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Fesman : Pendant que se déroule la fête, Dakar souffre toujours des coupures d'électricité, selon le journal français Le Point

"Seul l'homme peut rêver et exprimer son rêve / En des oeuvres qui le dépassent/ Et, dans ce domaine, le Nègre est roi / D'où la valeur exemplaire de la civilisation négro-africaine / Et la nécessité de la décrypter / Pour fonder sur elle un nouvel humanisme." Quarante-quatre ans après le premier Festival mondial des arts nègres de Dakar, que Léopold Sédar Senghor, auteur de ces propos, et André Malraux avaient initié en terre africaine en 1966, sous l'impulsion d'un homme de culture historique, le Sénégalais Alioune Diop, fondateur de Présence africaine, le président du Sénégal Abdoulaye Wade est finalement parvenu à faire advenir cette édition maintes fois reportée. La suite de la manifestation dira à quel prix... Elle est la troisième dans l'histoire puisque, entre-temps, à Lagos, au Nigeria, eut lieu une seconde étape en 1977 avec le Festac (Festival of African Cultures).


Rédigé par leral.net le Jeudi 16 Décembre 2010 à 14:54 | | 0 commentaire(s)|

Fesman : Pendant que se déroule la fête, Dakar souffre toujours des coupures d'électricité, selon le journal français Le Point
On peut, certes, se demander aujourd'hui ce que sous-entendra l'expression "renaissance africaine", mise à l'honneur pour ce festival, et s'interroger sur l'expression "des arts nègres" en ce début de XXIe siècle, mais du moins constater qu'en cette année 2010, l'Afrique, dont l'actualité ivoirienne montre le pire, aura accueilli d'une part la Coupe du monde de football, d'autre part cette grande manifestation culturelle financée par les pays africains et le Brésil, invité d'honneur.

Couacs

Malgré une organisation apocalyptique, les spectateurs présents dès le vendredi 10 décembre ont pu assister à des prestations où l'Afrique de l'art s'est montrée à la hauteur du défi : le stade Léopold-Sédar-Senghor a ainsi accueilli plus de 900 danseurs le premier soir, des artistes aussi célèbres que les Sénégalais Youssou N'Dour et Baaba Maal, le Camerounais Manu Dibango et l'Haïtien Wiclef Jean, tandis que le week-end laissait place à l'étoile de la danse américaine, Desmond Richardson, à Diam's en pleine forme pour les cultures urbaines, et aux arts plastiques avec l'inauguration d'une grande exposition d'art contemporain à la biscuiterie de la Médina, aux allures de friche industrielle. C'est la modernité d'une Afrique en plein essor dans sa création, parlant au monde entier, que proposent les rendez-vous quotidiens de ce festival, la musique restant le pôle fédérateur pour une jeunesse présente en masse. Architecture, mode, design, cinéma, littérature, conférences et débat sur l'Égypte noire, théâtre, toutes les disciplines sont à l'honneur, même si les retards et problèmes de communication nuisent malheureusement à l'appréciation de cette mobilisation des talents. Certains protestent d'avoir été mis à l'écart. D'autres fulminent contre les conditions de l'organisation.

Il n'en a pas fallu davantage à Youssou N'Dour pour annuler son concert prévu place de l'Obélisque, une des scènes majeures du festival, avec des moyens importés au Sénégal dignes d'une prestation de feu Michael Jackson. Pendant que la fête se déroule, les habitants de Dakar souffrent toujours de coupures d'électricité et, lorsqu'on voit la grande place de l'Indépendance tout illuminée, on se demande si le cadeau de Noël du président est vraiment celui qu'attendait la population. Reste que les infrastructures mises en places ou rénovées, tels le théâtre Daniel-Sorano, la maison Douta-Seck ou le musée Théodore-Monod (ancien IFAN refait à neuf), pour ce grand rendez-vous des cultures africaines du continent et de la diaspora seront l'un des acquis à long terme du développement d'un des axes majeurs de l'Afrique en marche : sa culture.

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