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Festival du cinéma à Berlin : "The revolution won't be televised" de Rama Thiaw sélectionné parmi les documentaires

La 66e édition du Festival de films de Berlin, prévue du 11 au 21 février prochain, dans la capitale allemande, sera une vitrine pour le cinéma sénégalais. Il sera, en effet, représenté à ce Festival par le film documentaire : « The revolution won’t be televised » de la réalisatrice sénégalo-mauritanienne Rama Thiaw. Ce film - dont 80% du budget est sénégalais et 20% français - est un des rares films réalisés par une femme africaine à toucher le circuit international. Ce dont elle se réjouit.


Rédigé par leral.net le Vendredi 5 Février 2016 à 14:10 | | 0 commentaire(s)|

En effet, « The révolution won’t be televised », ou encore « La révolution ne sera pas filmé », projeté, hier, en présence de l’un des acteurs, le rappeur Thiat, débute un lundi matin de 2011. Il met en exergue trois artistes, trois amis engagés à défendre leur pays. Il s’agit de Thiat, Kilifeu et Gadiaga du groupe Keur-gui de Kaolack.

« A travers ce film, j’ai essayé de montrer le portrait de trois amis engagés. Car je me posais la question qu’est-ce que l’engagement ? Est-ce que ce n’est que le temps d’une lutte ou c’est au quotidien ? C’est tout au long de sa vie ? », s’interroge la réalisatrice.

« Ce film montre l’indépendance des artistes au Sénégal », dit-elle avant d'ajouter qu’il « donne un mode d’emploi pacifique pour toutes les jeunesses à travers le monde ». « Ce n’est pas toujours de l’extérieur que les solutions émergent. C’est pourquoi il est important de montrer des modèles, des références. Parce que, pour moi, Thiat, Kilifeu et Gadiaga sont trois personnes intègres pour les avoir suivis pendant des années. Que ça soit avant ‘Y en marre’ et après », témoigne-t-elle. En effet, le documentaire traverse les générations aux Sénégal et aux Etats-Unis. « Ce qui m’intéresse, c’est ce qui fait l’histoire ? Et c’est toujours des gens ordinaires qui font l’histoire », souligne-t-elle.

« Je les ai filmés durant les événements 2011-2012 et je suis revenue en 2013 et début 2014, justement pour avoir une réponse. Est-ce qu’ils allaient, après les événements de 2012, après cette révolution pacifique, devenir militants, politiciens ou businessmans ? Ou est-ce qu’ils allaient revenir à leur propre art qui est le hip-hop underground ? Et surtout, par rapport aux textes, car ‘Keur-gui’ est connu pour avoir des textes virulents, très durs à propos de l’Etat, avec la corruption et autres. Est-ce qu’ils allaient garder cette même véracité dans leurs textes ?», explique-t-elle.

Pour le Dr Massamba Guèye : « Ce film est iconoclaste et va nous aider à avancer. Je pense que ce qui nous est arrivé avec Mamadou Dia, Blondin, ne doit pas nous arriver avec trois acteurs. Il nous faut transmettre aux générations des témoignages ». Economiste et sociologue de formation, la réalisatrice se dit très honorée de participer à ce grand festival pour représenter son pays, le Sénégal.

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