquement ce coin de sa vie, en se qualifiant lui-même de menuisier. «On avait passé beaucoup de temps à parler de son talent caché et je pense qu’il a beaucoup de mérite. Ce n’est maintenant pas facile de passer d’un statut à un autre, mais il saura raboter les relations au gouvernement», témoigne le journaliste, qui en profite pour inciter le gouvernement, via le ministre de l’Equipement rural, à s’équiper avec le mobilier des menuisiers nationaux, au lieu d’en importer de Chine. Le message est passé. L’entreprise de menuiserie va donc occuper le trépidant Ben-Jo jusqu’au siècle suivant. Quand, las de supporter le reproche muet contenu dans le regard paternel, il se décide encore en 2004 à retourner sa veste.
«Papa, ce héros»

Au nom du père. Les rêves de Grandes écoles n’ont, à vrai dire, jamais quitté Benoît. D’autant plus que son père, l’un des premiers cadres noirs, n’a jamais été découragé de voir son fils obtenir des diplômes ou du moins devenir médecin. «Mon papa ? Le Sénégal ne l’a pas beaucoup connu, mais c’est quelqu’un que l’Histoire aurait dû retenir», plaide-t-il. Dirigeant d’une société d’assurances avant même l’Indépendance, papa Sambou est très à cheval sur l’éducation de ses deux enfants, Benoît et Alice Sambou. Il n’hésite pas, outre la culture Diola, à leur inculquer dès le bas âge, des valeurs occidentales. Benoît et sa sœur parlent français dès leurs premiers pas, bien avant de tenir un syllabaire dans leurs petites menottes. Le pater veille à léguer à son fils aîné des valeurs «d’homme libre» et de «responsable» dans lesquelles grandit un Ben-Jo au caractère affirmé. Ce qui lui vaudra d’avoir des relations souvent heurtées avec son paternel. Quand ce dernier lui conseille donc l’université de Dakar à la sortie du lycée, le fils fait un point d’honneur à aller s’inscrire dans une Fac du continent… américain.
Avec l’âge, Benoît finit quand même par revenir à la raison et décide de se (re)frotter aux études. En 2005, le trentenaire s’inscrit une première fois à l’Institut africain de management en master de la Qualité et Business administration, parce qu’il se devait de cueillir un diplôme universitaire pour son géniteur. Et la seconde fois en 2009, parce que l’ancien chargé des Elections de l’Apr avait des craintes de voir l’ancien président de la République rempiler pour un troisième mandat. «Je me disais qu’on court le risque qu’Abdoulaye Wade reste encore à la tête du pays et qu’il nous laisse son fils et ça, je ne l’aurais pas supporté. Karim et moi dans ce pays, ç’aurait été la mort. Il fallait donc envisager de quitter le pays.»
Un parcours universitaire que lui dénient aujourd’hui ses adversaires et qui fait bondir sa sœur. «Oh mon Dieu, c’est méchant ! Mais c’est parce que ces gens ne connaissent pas notre père, qui ne l’aurait jamais permis», s’écrie la voix scandalisée d’Alice Sambou. Et pour cause, renseignements pris auprès de l’Iam, il s’avère que Ben-Jo y a bien fait ses humanités et a même décroché un master 1 en management de la Qualité en 2004, informe madame Bâ, la chargée des études, qui loue en passant les qualités de «rigueur» et de «zèle» de l’étudiant. Mais cela s’arrête à ce seul diplôme, si l’on en croit les critères d’attribution de l’institut. «Benoît Joseph Georges Sambou est inscrit en Mba de la Qualité depuis 2010, mais il n’a pas encore soutenu son Mémoire», récite-t-elle d’un ton monocorde. Un Mémoire incomplet qui, selon le concerné, est en attente d’autres chapitres au fond de son tiroir. La faute à Macky Sall, ou plutôt au Premier ministre, Abdoul Mbaye, qui a appelé Ben-Jo à des fonctions ministérielles quelques temps avant son passage devant le jury de l’Iam. «Je vais l’écrire ce Mémoire, promis». Jusque-là, Abdoulaye Baldé persiste et signe : «Je ne suis pas de son niveau. Jamais !»

«Benoît et le motard de la Présidence»

La lettre du Président Wade. Benoît s’échine dès le bas âge à se forger une forte personnalité dans les ruelles de la Sicap Amitié 3, à l’heure où ses camarades de quartier se font leurs premiers bobos sur les terrains de football. Un caractère de meneur qui l’a poursuivi au lycée où Ben-Jo était de toutes les revendications. Déclenchant ici une grève pour une satisfaction sociale, prenant là la défense des plus faibles, le tout dans une sainte horreur de l’injustice. Mais n’allez surtout pas en déduire qu’il est bagarreur. Juste «combatif». C’est pourquoi après son premier master en management de la Qualité, Benoît n’a pas hésité, faute de mieux, à s’investir dans la communication comme chargé de clientèle. «J’ai travaillé avec un ami qui revenait de France et qui m’a formé à ce métier», souligne celui qui n’a pas mis longtemps à monter par la suite sa propre structure, Proxima et qui s’activait dans la communication de développement. C’est là, pour la première fois, qu’il a travaillé avec Henriette Kandé, devenue sa chargée de communication et Barka Bâ, le Directeur de l’information de la Télé futurs médias (Tfm). «On a réussi à créer, de toutes pièces, un journal très original et le mot n’est pas trop fort. C’était un magazine de 52 pages, en couleur et totalement gratuit. L’un des premiers numéros était d’ailleurs barré du titre : Agriculture, que faire ?», sourit Barka Bâ depuis la terre malienne. Prémonitoire ? Quoi qu’il en soit, le trio a travaillé pendant trois ans avec des Ong, des organisations socioprofessionnelles, des associations paysannes etc.
Une laborieuse publication qui leur a valu les félicitations de l’ancien Président, Abdoulaye Wade. Benoît se remémore : «C’était tellement impressionnant de voir le motard présidentiel s’arrêter juste devant nos locaux et nous remettre, avec un grand cérémonial, la lettre.» «Des félicitations inespérées, d’autant plus qu’on était très critique(s) à l’égard du pouvoir libéral», renchérit le directeur de l’information de Tfm, dont le sourire s’est élargi au soir de la nomination de son ancien collègue au ministère de l’Agriculture. Une nomination qui a ameuté tout le voisinage de la maison familiale de Sicap Amitié, des jeunes en liesse venus féliciter leur voisin de ministre, au moment où ce dernier a une pensée pieuse pour son père, disparu quatre ans plus tôt, en 2008. «J’aurais aimé qu’il soit là», pleure celui qui a, en 2009, servi de conseiller technique au maire de Dakar, Khalifa Sall.

«Ma fille a découvert le fruit des infidélités de son mari»

Les femmes, son talent d’Achille. «Je plais aux femmes et j’aime séduire», lance le ministre, en remettant en place son anthracite costume Balenciaga sur une chemise blanc de lait. Un charme qu’il exerce d’ailleurs sur son immédiat entourage, dont la revêche Henriette et la souriante secrétaire, sommée dans une ambiance bon enfant, de dire du mal de son patron afin de donner un peu d’aspérité au personnage. L’histoire de Ben-Jo avec les femmes commence très tôt, dès les premières couches. Quand sa mère disparaît quelques temps après avoir mis au monde de faux-jumeaux, Benoît et Alice. Une perte qui aurait dû être éprouvante, mais qui a été atténuée par la deuxième femme de papa Sambou. «Je considère que j’ai deux mamans. Une que je n’ai pas connue et une qui m’a éduqué», informe le natif de Dakar, qui, durant de longues minutes, rendra hommage à celle qui leur a fait oublier, sa sœur et lui, l’absence de leur vraie mère. Une «maman» qui, systématiquement, prendra la défense du fils contre le père ou la sœur qui l’a «tellement embêté durant l’enfance».
Puis vient le temps des premières vraies amours après des soirées passées à danser avec les copines. La femme qui poussera Ben-Jo à prononcer ses vœux aux pieds de l’autel est, selon une indiscrétion, une native du quartier Amitié-Baobab qui travaille aujourd’hui dans une institution bancaire à Dakar. «Ils se sont connus dans le quartier et elle fréquentait la paroisse St Pierre des Baobabs», souffle un proche de l’ex-couple. Une paroisse où Benoît s’est longtemps investi dans la formation des jeunes catholiques. Mais la romance dure le temps d’une illusion. Une période de sa vie que le ministre préfère tout simplement oublier. «Elle lui a fait beaucoup de mal celle-là», élague Henriette, venant au secours de son patron, qui résume ce pan de sa vie en ces termes hermétiques : «J’ai aimé une femme et je lui ai tout donné». Un tout qui a conduit le couple à la déchirure. Puis, au divorce. A Sicap Baobab où habite l’ex-belle famille du ministre, cette version du prince charmant anéanti par l’amour de sa vie, fait bien sourire. «Benoît est de très mauvaise foi», admet un homme rencontré à quelques encablures de la mairie et qui dit avoir eu comme témoin de mariage l’ex-femme en question. «Je ne veux pas trop m’avancer, mais la maison familiale n’est pas loin», concéde-t-il, avant de pointer du doigt un des nombreux dédales du quartier.

«Na ngembou, ma ngembou»*. Ici, tout est calme, à l’exception de deux marmots qui se font gronder pour avoir joué au foot à cette heure. Près de là, la maison des Gomis à la devanture saumâtre, se cache derrière le numéro 682 C et une porte fermée. Comme toutes celles de la ruelle. A l’intérieur, pas âme qui vive, excepté une dame étendue sur une natte dans une pièce exiguë qui fait office de salon. Anna Mendy, madame Gomis, s’est tirée de son sommeil dès que le nom du ministre de l’Agriculture est prononcé. «Benoît, je l’ai considéré comme mon enfant dès l’instant où il a franchi le seuil de ma maison. J’ai consenti à son mariage avec ma fille, contre l’avis d’une partie de la famille. Bien mal m’en a prise !», raconte-t-elle, en détaillant par le menu les désagréments liés au caractère charmeur de son ex-beau-fils. «A peine convolaient-ils en justes noces, que ma fille découvrait le fruit des infidélités de son mari.» Benoît a eu un enfant d’un autre lit que celui de sa fille, une «trahison» qui lui reste encore en travers de la gorge. «Dites à Benoît que je ne viens pas d’une famille où l’on insulte ou dit du mal des autres. Non, on laisse ça à l’autre… Mais s’il commence à vouloir salir ma fille dans les journaux, alors «na ngembou, ma ngembou (Qu’il se prépare à en découdre)». Il est entré chez moi alors qu’il n’avait même pas une paire de chaussures fermées aux pieds. Il avait des sandales et ma fille, elle, avait tout ce que la vie pouvait offrir à une jeune femme de son âge. Elle avait un boulot et tout. Elle l’a hébergé chez elle avant et pendant qu’ils étaient en procédure de divorce. C’est une fois le divorce prononcé qu’il (Benoît) a plié bagages», raconte Mme Gomis, en serrant par intermittence des lèvres charnues sur un visage qui garde encore les vestiges d’une beauté créole. Puis, étreinte par la déception, elle resserre son foulard bleu autour d’une tête à moitié tressée. Elle préfère s’en tenir à cela, par amour pour son petit-fils issu de cette union. D’autant plus que Benoît a refait sa vie avec une autre femme.

Une femme qui lui concocte de bons petits plats diolas comme un «ceebu Jola» ou un «etoday» qu’il déguste entouré de ses trois enfants. A 45 ans, la vie lui a appris à avancer contre vents et marées, à ne «pas s’arrêter sur un constat d’échec». «Macky sait que je suis un homme de défi, c’est quelqu’un qui a confiance en moi», dit-il avec sa gouaille de politicien rompu. Du Benoît pur jus, qui sait manier la parole mieux qu’un simple ébéniste…





Source LOBSERVATEUR



1.Posté par MBAYE le 17/07/2012 09:37 | Alerter
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Oui lui au moins on sait qu'il a fait l'université même si il n'etait pas trop brillant il a fait l'ecole mais nous ne sommes pas amnésique du temps du pape du sopi on a vu des vendeurs de café touba devenir ministre et personne n'a pipé mot des gas avec des diplomes fantoches des vendeurs de poissons et autres arrétez ces histoires l'Afrique est bardée de Docteur en et pourtant on occupe le dernier wagon.

2.Posté par Alioun Sacré Coeur le 17/07/2012 10:28 | Alerter
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Monsieur SAMBOU,

Il a toutes les chAnces pour réussir dans ce domaine .

Il est humble mais surtout avec grande capacité et de synthèse.

Il ne pretend pas avoir la panacée pour apporter la solution aux milliers d'acteurs impliqués dans le domaine de notre agriculure.

Ce sont toutes les forces vives de la Nation qui doivent agir en synergie pour la réussite dans
tous les secteurs.
Courage M. Le Minsitre

3.Posté par bass le 17/07/2012 12:12 | Alerter
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Les jeunes de l'UJTL section de ziguinchor perdent leurs salives dans cette histoire de Benoit Sambou qui n'a pas de diplome.Et leur Président Wade qui est le plus diplomé du monde(d'après les dires),qu'est ce qu'il a fait pour le Sénégal si c'est n'est faire des riches à ses proches au détriment des pauvres sénégalais.Quant à Abdoulaye Baldé, lui, politiquement il est mort parce que dès l'instant avec son ,qu'il aille faire autre chose avec ses diplomes, cest fini pour lui.La région de Zigunchor s'est maintenant revêtu politiquement de son vrai habit car les postes stratégiquement de la région sont en train d'être occupés par les vrais natifs de la région.Benoit a bel et bien un master1 et a une expérience politique soutenue,et une expérience de la vie extraordinaire par rapport à quelqu'un comme Baldé que Wade a parachuté dans ziguinchor prétendant qu'il fera l'affaire.Malheureusement Baldé n'a aucune expérience politique malgrès ses diplomes et voilà les conséquences.
Je conseille a la jeunesse libérale section ziguinchor de rallier a l'APR avant qu'il soit tard parce que Bok guis guis est mort ensemble avec le PDS.

4.Posté par Fili le 17/07/2012 14:10 | Alerter
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E tous cas on a connu un Président TRES diplômé...et VOLEUR.

5.Posté par Diop le 18/07/2012 09:06 | Alerter
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A qui profite ce torchon que nous sert "L'observateur". SVP laisser monsieur travailler. Nous avons tous des tares. Soyons humbles, cessez la délation, c'est une aberration de rester tout le temps à fouiner la vie des gens alors que chez nous "la case brûle".
Bon entendeur.
Sachez aussi que nous savons lire entre les lignes; cet article est commandité.

6.Posté par elvis le 18/07/2012 14:36 | Alerter
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