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Equête de l'Ofnac: qui protège Pape Aly Guèye ?

"Libération" révèle que presque tous les acteurs impliqués dans l’affaire de la convention entre l’ASER et Myna Distribution ont été entendus à l’OFNAC sauf Pape Aly Guèye qui semble jouer au chat et à la souris avec les enquêteurs.


Rédigé par leral.net le Samedi 10 Juin 2017 à 12:40 | | 0 commentaire(s)|

Equête de l'Ofnac: qui protège Pape Aly Guèye ?
Pape aly Guèye est-il un citoyen à part ? Selon nos informations, le patron de Myna Distribution joue au chat et à la souris avec les enquêteurs de l’Office national de lutte contre la corruption (Ofnac) qui veulent l’entendre sur  la convention de 71 milliards qui lie sa structure à l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser).

Presque tous les responsables de l’Aser, l’ancien et le nouveau Directeur y compris, ont été entendus par les enquêteurs qui peinent à mettre la main sur Pape Aly Guèye. Pourtant, des personnalités comme Aliou Sall n’avaient pas hésité à répondre à l’Ofnac dans le cadre du dossier Pétrotim qui a d’ailleurs été bouclé et transmis.

Il semble que le patron de Myna qui a échappé à toutes les affaires qui le visaient (rapports Centif, Cour des comptes...), fasse le mort encore devant les enquêteurs. Va t-il s’en tirer une fois de plus ? L’histoire nous le dira. Et pourtant à l’Ofnac, l’ancien DG de l’Aser, Antou Guèye Samba, a été incapable d’expliquer aux enquêteurs sur quelle base une avance de 24 milliards de FCfa a été décaissée en faveur de Myna en toute illégalité. 

Plusieurs chefs de service de l’Aser ainsi que des membres de la commission de rećeption ont été interrogés . les mêmes interlocuteurs renseignent que les enquêteurs ont obtenu le rapport du cabinet BSC, qui dénonce cette convention en plus d’avoir déterré un rapport de la Cour des comptes dans lequel Myna était en cause dans plusieurs marchés de la Sénélec.

Pour rappel, dans le cadre de la convention avec l’Aser, Myna Distribution s’était engagée à mobiliser le financement dans un délai d’une semaine à compter de la signature du contrat présenté comme une offre spontanée et la durée d’exécution des travaux tétait de 16 mois à compter de la notification de l’ordre de service de démarrage des travaux.

Cette échéance n’a jamais été respectée . Mais voilà: le 18 décembre 2015, date d’enregistrement du marché, Myna a reçu une avance de 12 milliards de FCfa. Une grosse curiosité corsée par le fait que le marché a été enregistré bien avant sa notification intervenue le 21 décembre. Deux autres paiements au titre de « l’avance sur approvisionnement » ont été effectués les 6 et 21 janvier 2016 pour des montants respectifs de 7 et 5 milliards de FCfa.

Des paiements irréguliers car normalement, et selon la convention, Myna devait être payée lorsque la Sénélec et l’Aser auront dûment réceptionné les travaux indiqués. Pire, le taux de remboursement des avances sur approvisionne- ment a été fixé à 60% en violation flagrante du Code des marchés qui le limite à 50% de la valeur des approvisionnements.

En résumé, l’entreprise a empoché 24 milliards de FCfa sans le moindre justificatif selon les auditeurs qui, comme nous l’écrivions, ont dénoncé cette convention entachée d’irrégularités. Des faits têtus que l’Aser a tenté de noyer dans un communiqué payant avec des arguments tirés par les cheveux. Libération reviendra sur les premières découvertes des enquêteurs qui interviennent au moment où Pape Aly Guèye se trouve au cœur d’une nouvelle affaire. A suivre... 

la rédaction