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Exploitation du sable de dunes dans la commune de Saré Coly Sallé : Camionneurs et agriculteurs à couteaux tirés

Le site dédié au ramassage du sable de dunes dans la commune de Saré Coly Sallé, est sujet de tiraillements entre agriculteurs et camionneurs. Les premiers dénoncent l’extension illégale du site à leurs champs et parcours de bétail. Les seconds parlent de vente de terrains par leurs propriétaires. La sous-préfecture propose la fermeture provisoire des lieux.


Rédigé par leral.net le Mardi 13 Septembre 2022 à 10:41 | | 0 commentaire(s)|

Une richesse peut parfois être source de désagrément. La beauté et la finesse du sable de dunes des champs des villages de Dioufana et Saré Boucka, commune de Saré Coly Sallé, pour la construction d’édifices, attirent des camionneurs préposés à son ramassage, originaires des communes de Vélingara, Sinthiang Coundara, Médina Gounass (à 50 km) et même de Tambacounda, à 95 km.

Une réalité qui met une forte pression sur cette ressource et, pis, pousse les camionneurs à étendre indûment la surface préalablement retenue à cet effet. Et les conséquences sont là : «Les camionneurs ont étendu leur zone d’exploitation à plus de 3 km, alors que la surface préalablement affectée n’excédait pas 23 ha. Aujourd’hui, la surface en question fait plus de 40 ha, impactant nos champs et parcours de bétail, tout en détruisant des centaines d’arbres», avance Diarga Boucka Gano, chef du village de Saré Boucka.

Il l’a dit vendredi dernier lors d’une mission de terrain commandée par le sous-préfet de Saré Coly Sallé, Abdoul Konaté. L’autorité administrative, à juste titre, entend ainsi prévenir tout risque de débordement et d’affrontements entre agro-pasteurs de la zone et les camionneurs. Les chefs des Services des Eaux et Forêts, de l’Agriculture et de l’Elevage de l’arrondissement du même nom, après la visite des lieux, sont unanimes : «Le site doit être provisoirement fermé. Les dégâts environnementaux sont énormes. Des espèces forestières sont détruites, des champs en phase de développement sont impactés, de même que les parcours du bétail. Cela, sur plusieurs kilomètres. Les dégâts sur l’environnement sont énormes», déclare Thomas Thiaw, agent technique d’Elevage, à la suite de ceux des Eaux et Forêts et de l’Agriculture.

Le représentant des camionneurs, Amadou Dia, qui était de la mission, enchaîne : «Nous ne pouvons pas nous opposer à toute fermeture des lieux. Sachez seulement que ce sont les propriétaires des champs eux-mêmes, qui ont vendu les terres à de gros bonnets basés à Médina Gounass ou à Tambacounda. Ce sont ceux-là qui ont étendu leur zone de ramassage à ces champs, même s’ils ont des cultures».

Pourtant, le chef du Service des Eaux et Forêts, M. Diatta, rappelle les accords précédents : «En 2020, une mission de la sous-préfecture avait proposé aux camionneurs d’exploiter en profondeur pour éviter l’extension du site qui était délimité sur près de 23 ha. Des arbres peints en blanc pour en marquer les limites. Malheureusement, ils exploitent en surface, ce qui fait qu’ils sont obligés de déborder. Il faut fermer provisoirement ce site, sinon les risques d’affrontements sont palpables».

En attendant de trouver un nouveau site, la surenchère sur le prix du camion de sable est garantie à Vélingara. Malang Nzaly Diatta, chef de Cabinet du maire de la localité, répond : «Nous sommes d’accord pour la fermeture du site parce que les dégâts sont visibles sur l’environnement, sur la quiétude du bétail et sur des champs actuellement exploités. Je vais en parler au maire, qui va entamer les démarches nécessaires pour cela. Cela, pour préserver la paix dans la localité».





Le Quotidien