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[Feuilles d’hivernage] Keur Diaw Ly : un village historique de Sagatta où le tabou a totalement sauté

Rédigé par leral.net le Lundi 30 Août 2021 à 19:48 | | 0 commentaire(s)|

L’époque où l’accès à Keur Diaw Ly était une aventure risquée pour les hommes en uniforme et les élus est révolue. Même si ce phénomène y était scrupuleusement respecté par le passé, ce village vit aujourd’hui au rythme normale, sans tabou ni contraintes, abandonnant un héritage qui faisait son identité.   Par Khalif Aboubacar WÉLÉ […]

L’époque où l’accès à Keur Diaw Ly était une aventure risquée pour les hommes en uniforme et les élus est révolue. Même si ce phénomène y était scrupuleusement respecté par le passé, ce village vit aujourd’hui au rythme normale, sans tabou ni contraintes, abandonnant un héritage qui faisait son identité.

 

Par Khalif Aboubacar WÉLÉ

 

Situé à deux kilomètres de la commune de Sagatta Gueth dans le département de Kébémer (région de Louga), le village de Keur Diaw Ly a été fondé vers 1700 par un érudit musulman du nom de Mame Diaw Ly Sèye. Il était originaire du Fouta. Doté d’un savoir islamique et très apprécié à son époque par sa maîtrise de la science religieuse et du Coran, le fondateur du village qui était à la recherche d’un espace propice à la pratique de la religion musulmane finit par s’établir sur ce site du Gueth (un démembrement géographique du Cayor), dans le département de Kébémer. Préoccupé alors que par l’éducation religieuse et l’encadrement des enfants pour leur inculquer une formation islamique, il s’est vite attiré la sympathie des populations riveraines du site qu’il s’est aménagé. « Nos grands-parents nous ont appris qu’il était venu comme un missionnaire chargé de propager l’islam dans cette zone fortement dominée alors par les pratiques païennes », explique l’imam du village, Baye Gora Ndongo. Mais selon le Chef du village, Serigne Samb, qui ne dispose d’aucune archive ou de repères pour situer la date de la création du village dans l’histoire qui remonterait à 1700, tout porte toutefois à croire que son origine remonte aux temps de l’ancienne province du Cayor. Car, à cette époque, renseigne Serigne Samb, « toutes les localités étaient presque à la merci des rois du Cayor et de leurs alliés qui se permettaient toutes les dérives et actes désobligeants envers les populations ». C’est pour cette raison, renseigne notre interlocuteur, que dès son installation sur les lieux, le fondateur du village eut pour premier soucis d’assurer la protection de la localité et de ses occupants par des procédés mystiques. Selon lui, « les populations des autres localités ont afflué vers lui afin de trouver protection et de s’initier au Coran considéré alors comme le seul moyen d’échapper aux pratiques des familles royales de l’époque ».

 

C’est ce qui est l’origine de l’interdiction par le chef religieux Mame Diaw Ly Sèye de toute présence d’un roi ou d’un homme en uniforme dans le nouveau village sans l’autorisation préalable du maître des lieux qui était inflexible sur cette mesure, selon l’imam Baye Gora Ndongo. De sorte que les autorités royales qui voulaient traverser le nouveau village où s’y rendre pour solliciter des prières abandonnaient leurs habits à l’entrée après une autorisation préalable du chef religieux.

 

Une tradition abandonnée par les héritiers du fondateur

 

Malheureusement, se désole le chef du village, cette tradition n’a pas été conservée et perpétuée par les dernières générations et descendants du guide religieux dont certains ont quitté le village. Les rares petits-fils de Mame Diaw Ly Sèye restés sur place n’ont pas gardé l’héritage et la tradition religieuse laissés par leur ancêtre, préférant abandonner ce legs précieux. Ainsi a sonné la fin du tabou et l’effondrement d’un mythe qui faisaient l’identité d’une localité jadis source de savoir islamique, mais aussi symbole d’une résistance mystique contre l’oppression des rois de l’ancien Cayor. Toutefois, de ce qui reste de l’héritage qui rappelle le passage de Mame Diaw Ly Sèye dans le village, le patriarche Serigne Samb révèle que les herbes ne poussent jamais durant l’hivernage sur l’emplacement et les alentours immédiats de la tombe du fondateur du village. Aujourd’hui, le cimetière, clôturé par un arrière-petit-fils de Mame Diaw Ly Sèye, attire souvent des fidèles qui viennent se recueillir. « Tout ce qui nous reste de cette tradition, c’est la tombe de Mame Diaw Ly que nous entretenons grâce à Racine Sy ; un de ses arrières petits-fils qui a aidé à clôturer les lieux afin de garder ce qui nous reste de cet héritage », se désole le chef du village. La localité qu’il dirige est passée d’un site historique à un village anonyme n’ayant conservé que les stigmates d’un passé glorieux.

PLACE PUBLIQUE DU VILLAGE DE KANÈÈNE NDIOB

Hommes en uniforme, contournez !

 

Le village traditionnel de Kanèène Ndiob a une tradition particulière. Du fait de son histoire et de ses valeurs traditionnelles, il dispose d’une place publique dont l’accès des hommes en uniforme est synonyme de perte de pouvoir, mais ne constitue pas une menace s’ils sont en «tenue civile».

L’histoire du village de Kanèène Ndiob remonte au 16ème siècle. Situé dans l’actuelle commune de Sagatta (Département de Kébémer) et appartenant à l’ancien royaume du Cayor, Kanèène Ndiob est distant de 12 kilomètres de Keur Amadou Yalla, village d’origine de Lat Dior Ngoné Latyr Diop ancien Damel du Cayor. À l’époque, sur cet emplacement, n’existait que le village appelé Ndiob peuplé alors de «ceddos» et placé sous le joug du Damel de Cayor. Durant cette période du 16ème siècle, un nommé Amadou Racine Kâne, un chef religieux originaire de Dimatte dans le Fouta, de retour de l’Université Khaly Amar Fall de Pire où il s’était rendu pour parfaire ses études islamiques, fit une escale dans la localité en plein hivernage. «Il s’est produit un miracle qui a étonné plus d’un habitant de la localité et qui a fait affluer tous les notables vers le lieu où l’homme s’était installé», selon Modou Aminata Kâne, conservateur des archives de Kanèène Ndiob et descendant du fondateur du village.

Abrité sous un grand arbre alors qu’il pleuvait abondamment dans toute la zone, le périmètre qu’il avait aménagé pour s’y installer avec ses affaires n’a reçu la moindre goutte d’eau. Les notables du village, informé de ce fait inédit, se rendirent par curiosité sur les lieux pour constater ce qu’ils ont considéré comme un miracle. Ils en ont déduit un mystère et demandé à l’homme, qui répondait du nom de Amadou Racine Kâne, de s’établir dans la localité afin d’inculquer le savoir islamique et enseigner le Coran aux enfants de la zone. Le marabout accepta l’offre des notables et finit, avec le temps, par épouser une femme de la localité, Marame Dièye, handicapée physique avec qui il eut un enfant.

Seulement, le chef religieux ne verra pas son futur enfant parce que ses parents du Fouta, informé de sa présence dans cette localité, ont entrepris des démarches pour le ramener chez les siens qui avaient besoin de lui et de ses pouvoirs mystiques. C’est quelques mois après son départ que sa femme, confiée à ses propres parents de Ndiob, mit au monde un garçon qui porta le nom de Abdou Marame Dièye Kâne. Un prénom que son père avait choisi avant de quitter les lieux. Et c’est ce dernier qui deviendra le fondateur du village de Kanèène Ndiob situé à quelques kilomètres du site où Amadou Racine Kâne s’était établi.

«Dakhar Penc» : la place publique interdite d’accès aux autorités

Le nouveau village créé par Abdou Marame Dièye Kâne porta alors le nom de Kanèène (en référence au patronyme Kâne) et Ndiob (du nom du village qui a vu naître Abdou Marame Dièye Kâne). À l’époque, informe Moustapha Kâne, chef du village intérimaire de Kanèène Ndiob, les pratiques traditionnelles de «ceddos» constituaient une menace réelle pour la quiétude des populations autochtones. «Les rois de l’époque avaient l’habitude de faire incursion dans les villages, dépossédaient les hommes de leurs épouses, tuaient les maris récalcitrants et prenaient en otage des jeunes transformés en esclaves», explique Moustapha Kâne. Afin de mettre fin à ces pratiques et n’ayant pas la force nécessaire pour opposer une résistance aux rois d’alors, le chef religieux, afin de protéger les populations contre de telles pratiques avait entrepris des prières et des actions mystiques.

Dès lors, la solution n’était plus dans la «résistance armée», mais dans une solution mystique. C’est ainsi que, renseigne Modou Aminata Kâne, «tout le périmètre du village a été sécurisé par le chef religieux et aucun roi de l’époque n’a pris le risque de violer les frontières du village». À titre d’illustration, notre interlocuteur révèle qu’un chef de Canton de Thiolom Fall du nom de Yandang Yoro, qui avait bravé l’interdiction en pénétrant dans le village avec son uniforme pour menacer les populations, fut destitué quelques semaines après son acte, de sorte que tous les rois de l’époque qui rendaient visite au marabout se débarrassaient de leurs uniformes à l’entrée du village.

Seulement, avec l’évolution et la fin de la royauté, les notables religieux du village décidèrent de «desserrer l’étau» et de circonscrire l’interdiction d’accès des autorités et des élus à la seule place publique appelé «Dakhar Penc» (en référence à l’arbre qui accueillit le fondateur du village) et qui abrite toutes les cérémonies organisées dans la localité. Une nouvelle situation qui poussent d’ailleurs les notables parfois à intercepter une autorité en uniforme à l’entrée du village et qui ignore la réalité des lieux pour lui conseiller de défaire de sa tenue avant d’arriver à la place publique pour leur éviter d’éventuels désagréments.

Actuellement, même si le village de Kanèène Ndiob, avec ses 4.000 habitants, devenue commune à la faveur de l’Acte 3 de la décentralisation, dispose de commodités (écoles françaises, poste de santé, etc.), il n’en demeure pas moins que la tradition est très respectée avec une succession au «trône» spécialement réservée aux descendants de la lignée directe de Abdou Marième Dièye Kâne, seuls désignés pour diriger le village et sauvegarder le legs des ancêtres.

Khalif Aboubacar WELE (Correspondant)

 

 

LAISSEZ-PASSER

 

ABC, une mission bien accomplie !

 

Salla GUEYE

 

Sa disparition tragique, annoncée samedi soir, aura ému plus d’un Sénégalais. Politiques, journalistes, avocats, hommes d’affaires…, tous l’ont pleuré avec des témoignages émouvants. Tous lui ont rendu un vibrant hommage. Chacun avec l’histoire secrète qu’il a partagée avec lui durant ses 63 ans d’existence.

 

Il fait donc partie des rares personnalités dont le décès a suscité tant d’émotions. Et cette unanimité, l’homme l’a acquise grâce à la franchise, la sagesse, la rigueur qu’on connaissait de lui. Des qualités qu’il savait toujours exprimer avec élégance, courtoisie, humour et éloquence. Qu’importe la situation !

 

Aujourd’hui que le pays a le plus besoin d’un homme de dialogue et de médiation de sa dimension, Alioune Badara Cissé affectueusement appelé ABC tire sa révérence. Le 5 août 2021, il finissait son mandat à la tête de la Médiature de la République. Ce 27e jour du même mois et de la même année, il finit son mandat sur terre. Mission accomplie !

 

Il est parti à jamais, mais les nobles actes qu’il a posés resteront à jamais gravés dans le marbre. Son discours franc prononcé suite aux événements malheureux de mars dernier continuera certainement de résonner, de raisonner. Bref, ABC, telles des lettres de l’alphabet, inspirera plusieurs générations même celles qui ne le connaîtront malheureusement que de nom. Adieu Maître !

PETIT MÉTIER, GROS PROFIT

 

ELHADJI AMADOU FADEL DIALLO, HORLOGER

 

Une activité encore à l’heure

 

Le métier d’horloger nourrit toujours son homme à Diourbel. Âgé de 66 ans, Elhadji Amadou Fall Diallo dit Amath n’a connu que la réparation des montres en dehors des études coraniques. Grâce à ce métier, il a fondé une famille, obtenu son toit et continue d’assurer sa dépense quotidienne.

 

DIOURBEL- Menacé de disparition à cause de l’accessibilité des montres sur le marché et surtout de l’existence du téléphone portable qui joue, à travers ses multiples fonctions, le rôle de la pendule, le métier d’horloger nourrit pourtant toujours son homme à Diourbel. Du moins, c’est ce que prouve l’horloger Amadou Fadel Diallo alias Amath. Né en 1955 à Diourbel, il a appris l’horlogerie pendant six ans, de 1970 à 1976.

 

Assis sur un tabouret devant une vieille table sous forme d’armoire composé de bois et des vitres en verre dans laquelle il garde son matériel et des montres, Elhadji Amadou Fadel Diallo confie avec joie qu’il répare des montres depuis 1976 et c’est grâce à ce métier qu’il a construit sa maison dans laquelle il vit avec sa famille à Diourbel-Tock, un sous quartier de Thierno Kandji situé à l’est, vers la sortie en direction de Gossas. « J’ai tout eu grâce à ce métier. Je n’ai jamais taquiné un autre travail autre que celui d’horlogerie, et je rends grâce à Dieu. J’assure la dépense quotidienne pour une famille de plus de 12 personnes. Rien que mes propres enfants font 11 », confie l’horloger. Dans ses explications qu’il illustre par des recommadations tirées des écrits de Cheikh Ahmadou Bamba, Amath Diallo renseigne qu’il n’a jamais changé d’emplacement ni de table au sein de ce centre commerciale qui fait face à la Mairie, sur le site de l’ancienne gare routière de Diourbel.

 

Selon lui, c’est son défunt maître qui lui a recommandé cet emplacement et lui a offerte la table il y a de cela 45 ans. « Donc, ces deux choses restent le cordon ombilical qui me lie toujours à mon défunt maître », confie-il tout en regrettant le fait qu’il ne va léguer ce métier à aucun de ses fils. « Ils ne s’intéressent jamais à mon métier pour l’apprendre ». Analysant l’avenir de de l’horlogerie, Amadou Fadel Diallo estime que c’est un métier qui nourrit son homme ; il faut juste être passionné et patient. « Les clients nous amènent des montres, mais la plupart, c’est des pendules qui les lient à quelqu’un. Soit c’est un cadeau offert par un ami ou un parent, soit c’est un cadeau de mariage. Les autres clients que nous recevrons souvent, ce sont les sportifs qui viennent réparer leur montre », informe-il.

 

Diène NGOM (Correspondant)

AU CŒUR DES ARCHIVES DU SOLEIL

 

BLESSURES VOLONTAIRES

Elle ébouillante sa coépouse avec de la gomme arabique

 

Fatou Dièye n’est pas un enfant de chœur. Elle n’a pas tremblé quand il s’est agi d’ébouillanter sa coépouse avec un mélange de gomme arabique et d’huile chaude. Cet acte lui a valu deux ans d’emprisonnement ferme.

 

La dame Mariama Kama a beau éviter sa coépouse Fatou Dièye, rien n’y fit. Les nombreuses provocations de cette dernière n’avaient pas réussi à la faire craquer. Tout a commencé lorsque Fatou Dièye est venue faire ses ablutions devant sa porte. Pour éviter les histoires, Mariama prévient leur époux sur ce geste qui visait à la narguer. Le lendemain, Fatou est revenue à la charge, avec des propos malveillants. Mariama avait jugé plus sage de ne pas répondre, même si l’envie la démangeait. Il s’en est alors suivi une vive altercation lors du déjeuner. Fatou Dièye, sous le prétexte que sa coépouse l’avait touchée avec son banc, avait créé un boucan d’enfer. Auparavant, Mariama avait fini de balayer devant sa porte, mais sa surprise fut grande en voyant Fatou Dièye déverser des ordures dans l’eau avec laquelle elle lavait ses ustensiles de cuisine. Un autre jour, c’était ses habits qu’elle était en train de faire sécher qu’elle avait jetés par terre.

Cette affaire s’est déroulée en septembre 1985, au quartier Som, à Thiès. Pour ramener la paix et réconcilier les deux dames, un conseil de famille a été convoqué pour réconcilier les deux coépouses. Mais c’était sans compter avec l’irascibilité de Fatou Dièye.

Le jour des faits, Mariama, après le dîner, avait sorti sa natte près de sa porte pour se reposer avec sa fille âgée de 18 ans. Fatou Dièye qui était à l’écart s’était levée pour entrer dans sa chambre. Elle en ressortit aussitôt pour se diriger vers la cuisine. Elle avait un mortier et un pilon qu’elle déposa devant sa porte. Elle commença à piler quelque chose de très dur que Mariama dit avoir reconnu plus tard comme étant de la gomme arabique. Après s’être assurée que Mariama s’était endormie à côté de sa fille, Fatou Dièye lui déversa le liquide brûlant sur le côté gauche du corps.

L’infirmier Alpha Cissé reçut, vers 22 heures, Mariama dans un état très sérieux. Elle avait des blessures au visage, à l’épaule et sur une bonne partie du corps. Selon l’infirmier, l’épiderme était complètement grillé et au niveau de la face temporale, gauche et de l’épaule, les blessures étaient profondes. Elles lui avaient d’ailleurs valu une incapacité de 45 jours. En l’absence de la prévenue, Mariama Kamara est revenue sur les faits.

 

L’avocat de la partie civile, Me Sidiki Kaba, a qualifié les faits d’une gravité exceptionnelle. Selon le conseil de la victime, les deux femmes ne s’entendaient pas alors que leur époux était souvent en voyage. Et malgré toutes les précautions prises par sa cliente, elle n’avait pu échapper à la furie de Fatou Dièye. « C’est bien cette dernière qui, après avoir chauffé de l’huile à la gomme arabique, est venue sciemment la verser sur Mariama alors en plein sommeil, brûlant par la même occasion sa fille Fatou Fall qui y a perdu toute la moitié de ses cheveux », avait soutenu Me Kaba. L’acte, avait-il laissé entendre, était prémédité. Pour l’avocat général, les faits étaient graves et toutes les circonstances aggravantes étaient réunies. Un mandat d’arrêt a été décerné contre Fatou Dièye qui ne s’était pas présentée à l’audience.

 

Samba Oumar Fall (Source Mbaye Guèye, « Le Soleil » du 11 septembre 1985)

DROLE D’HISTOIRE

Un maire envoie plus de 12.000 lettres à Macron pour l’interpeller sur une baisse de dotations publiques

Face à une baisse drastique de dotations publiques au cours des sept dernières années, le maire d’Onet-le-Château a décidé d’agir et a interpellé Émmanuel Macron avec une opiniâtreté rare : il a envoyé au Président plus de 12.000 cartes postales d’un seul coup.

Opération coup de poing pour faire entendre la voix de sa commune. Jean-Philippe Kéroslian, maire Udi (Union des démocrates et indépendants) d’Onet-le-Château (Aveyron), commune d’environ 12.500 habitants, a posté, lundi 2 août, 12.500 courriers, soit l’équivalent de la population de sa commune, à l’attention du Président de la République.

De cette façon, il dénonce une baisse importante des aides d’État octroyées à la municipalité, a fait savoir la mairie dans un communiqué. « Stop à ces hémorragies ! Les Castonétois(es) n’acceptent plus cet abandon de l’État », est-il écrit sur ces cartes postales identiques.

Ainsi, depuis sept ans, les dotations publiques à Onet-le-Château, l’une des cinq plus importantes dans le département, ont baissé de 74,3%, soit de six millions d’euros, s’indigne la municipalité.

Les raisons de cette baisse ne sont pour l’instant pas claires. Selon ses calculs relayés par Centre Press Aveyron, sa commune reçoit environ 37 euros par habitant, tandis que les villages beaucoup moins peuplés reçoivent plus. Par exemple, la commune de Saint-Affrique (un peu plus de 8.000 habitants) perçoit 273 euros par habitant et Espalion (4.500 habitants) 170 euros.

« Ça fait trois ans qu’on demande gentiment à comprendre les raisons de la baisse de dotation, personne ne nous répond (…). Nous avons essayé d’être constructifs, de demander des éclaircissements, en vain. Nous avons fait des économies, tant que nous le pouvions, car nous avons décidé de ne pas augmenter la pression fiscale. Aujourd’hui, nous allons passer à autre chose », a déclaré l’élu durant sa conférence de presse organisée le 2 août avant d’aller poster les courriers à destination de l’Élysée. Cet envoi ne sera pas facturé, les lettres au Président bénéficiant d’un affranchissement spécial. En cas d’absence de réaction du chef de l’État, le maire prévoit d’autres actions médiatiques.

Plusieurs gérants de boutiques de lingerie, suivant l’appel du collectif Action culottée, avaient envoyé, fin avril, au Premier ministre, des centaines de culottes et de soutiens-gorge. De cette façon, ils voulaient dénoncer la mise à l’écart de leurs activités par l’exécutif pendant le confinement.

sputniknews.com

CITATION DU JOUR

« L’erreur est humaine, soit ; mais il y en a qui poussent l’humanité vraiment trop loin ».

Grégoire Lacroix

 

 



Source : http://lesoleil.sn/feuilles-dhivernage-keur-diaw-l...