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Existence d’un dispositif législatif et réglementaire pour garantir la qualité des produits pétroliers (CNH)


Rédigé par leral.net le Vendredi 16 Septembre 2016 à 22:25 | | 1 commentaire(s)|

Le Sénégal a mis en place un dispositif législatif et réglementaire pour garantir la sécurité de l’approvisionnement en produits pétroliers et le respect des normes de qualité, assure le Comité national des hydrocarbures (CNH).

Dans un communiqué, le CNH souligne que le décret 2014-961 du 04 août 2014 fixe les spécifications applicables aux hydrocarbures raffinées au Sénégal et qui s’appuient sur des normes nationales et internationales telles que ASN, AFNOR et ISO (méthode de détermination des différents paramètres et leur seuil).

La même source rappelle qu’il ‘’est fait obligation à la SAR (Société africaine de raffinage) et à tous les importateurs de procéder au contrôle qualité des produits raffinés sur place ou importés avant leur mise en dépôt’’.

L’ONG Public Eye a rendu public jeudi un rapport révélant ‘’comment les négociants suisses en matières premières profitent des faibles standards en Afrique pour produire, livrer et vendre des carburants à haute teneur en soufre, interdits en Europe’’.

Les pays cités dans cette étude sont l’Angola, le Bénin, le Congo-Brazzaville, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali, le Sénégal, la Zambie. Les résultats des échantillons prélevés à la pompe par Public Eye dans huit pays montrent que les carburants analysés ‘’présentent jusqu’à 378 fois plus de soufre que la teneur autorisée en Europe’’.

Selon le CNH, ‘’la SAR qui a plus de 60% de part de marché, effectue rigoureusement ces contrôles dans le respect des procédures d’un laboratoire accrédité et qui fait l’objet de tests circulaires avec d’autres laboratoires’’. Le comité relève que c’est à ce titre que l’Administration américaine lui a délivré en 2013, lors de la visite de Barack Obama à Dakar, un certificat de satisfecit sur des tests effectués sur le jet A1 qui devait servir à l’avion de commandement AIR-FORCE ONE.

Il note que les autres importateurs ‘’qui sont adossés à de grands groupes internationaux, ont également pris des dispositions visant à renforcer le contrôle-qualité à la demande de leur assurance et du fait de leur statut de sociétés cotées en bourse’’.


Pour le CHN, le rapport de Public Eye ‘’met plutôt en avant le décalage entre les normes occidentales et celles africaines qui sont moins contraignantes’’. Il relève le fait que ‘’l’adaptation aux nouvelles normes requiert des investissements très lourds, et qui aboutissent souvent à la fermeture de plusieurs raffineries dans le monde’’. Parmi ces raisons, il y a aussi le fait qu’aucune raffinerie de l’Afrique de l’Ouest ‘’ne peut satisfaire pour le moment aux prescriptions européennes’’.


Pour le CNH, ‘’le débat sur la santé qui découle de la qualité de l’air (NOx, THC, CO, SO2, benzène etc.. qui favorisent l’asthme, les bronchites et le cancer) est plus accentué dans les pays développés à cause du nombre important de véhicules en circulation, du type d’habitat, des autres sources de pollution (usines, centrales électriques, chauffage) et du climat (brouillard, humidité et problème de ventilation)’’.

L’Afrique, rappelle le comité, ‘’contribue pour moins de 0,4% de la pollution mondiale, là où les USA et la Chine avoisinent près de 30% chacun’’.

Cependant, le CNH note que l’Afrique tente de résorber le gap grâce aux efforts combinés de l’ARA (Association des raffineries africaines) et de la CEDEAO, en faisant évoluer les normes africaines vers les standards internationaux (AFRI-4 vers 2020 et AFRI-5 vers 2030)’’. Il annonce qu’un atelier sous-régional de validation de l’étude sur la mise en œuvre des nouvelles normes est prévu octobre 2017.

Le comité assure que le Sénégal est en train de mettre en oeuvre plusieurs solutions pour adresser cette question. Il cite la mise en place d’un laboratoire national en sus de ceux existants pour procéder à la certification de tous les produits, la création d’une autorité de régulation du secteur aval des hydrocarbures, la promotion des énergies renouvelables.

A cela s’ajoutent l’installation de capteurs pour mesurer la qualité de l’air dans les grandes villes, l’utilisation des grandes réserves de gaz naturel, source d’énergie très peu polluante comparé au pétrole et surtout au charbon (faible émission de CO2 et de NOx) dans les transports, la génération de l’électricité, les industries et les ménages.

APS