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Gabon : La Cour constitutionnelle, dernière cartouche de Jean Ping

Jean Ping, adversaire malheureux d'Ali Bongo à l'élection présidentielle, a saisi la plus haute juridiction du pays pour dénoncer une fraude électorale de grande ampleur. Mais, l'impartialité de la Cour est remise en question.


Rédigé par leral.net le Samedi 10 Septembre 2016 à 23:22 | | 0 commentaire(s)|

Jamais une décision de justice n’aura été aussi attendue au Gabon : la Cour constitutionnelle doit trancher le contentieux électoral entre Ali Bongo, officiellement désigné vainqueur de la présidentielle du 27 août avec une avance de 5594 voix, et son rival Jean Ping, qui dénonce une fraude massive et s’est autoproclamé «président élu».

C’est la dernière chance légale pour l’opposition, qui a saisi la plus haute juridiction du pays, jeudi, quarante-cinq minutes avant l’expiration du délai prévu par la loi. La Cour a désormais deux semaines pour statuer.

Présidée par Marie-Madeleine Mborantsuo, 61 ans, qui fut une maîtresse d’Omar Bongo, l’instance suprême gabonaise est régulièrement moquée pour sa proximité avec le régime.

«Marie-Madeleine Mborantsuo a été nommée à la Cour en 1991, année de sa fondation, et elle en est présidente depuis 1998, rappelle Slaviana Nze, membre du collectif Gabon Démocratie. Or, la Constitution précise que la durée du mandat des membres de la Cour est de sept ans renouvelable une fois. Marie-Madeleine Mborantsuo a dépassé le délai de onze ans ! C’est aussi le cas pour deux autres des neuf membres de la Cour, qui devient illégale.»

La militante se fait peu d’illusion sur l’issue du contentieux : «La présidente de la Cour et le président de la République se tiennent par la barbichette : ils ont besoin l’un de l’autre et se soutiennent mutuellement.»
SOURCE LIBERATION.FR

La rédaction