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Exploitation de l’Aibd : Les Allemands se retirent et réclament 1 million d’euro


Rédigé par leral.net le Vendredi 28 Août 2015 à 10:00 | | 6 commentaire(s)|

Alors qu’on n’a pas fini d’épiloguer sur le différend opposant le Sénégal à la société Saudi Bin Ladin Group, la société allemande Fraport, chargée de l’exploitation de l’infrastructure aéroportuaire, jette l’éponge. Selon le journal EnQuête, c’est à travers un courrier, reçu avant-hier par les autorités de l’Aibd, que les Allemands, qui détenaient 51% des droits d’exploitation, ont manifesté leur désir d’abandonner la piste. « Fraport a demandé plutôt que l’on négocie à l’amiable pour son retrait. On avait confié à cette société allemande l’exploitation de l’aéroport. C’est ainsi qu’elle avait créé, au niveau national, une société dénommée Daport ; mais cette entreprise n’avait que 10% du capital contre 90% pour le privé », explique une source proche du dossier qui indique que la société Daport faisait partie des sociétés poursuivies par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) dans le cadre de la traque des biens mal acquis.

La convention entre l’Aibd et Daport date de 2006 mais, si on en croit certaines indiscrétions, la direction de l’Aibd n’a cessé, depuis lors, de négocier avec les Allemands pour plus d’équilibre dans les clauses du contrat. « Cette négociation a duré des années sans que l’on puisse arriver à un accord », informe un ancien ministre du Tourisme.

Mais de l’avis des autorités, ce retrait n’a rien à voir avec le contentieux qui oppose l’Etat du Sénégal et Saudi Bin Ladin Group. « On a reçu la lettre de négociations avant-hier, nous ne l’avons pas encore analysée au niveau du gouvernement. Les négociations étaient dans l’impasse. En vérité, avec la décision prise par l’Etat de réduire la taxe aéroportuaire afin de booster le secteur du tourisme, Fraport s’est rendu compte que le contrat d’exploitation n’était plus rentable, surtout que le partage des redevances n’avait pas fait l’objet d’un consensus », croit savoir un responsable de l’Aibd qui poursuit : « Le Sénégal n’avait aucun pourcentage dans le montage original. C’était 0%. Les 10% étaient pour Fraport et les 90% pour une autre société allemande, mais on avait réussi à prendre 49% et nos partenaires allemands devaient avoir les 51%. Il restait à faire la réparation des redevances aéroportuaires ».

Dans les faits, les redevances d’atterrissage sont perçues par l’Asecna (56%) et le gestionnaire (44%) « alors que Fraport voulait avoir les 56% et donner à l’Asecna les 44%, ce que l’on n’a jamais accepté », renseigne un responsable des Ads. Il s’y ajoute que les taxes et redevances aéroportuaires passagers et frets ont été réduites de moitié. Ce sont ces facteurs qui expliquent donc, selon les sources du journal, le retrait de Fraport. Cependant, même si la société allemande veut une négociation à l’amiable, cela ne l’empêche pas de réclamer 1 million d’euros, soit 655 millions de F Cfa à titre de dommages. « Les Allemands n’ont jamais parlé d’irrégularités. Ils ont plutôt évoqué des taxes qui ont été réduites. Leur retrait est simplement dû à des questions économiques », renseigne le Dg de l’Aibd.