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Entre le blasphème de Sankharé et le repentir d’Oumar - Par Cheikh Bamba Dioum

Rédigé par leral.net le Jeudi 19 Juin 2014 à 13:45 | | 0 commentaire(s)|

A la demande du professeur Oumar Sankharé, le journal Le Quotien a réédité le 14 juin 2014, la contribution du défunt professeur Ahmadou Samb, publiée il y a dix ans et qui a inspiré en partie l’auteur de l’ouvrage «Le Coran et la culture grecque ».


Entre le blasphème de Sankharé et le repentir d’Oumar - Par Cheikh Bamba Dioum
Après Salman Rushdie, rendu tristement célèbre par la publication de son ouvrage blasphématoire « Les Versets sataniques » suivi de sa condamnation à mort par un fatwa iranien, des calomniateurs britanniques, américains, suédois et autres danois ont cherché en vain à tourner en dérision les fondements de l’islam en fomentant des films diaboliques, des paroles perfides et des caricatures tout aussi sataniques dans le but de travestir dans l’imaginaire de l’homme les attributs de la meilleure des créatures : Mouhammad (PSL).

Tous ces assauts de haine venus de l’étranger, étant noyés comme une goutte d’eau dans l’océan de bien qu’incarne le Prophète (PSL), le résistant Satan semble vouloir frapper à nouveau mais cette fois-ci de l’intérieur.
Qui pouvait imaginer qu’un éminent universitaire sénégalais né d’une famille et d’un peuple musulman, lui-même se décrivant comme tel, pourrait remettre en question à travers un ouvrage, des vérités établies par le Saint Livre et unanimement reconnues 1435 ans durant ? « Le prophète n’était pas illettré, la Fatiha a existé 14 siècles avant l’islam etc..» déclare-t-il.

On pourrait lui concéder le triste résultat de ses recherches tout en nous réservant le droit de lui prouver les bourdes de sa thèse, s’il en avait tiré les conséquences pour dire : « puisque (selon lui), ce message n’est pas aussi authentique que l’on veuille le faire croire et que j’en ai les preuves, je ne peux plus y adhérer ». S’il avait assumé les allégations qu’il a défendues, il faut le dire, avec courage ou avec folie, nous aurions conclu qu’il s’agit là d’un renégat si sa folie n’est pas avérée.

Mais ce qui est intriguant c’est que le professeur Sankharé qui s’est aventuré sur un terrain glissant qu’il croyait facile à arpenter, a subitement perdu son courage ou alors recouvré sa lucidité pour clamer son appartenance à l’islam et ses convictions religieuses.

Affirmer que le prophète n’était pas illettré et que la Fatiha aurait existé 14 siècles avant l’islam, c’est défendre la thèse qui dit que Mouhammed se serait inspiré de textes plus anciens. Si c’est le cas, donc le Coran ne serait plus une révélation de Dieu transmise au prophète par l’intermédiaire de l’Archange Gabriel mais simplement une reprise des écrits anciens particulièrement grecs. Cependant, le Saint Livre est formel : Sourate 4 (An-Nisa), versets 163 à 165.

« Nous t’avons fait une révélation comme Nous fîmes à Noé et aux prophètes après lui. Et Nous avons fait révélation à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob, aux Tribus, à Jésus, à Job, à Aaron et à Salomon, et Nous avons donné le Zabour à David. Et il y a des messagers dont Nous t’avons raconté l’histoire précédemment, et des messagers dont Nous ne t’avons point raconté l’histoire – et Allah a parlé à Moïse de vive voix – en tant que messagers, annonciateurs et avertisseurs, afin qu’après la venue des messagers il n’y eût pour les gens point d’argument devant Allah. Allah est Puissant et Sage.»

Soutenir aussi que le Prophète Mouhammed n’est pas allé au ciel c’est dire que toute cette histoire du deuxième pilier de l’islam qu’est la prière révélée et transmise selon le Coran au Prophète lors de ce voyage nocturne, ne serait qu’une invention de plus (Soubhana lah). L’on se demande alors s’il arrivait au Professeur Sankharé qui se définit toujours comme musulman, de se soumettre à l’exigence des cinq prières quotidiennes, sur quelles bases le faisait-il ? Récitait-il la Fatiha authentique du Coran ou sa version grecque ? Ou alors l’a-t-il fait une seule fois depuis qu’il est convaincu de sa thèse minutieusement écrite et publiée? Le danger comme disait l’autre c’est, quand un professeur de l’enseignement supérieur a le privilège d’enseigner et de propager une thèse erronée à des professeurs de lycées qui seront chargés à leur tour de la répandre auprès de nos élèves vulnérables et innocents.

Il affirme qu’: « il serait faux de prétendre qu’il (le Prophète PSL), était illettré. Car alors, pourquoi, Dieu Omniscient, lui aurait-il ordonné de lire par l’intermédiaire de l’ange alors qu’il ne savait pas lire ? » Mais professeur, êtes-vous dans les secrets de l’Omniscient ?

Nous lui demandons de méditer ces paroles de ses illustres devanciers venus de l’occident, à la découverte du Sceau des Prophètes :

-«Trop bien savoir est un obstacle pour créer... Si Mohammad avait étudié de près le Judaïsme et le Christianisme, il n'en eût pas tiré une religion nouvelle ; il se fut fait juif ou chrétien et eût été dans l'impossibilité de fondre ces deux religions d'une manière appropriée aux besoins de l'Arabie.» Ernst Renan «Essai de morale et de critique»

- « C’est une honte pour chacun d’écouter les accusations disant que l’Islam est un mensonge et que Mohammed est un imposteur et un falsificateur. On l’a distingué pendant toute sa vie avec des principes inébranlables, une sincère détermination, bienveillant, généreux, compatissant, pieux, vertueux, digne d’éloges, libre, humaniste, très sérieux, sincère. Et avec toutes ces qualités, il avait le plus doux caractère, le tempérament le plus aisé, de bonne humeur, de compagnie louable et agréable, mieux il était plaisant et spirituel. Il était juste, sincère, clairvoyant, magnanime, pur et présent d’esprit.

Son visage était radieux comme s’il avait en son sein des lumières illuminant toute nuit obscure. Il était un grand homme par sa nature, il n’a pas été éduqué par une école ni par un instituteur et il n’avait point besoin de tout cela » Thomas Carlyle philosophe britannique, prix Nobel pour son livre ‘’Les héros’’

-«Sa volonté de supporter d'être persécuté pour sa foi, le caractère élevé des hommes qui croyaient en lui et pour qui il était le chef, enfin la grandeur de son œuvre dans ses dernières réalisations, tout témoigne de sa foncière droiture. Soupçonner Mohammad d'être un imposteur soulève plus de problèmes que cela ne résout....» Thomas Carlyle «Heroes and Heroworship»

-«Son Messager, supérieurement intelligent, doué d'un grand bon sens et d'une excellente mémoire était illettré ... Aussi combien sont-elles calomnieuses et insensées les accusations portées contre lui qui prétendent en faire un «imposteur ou un plagiaire ou l'auteur du Coran.» L'historien Lucien Ferre

Les pourfendeurs de l’islam et de son Messager (PSL), contribuent malgré eux, à l’image du mal et de l’obscurité, à rendre visible le bien et la lumière qui se confondent dans l’islam et son Prophète Mouhammad (PSL), le dernier venu des envoyés de Dieu.

Quand Sankharé affirme que le Coran « professe l’enseignement des présocratiques, de Platon et des post socratiques » puis «Ce n’est pas non plus le Prophète qui a écrit, mais ce sont ses compagnons qui rédigeaient ce qu’il a dit. Ce sont des gens qui l’ont écrit, qui l’ont fixé. Ceux qui l’écrivaient avaient certainement une culture grecque.» il insinue que le Coran est pour une bonne partie, une reprise des textes grecs.

A supposer que Platon et les grecs avaient fait une description exacte de l’existence d’un Dieu suprême et unique, il oublie que la vérité est universelle, constante à travers le temps et indépendante de l’espace et de ceux qui la professent. Quand, dans une réédition du journal « Lequotidien » n° 519, le professeur Amadou Samb cité par Oumar Sankharé, écrit que d’après le regretté Khalif et érudit Serigne Abdoul Aziz Sy : « Platon était du nombre des initiés et qu’il connaissait le nom suprême (d’Allah) (Ismou Lâhil Ahzam)», je trouve que c’est dans l’ordre du possible.

Mais de là à dire qu’il était un prophète, c’est autre chose même si comme le dit le versé cité plus haut : « Et il y a des messagers dont Nous t’avons raconté l’histoire précédemment, et des messagers dont Nous ne t’avons point raconté l’histoire ». Les philosophes de la trempe du professeur Souleymane Bachir Diagne sont interpellés pour nous édifier davantage.

Force est de constater que dans ses écrits, le professeur Sankharé, s’évertue à élever Platon au rang de prophète en convoquant nos érudits et paradoxalement cherche à réfuter certains arguments qui font de Mouhammed le seau de Prophètes !

D’après la logique, si Platon émet une vérité, toute autre personne qui aurait dit la même chose, ne peut être qu’un copiste. Il est convaincu qu’il y a toujours un lien entre deux choses identiques et attribue l’originalité à l’antériorité. Il croit à l’enseignement et à la recherche et ignore les autres modes de connaissances particulièrement la Révélation. Il est vrai que cette faveur n’est donnée qu’aux prophètes et échappe à l’entendement de l’homme qui ne peut que se soumettre.

S’il ne lui est pas donné cette autre faculté des hommes ordinaires de connaitre d’avance des choses qui vont se dérouler dans le futur ou alors qui ont eu lieu bien avant leur naissance, il ne peut se fier qu’aux rapprochements fatidiques qui mènent vers des affirmations erronées. Il n’ignore pas que les sourates Youssou (Joseph) et Kahfi (la Caverne) révélées au Prophète Mouhammed, ont été décrites intégralement dans la Bible, plusieurs siècles avant le Coran. Va-t-il pour autant déclarer que le Prophète Mouhammad ou ses scribes comme il le prétend, se sont inspirés de l’ancien Testament pour relater ces magnifiques histoires ?

Sait-il qu’auparavant, celui qui écrit ces lignes, n’a jamais entendu ou lu quelque part ces deux histoires avant de recevoir dans un rêve, l’ordre d’aller les lire dans le Coran ? Dites-moi, professeur, qui j’ai copié? Ou alors parce que lettré, ai-je forcément appris l’existence de ces légendes par une lecture préalable de ces sourates ? Evidement, quand, au réveil, j’ai recherché, trouvé et lu ces beaux récits, je n’ai pu m’empêcher de publier à compte d’auteur cet ouvrage titré : « De Rêves aux plus Beaux Récits tirés de la Bible et du Coran »(Dar El Fikr).

En vérité, tel Icare, monsieur Oumar Sankharé s’est brulé les ailes en voulant toucher le soleil, dieu des Grecs.
Il a finalement présenté ses excuses à la Oumah islamique. C’est louable et ça le grandit si c’est là un repentir sincère. Cependant, le vrai repentir se fait auprès d’Allah.

Nous savons que Dieu Eprouve l’homme de mille manières, Revient vers le repentant et Pardonne qui il veut. Mais Sankharé est allé trop loin dans sa liberté de penser et de dire ce qu’il pense jusqu’à piétiner ce que pensent un milliard cinq cent millions de musulmans. Si son aventure grecque, une civilisation du passé, lui ouvre les yeux vers celle islamique qui l’englobe parce que couvrant le passé, le présent et le futur, il peut devenir s’il s’amende, un Oumar Ben Khatab en miniature. Celui-ci fut le plus féroce adversaire de l’islam, devenu le premier à se convertir publiquement, l’initiateur du calendrier musulman démarrant l’an 1 de l’Hégire (16 juillet 622) et le deuxième Khalif après la disparition du Prophète (PSL).

Cheikh Bamba Dioum
bambadioum@gmail.com