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Faut pas se tromper de front - (Cadres Aj/Pads)


Rédigé par leral.net le Samedi 29 Août 2015 à 10:08 | | 4 commentaire(s)|

Il est clairement établi que le régime en place restera jusqu’à son terme, lourdement lesté du score de son chef au premier tour de la présidentielle de 2012. Passé de 26% dans le cadre d’une coalition d’une trentaine de partis politiques (dont le sien) et de mouvements divers dont certains ont déjà pris du recul faute d’avoir été servis, et devenir plus fort que tous les autres réunis sans avoir pu brandir aucun bilan qui puisse le justifier, n’est pas chose aisée. D’ailleurs, nombre de responsables de l’APR ne s’y trompent pas qui disent que leur parti ne peut gagner toute seule la prochaine présidentielle. Que reste-il alors au Président Sall pour rempiler pour un deuxième mandat ? Bien peu de choses à dire vrai.

Les partis alliés, pour l’essentiel, fourbissent leurs armes pour solliciter le suffrage des Sénégalais tandis que l’opération de débauchage de secteurs importants de l’Opposition a largement échoué. La charge immorale et l’absence totale d’éthique qui entourent cette opération ont détourné davantage de gens du régime qu’elles ne lui en ont rapporté. Lorsque, à toutes ces fautes et maladresses politiques vient s’ajouter le ras-le-bol généralisé des populations, la cause est entendue ! La preuve en est largement fournie par la débauche d’énergie dont des ténors du parti présidentiel font montre pour amener Macky Sall à se dédire sur la question de la réduction du mandat. De ce côté donc, les choses semblent relativement claires.

Mais qu’en est-il de l’Opposition? L’Opposition, nous semble-t-il, a besoin de se regrouper de façon sincère par delà les egos et dans une logique de dépassement. Il faut du dépassement dans les rapports entre partis et du dépassement à l’intérieur des partis. Il faut aussi un dépassement qui entraîne l’Opposition à aller à une plateforme politico-programmatique et à des démarches qui rompent définitivement avec ce qui s’est passé en mars 2012 : Un Président que des laudateurs transforment très vite en autocrate en lui serinant à longueur de journée : «C’est toi qui est élu » alors que tout seul il n’avait récolté que le quart des suffrages exprimés au premier tour.

A And-Jëf/Pads, nous sommes bien placés pour savoir le sens et la portée de la démocratie interne dans un parti politique. Pour nous, le choc des idées est ce qui arrose le jardin de la démocratie. Toutefois, nous devons bien nous garder de confondre les contradictions en notre sein et celles qui nous opposent au pouvoir en place. Une telle confusion nous conduit à rendre d’immenses services à l’adversaire commun, sans toujours en prendre conscience.

Faut-il rappeler que notre parti s’arc-boute sur le combat de principe pour la démocratie et les libertés fondamentales dont l’Afrique et notre pays ont aujourd’hui tant besoin ? Et c’est cette posture qui fonde notre soutien au Parti Démocratique Sénégalais (PDS) aujourd’hui injustement pourchassé à tous égards et notre solidarité à d’autres leaders de l’Opposition comme Abdoulaye Baldé ou encore Idrissa Seck et Cheikh Bamba Dièye que l’on cherche à atteindre en fouillant leur mairie de Thiès et St-Louis et aussi Ziguinchor. Notre parti n’est pas concerné en tant que tel par la fameuse traque des biens mal acquis qui n’est qu’une opération de règlement de comptes politiques. Aucun de ses responsables n’est arrêté, ni n’est empêché de sortir du territoire ou encore poursuivi pour quelque motif que ce soit.

Pourtant il se bat jour et nuit contre ce système parce qu’il est convaincu que le Sénégal doit redevenir et demeurer un Etat de droit. Il est tout aussi vrai que notre leader est, dans le contexte actuel, une des cibles privilégiées du régime en place, précisément pour les positions justes qu’il défend avec courage et abnégation. Un régime qui n’a, à son encontre que ses résultats électoraux. Confondre la valeur intrinsèque d’un leader politique à ses résultats électoraux est ce qu’il y a de plus absurde. Notre parti assume avec fierté les résultats qu’il a acquis aux élections législatives qui nous ont attribué un poste de député à l’Assemblée nationale où siègent moins du dixième des 250 partis politiques que compte le pays.

Notre parti, ni notre leader n’ont amassé des centaines de millions encore moins des milliards à mettre dans une campagne électorale. Cela ne nous a pas empêché de nous présenter sur notre propre liste et, comme le dit si bien le Secrétaire Général, Mamadou Diop ‘Decroix’, de rentrer dans la gare du parlement dans notre propre train et non dans le wagon d’autrui. Nous avons obtenu ce résultat en comptant principalement sur l’engagement et l’abnégation de nos militants à l’échelle du pays et de la diaspora. Le leadership ou le charisme, c’est comme les couleurs ; chacun fait son choix. L’histoire regorge de personnalités charismatiques qui ont porté haut levé leur flambeau national mais aussi de leaders charismatiques qui ont perdu leur nation. Hitler ou Mussolini en sont des exemples patents.

La gouvernance du XXIème siècle a besoin, ici en Afrique, de paradigmes nouveaux. L’ère des messies est terminée. Ceux qui raisonnent en termes de messies à la tête des peuples sont décalés. C’est aussi, aujourd’hui, la fin des « sujets coloniaux » et l’avènement de la « Citoyenneté ».

Nos peuples ont plutôt besoin de leaders qui tiennent ferme devant les Puissants de ce monde et qui soient dotés de vison et d’une grande capacité d’écoute et de partage.

Voilà ce qu’il nous faut à la place des vieux schémas des années 60 qui ont perdu l’Afrique, et qui gangrènent encore le cerveau d’intellectuels, pourtant nés après les Indépendances mais incapables de s’affranchir. En fait ce sont ceux-là qui s’échinent – vainement – à mettre dans la tête des Sénégalais que dans le cas de Karim Wade, la cause est entendue et que personne n’est capable de le sortir de là où il se trouve par la volonté politique de ses adversaires. Ils sont tout à fait libres de penser ainsi sauf qu’ils ne sont pas conscients de l’esprit de capitulation qui les amène à penser ainsi. C’est précisément cet esprit de capitulation qui est le pire ennemi du Sénégal et de l’Afrique en général.

Penser que l’on ne peut arracher à l’Etat ses droits est simplement triste surtout si ceux qui portent ce discours se prévalent de la toge d’intellectuels, Africains de surcroît. N’ont-ils donc pas étudié l’Histoire de l’apartheid ? Ou encore notre propre Histoire dans sa longue marche du parti unique à aujourd’hui ?

Honneur à ceux qui écrivent sous nos yeux les glorieuses pages de la résistance populaire, n’en déplaise aux défaitistes de bonne foi et aux défaitistes commandités.

Vive l’Opposition unie!
Vive l’Alternance en 2017!

Dakar, le 29 août 2015

Pour la coordination des cadres
Le coordinateur
Ibra Mboup
mboupibra69@yahoo.fr