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Fonds politiques, caisses noires, caisses d’avance: Entre légalité, obscurité et pillage


Rédigé par leral.net le Jeudi 2 Mars 2017 à 18:33 | | 0 commentaire(s)|

Un fâcheux débat public sur les crédits consacrés légalement à une Autorité institutionnelle pour le financement d’actions secrètes d’intérêt national, est néLa traque contre Khalifa Sall sur la Caisse d’avance de la Mairie de Dakar l’a provoqué. 

Pour tous, la
 finalité politique de cette traque est indiscutable et, inconsciemment, le Macky pose sur la place publique la question de la mise à la disposition discrétionnaire de Fonds à un homme d’Etat et la question de la pertinence de cet avantage. En voulant solder des comptes, le pouvoir APR a fini, ainsi, par trébucher. Les regards se tournent vers Macky Sall, Niasse, Tanor, Aminata Tall, et autres. Voilà la bourde !


L’argent, pour toute personnalité politique, est délicat et toujours sensible. L’aborder, c’est presque accuser. En parler, s’il s’agit de Fonds secrets, c’est quasiment s’engouffrer dans le labyrinthe d’un débat complexe. Sur la Caisse d’avance de la Mairie de Dakar, la polémique s’amplifie. Aucune différence n’est faite par le citoyen entre Fonds politiques, Caisses noires et Caisses d’avance. La lecture de chacun et de tous est qu’il s’agit d’argent non gagné à la sueur d’un front, mais obtenu comme une attribution illicite pour les uns, et comme un privilège excessif pour les autres. Certes, ces Fonds sont légaux. Mais l’usage désinvolte qui en est fait agace et révolte.


Légalité des Fonds secrets

Les Fonds secrets répondent au besoin essentiel de l’Autorité à disposer librement de ressources financières permettant de protéger l’Institution ou de couvrir l’Etat. C’est le principe. Mais Fonds politiques, Caisses noires ou Caisses d’avance, ils demeurent spécifiquesTout Président de la République, de l’Assemblée nationale, de l'insolite HCCT, du CESE, tout Ministre des Affaires étrangères ou de l’Intérieur, tout Maire de Dakar, entre autres, en disposent.


Ces Fonds sont organisés de manière dérogatoire au droit des Finances publiques. Ils sont secrets même si, juridiquement, ils sont inscrits au chapitre budgétaire de « Fonds spéciaux ». Ils permettent de financer parfois des primes de cabinets ou le plus souvent des opérations occultes en vue de l’intérêt national ou institutionnel. Leur base d’attribution et d’usage, est légale. Leur nature complexe et secrète fait que, pratiquement comme pour celui de la Caisse d’avance, leur contrôle se réalise dans des conditions confidentielles car les missions d’opérations extérieures concernées ne sont pas financées par des crédits budgétaires classiques soumis aux obligations de comptes-rendus.


C’est particularité explique la menace de déballage brandie, un déballage qui dénuderait guides religieux, institutions de culte, chefs coutumiers et responsables politiques. Ces Fonds sont toujours utilisés discrétionnairement, leur usage par celui qui en bénéfice, est naturellement nébuleux.


Usage nébuleux de tous les Fonds secrets

 Les Fonds politiques, Caisses noires, et autres Caisses d’avance sont tous entourés d’une réputation qui alimente une légitime suspicion. Le train de vie de ceux qui en bénéficient, leurs libéralités désinvoltes avec l’argent, l’entretien de réseaux strictement clientélistes, sont pratiquement leur seule finalitéIls sont amplement et largement utilisés à des fins de compléments de rémunération de Ministres, de membres de cabinet, de financement de partis politiques ou de subtiles et discrètes corruptions.

 
Le PS et le PDS vivent le drame de ne plus disposer de Fonds secrets. Il faut comprendre la subordination de la Tanorie à Macky Sall. Ces Fonds entretiennent un lobby maraboutique, une classe politique ou des camps partisans. Ils servent de moyens de corruption pour faire adhérer ou faire taire par des mallettes ou de lourdes enveloppes d’argent liquide. Mais comme en France où ils ont été évoqués dans plusieurs affaires politico-financières, le Sénégal risque d’être secoué par des scandales de Fonds qui n’épargneraient ni responsables politiques, ni personnalités civiles, ni guides religieux qui seraient complices de pillage de finances publiques.


Pillage systématique de finances publiques

 Le Pouvoir, c’est l’Avoir. La corrélation entre la politique et l’argent est congénitale au Sénégal. Des Socialistes aux Apéristes, en passant par les Libéraux, ceux qui sont au Pouvoir ne font, dans leur écrasante majorité, que piller les finances publiques. Ils ont le génie de vandaliser ces finances publiques sans laisser de trace. Qu’ils disposent de Fonds secrets, de greniers financiers immenses, de Caisses d’avance ou de caisses noiresou de budgets, ils procèdent à une utilisation frauduleuse de biens ou d’argent publics pour s’enrichir démesurément ou entretenir un clientélisme pro domo.

Une anthologie des pilleurs de la République serait kilométrique. Ce que des Socialistes, des Libéraux et des transhumants refugiés dans le Macky ont fait, est pire que ce qui est soupçonné de Khalifa Sall. La Nation sénégalaise n’est pas dupe. Les pilleurs et les prédateurs empestent les Institutions, les Collectivités locales et le champ politique. Mais personne n’est crédule. Abraham Lincoln a tout compris : « On peut tromper tout le monde une partie du temps, mais on ne peut tromper tout le monde, tout le temps ».

Le Piroguier