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Gambie: des ONG de défense des droits de l'Homme exigent la libération d'un journaliste

Des organisations de défense des droits de l'Homme ont exigé mercredi la libération du journaliste gambien Alagie Ceesay, directeur de la radio privée Teranga FM, poursuivi pour sédition et détenu depuis près de huit mois, invoquant notamment son état de santé.


Rédigé par leral.net le Mercredi 9 Mars 2016 à 23:00 | | 2 commentaire(s)|

Arrêté et détenu au secret à deux reprises en juillet 2015 par les services de sécurité gambiens, il est jugé depuis août pour sédition et publication de fausses nouvelles. Il lui est reproché d'avoir partagé par téléphone portable des images circulant sur internet montrant une arme pointée en direction du président Yahya Jammeh.

Dans un communiqué conjoint, Amnesty International, Human Rights Watch (HRW) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) ont appelé à la libération immédiate du journaliste, qui s'est vu refuser quatre fois la liberté sous caution, et l'abandon de toutes les poursuites contre lui.

Son état de santé s'est dégradé depuis le début de l'année, selon le texte, qui précise qu'il a été hospitalisé en janvier pour des problèmes de foie, puis le 29 février pour une crise d'asthme, avant de retourner en prison le 1er mars.

"Alagie Ceesay n'aurait jamais dû être incarcéré. La détérioration de son état de santé ne fait que souligner la nécessité urgente de le relâcher", a affirmé Corinne Dufka, directrice pour l'Afrique de l'Ouest à HRW, citée dans le communiqué.

"Les lois gambiennes attrape-tout sur la sédition et la publication de fausses nouvelles ne sont qu'un instrument de censure", a estimé Robert Mahoney, vice-directeur exécutif du CPJ.

Selon le directeur adjoint d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, Stephen Cockburn, "le cas d'Alagie Cessay n'est qu'un exemple supplémentaire du mépris flagrant de la liberté de la presse en Gambie".

Teranga FM, créée en 2009, est populaire dans le pays en raison notamment de sa traduction quotidienne en langues nationales des nouvelles publiées par les journaux gambiens.

Cette radio a été réduite au silence au moins trois fois ces dernières années, notamment en janvier 2015, sans explication, alors que son directeur avait été arrêté et interrogé, peu après un coup d'Etat manqué contre le palais présidentiel.

Des organisations de défense des droits de l'Homme dénoncent régulièrement les violations des libertés de la presse et d'expression en Gambie, pays anglophone d'Afrique de l'Ouest enclavé dans le territoire du Sénégal, hormis sa façade atlantique, dirigé d'une main de fer depuis 1994 par Yahya Jammeh.

Avec AFP