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Exit Macky : C’est par ici la sortie …Les législatives. Par Chérif Ben Amar Ndiaye


Rédigé par leral.net le Dimanche 21 Février 2016 à 12:58 | | 0 commentaire(s)|

Le parjure, la forfaiture et la perfidie de MackySall déshonorent plus le Sénégal que son président. Voilà le véritable mal causé au peuple, en dehors des dégâts politiques et des conséquences morales préjudiciables à sa maturité démocratique. Il avait mille voies et moyens juridiques et politiques de respecter son engagement. Il a choisi de jouer avec les institutions et de ruser avec le peuple.Macky n’a pas seulement raté la grande porte de l’histoire, il a peut-être ruiné sa carrière politique en refusant la voie royale de la démission qui aurait pu lui assurer une aura de dignité et de légitimité en se représentant pour une réélection en 2017. Léopold Sédar Senghor restera pour l’histoire l’homme politique qui aura choisi d’écourter son mandat par éthique et par dignité, nous léguant comme message universel la morale de KoccBarma : « Ngurkendoukonieude ». J’avais préconisé cette solution de bonne foi mais pas de gaité de cœur, parce que convaincu que c’était là une grande chancepour lui de se hisser au-dessus de ses concurrents. Le peuple des électeurs lui aurait renouvelésa confiance et témoigné sa reconnaissance pour avoir respecté son engagement envers lui. Mais je savais que Macky n’était pas capable de grandeur et de vertu. Il ne voyait dans l’idée de démission qu’un piège politique, parce que très imbu de son pouvoir et trop obnubilé par un deuxième mandat. C’est un « pouvoiriste » et non un homme d’Etat.
A contrario, le reniement de sa parole le met à nu, dévêtu de sa légitimité et de son autorité. Le déshonneur le poursuivra jusqu’aux prochains enjeux électoraux.MackySall est désormais tenaillé entre le wax et le waxete dans toutes ses paroles et actions publiques. Fragilisé comme jamais et plus que jamais le syndrome du mandat unique se dresse sur son avenir politique.
Les élections législatives qui pointent à l’horizon seront-elles le purgatoire de Macky. Le peuple électoral frustré mais impassible, sans manifestations intempestives, retenant peut-être sa colère, semble préparer ses cartes électrices pour infliger un carton rouge à son régime.« L’opinion publique est souvent une force politique et cette force n’est prévue par aucune constitution » (Alfred Sauvy). L’opinion publique sénégalaise a majoritairement condamné le reniement Mackyen, seuls ses laudateurs se débattent en sa faveur mais paradoxalement pour défendre à la fois le quinquennat et le septennat. Le repositionnement des forces politiques va nécessairement conduire à une recomposition politique en défaveur de la mouvance présidentielle. Les forces de l’opposition et les mouvements citoyens et autres groupements civils se mobilisent lentement mais sûrement pour laver l’affront. Face à cette tempête qui monte, quelle va être la réaction du pouvoir pour retrouver de la crédibilité et l’audibilité ? Le PSE et les projets de réalisations infrastructurelles risquent de ne point suffire à remodeler l’opinion. Des initiatives plaident pour le vote face et d’autres pour la politique de l’autruche. Mais Macky risque de persister dans l’erreur pour n’avoir toujours pas mesuré la profondeur du trou dans lequel il est tombé. Pour le peuple il n’est plus question de réduire le mandat mais de le reprendre. C’est lui le souverain qui est au-dessus du Président de la République et du Conseil constitutionnel. Macky s’est fourvoyé pour ne l’avoir pas compris.
Chérif Ben Amar Ndiaye

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