leral.net | S'informer en temps réel

HERVE RENARD, ENTRAÎNEUR DE LA ZAMBIE : "Je veux être le prochain coach des Lions"

Avec son équipe, la Zambie, Hervé Renard a fait sensation en battant lourdement le pays organisateur du Chan. Pour le jeune coach qui n’a que 10 ans d’expérience, son groupe reste humble, convaincu qu’il n’est pas le meilleur. Candidat au poste d’entraîneur du Sénégal, l’entraîneur zambien affirme que notre football a besoin d’un coach qui a envie de travailler et de vivre au Sénégal. Car, pour lui, on ne peut pas être à la tête de la Tanière et vivre en France, d’autant qu’il y a un travail de fond à faire et cela au quotidien. Ayant travaillé avec Claude Leroy comme assistant en Chine et au Ghana, Hervé Renard pense que, même s’il n’a pas un grand nom, il a confiance en ses capacités. S’agissant de sa deuxième sortie qui l’opposera à Koto, il dit connaître un peu les "Lions" pour les avoir vus à Omam et lors de leur premier match. Trouvant les poulains de Koto très athlétiques, il pense que la clé du match sera dans l’organisation, ainsi que la capacité à remporter les duels.


Rédigé par leral.net le Mardi 24 Février 2009 à 13:34 | | 0 commentaire(s)|

HERVE RENARD, ENTRAÎNEUR DE LA ZAMBIE : "Je veux être le prochain coach des Lions"
L’As : Coach, quel est votre parcours ? Hervé Renard : J’ai 40 ans. Je suis entraîneur depuis 10 ans. J’ai commencé très jeune, en Cfa en France, où j’ai eu deux joueurs Sénégalais qui venaient de Dakar. C’étaient Mamadou Diaw qui a joué après à Amiens en L2 et un autre joueur qui venait de la Jeanne d’Arc, Niang. Mamadou Niang qui est actuellement à Marseille ? Oui Mamadou Niang, il a été mon joueur à Draguignan. Après, je suis parti pendant deux ans en Chine avec Claude Leroy en tant qu’assistant. Par la suite, j’ai fait un an en Angleterre, au Cambridge United. Je suis revenu en France, où j’ai été entraîneur de Cherbourg pendant deux ans. A l’époque, j’avais également un joueur sénégalais du nom de Pape Ndiaye qui a joué en équipe nationale, il y a une dizaine d’années. Il a joué aussi avec Grenoble en France. Ensuite, je suis parti au Ghana, toujours en tant que coach assistant de Claude Leroy. Après une troisième place, lors de la dernière coupe d’Afrique, je suis parti en Zambie en Mai dernier. Votre équipe a battu celle de la Côte d’Ivoire (3-0), vous devez être aux anges ? Battre la Côte d’Ivoire 3-0, c’est une surprise pour tout le monde parce qu’elle est une grande nation de football en Afrique et c’est le pays organisateur qui a joué devant 30. 000 supporters. Mais, pour nous, ce n’est pas une surprise, parce que nous nous étions dit que nous allions créer la surprise d’entrée et nous l’avons réussi. Maintenant que nous avons fait une belle performance, nous en sommes très fiers. Mais, quand on est entraîneur, on fait toujours attention et on se dit qu’il ne faut pas se prendre pour plus fort que l’on est. Donc il va falloir confirmer. Vous avez une jeune équipe, qui joue très bien au football. Quand êtes-vous arrivé à sa tête et quel travail avez-vous réalisé jusque-là ? Je suis arrivé au mois de mai 2OO8 pour la préparation des éliminatoires de la coupe du monde et de la coupe d’Afrique. Parallèlement, nous avons travaillé avec les locaux. Nous travaillons avec eux, parce que c’est l’avenir de l’équipe première. La Zambie n’est pas une grande nation de football, si on ne travaille pas avec les jeunes, on ne pourra pas assurer le futur. C’est avec ces jeunes qu’il faut bâtir le futur. Votre prochaine sortie sera contre le Sénégal ; comment l’appréhendez-vous ? C’est une équipe que je connais assez bien, parce que je l’ai vue hier, mais aussi, je l’ai vue au mois de décembre dernier à Oman. J’étais par hasard là-bas, parce que je rendais visite à mon père spirituel, Claude Leroy. Donc j’ai vu jouer le Sénégal et j’ai trouvé que c’était une équipe très athlétique. Ce qu’elle a une nouvelle fois démontré hier. C’est une équipe qui sera très difficile à manœuvrer, mais pourquoi pas ? C’est un deuxième gros adversaire et on va donner tout ce qu’on peut pour le battre. Comment comptez-vous vous y prendre pour battre les Sénégalais ? En essayant d’être meilleur et plus fort qu’eux tout simplement. Notre force, c’est de bien jouer au football. Mais bien jouer au football, c’est aussi être capable de rivaliser avec l’adversaire dans les duels, être capable de rester bien organiser et de créer des mouvements offensifs comme on a fait hier (NDLR : samedi contre la Côte d’Ivoire). Mais chaque match est différent et ça ne sera certainement pas facile. Et le moral, il est bon dans le groupe ? Le moral, il est excellent. Il ne faut tout simplement pas tomber dans l’excès en pensant qu’on est les meilleurs, parce qu’on ne l’est pas. Si nous restons humbles et travaillons sérieusement, nous avons des chances de gagner ce match. Quelles sont vos perspectives dans cette compétition ? Tous les huit entraîneurs veulent gagner la compétition. Mais on peut avoir une grande ambition, sans connaître réellement la valeur de tous les adversaires. Moi, je connais bien le Ghana, parce que j’ai débuté les éliminatoires avec cette équipe. J’ai fait deux matchs qualificatifs, en tant qu’adjoint de Claude Leroy. Je les connais très bien et je pense que ce sont de grands favoris de la compétition.

Il paraît que vous avez déposé votre candidature pour le poste de sélectionneur du Sénégal… Oui, c’est vrai. Etre entraîneur du Sénégal, c’est quelque part un rêve. C’est un fantastique pays où il y a un travail immense à faire. Il y a beaucoup de joueurs de grand talent. C’est donc pour moi un gros challenge. Si ça ne se fait pas aujourd’hui, ça pourrait se réaliser un jour. A votre avis, sur quels aspects devra travailler le futur entraîneur du Sénégal ? Pour l’instant, je ne peux pas parler de ça. Je suis loin de devenir le coach. Il y a de nombreux Cv sur la table. Je ne sais pas si mon nom va intéresser les autorités sénégalaises, mais j’ose espérer qu’il en sera ainsi. C’est quand on prend fonction qu’on détermine le travail à faire. Je suis coach d’une autre nation et, pour l’instant, je me concentre sur ce tournoi. Mais, si les dirigeants sénégalais sont intéressés, pourquoi on ne pourra pas discuter. Vous avez sillonné un peu l’Afrique, pensez-vous que le football sénégalais pourra jouer un grand rôle au niveau continental ? . Bien sûr ! Aujourd’hui, je pense qu’il n’y a pas moins de 15O joueurs sénégalais à l’étranger. C’est énorme, et cela veut dire qu’il y a un potentiel fantastique. Et tous ces joueurs qui évoluent dans le championnat français par exemple n’hésiteraient pas trop, si on les sollicitait. Je pense par exemple à des jeunes comme Sakho du Psg qui sont sélectionnables. Avec ce potentiel, le Sénégal peut avoir une grande sélection. Ce pays a toujours été une grande sélection. Ce n’est pas parce qu’on n’est pas qualifié à une compétition que tout s’écroule. Non ! Il y a seulement un travail à refaire, et le potentiel est là, c’est plus important. Vous avez actuellement une grande équipe ; pourquoi voulez-vous quitter la Zambie ? Lorsque je suis arrivé en Zambie, un sponsor important était là et s’était engagé à financer nos contrats, mon adjoint et moi. Mais il s’est désisté du fait de la crise. Donc cela veut dire que la Fédération zambienne n’est pas sûre de pouvoir assurer nos contrats. Très clairement, j’ai dit à mon président que je me mettais à la recherche d’autres propositions. Parce que s’ils n’étaient pas capables d’honorer mon contrat, je ne pourrais pas rester. Maintenant tout est clair. Vous avez beaucoup travaillé avec Claude Leroy qui a eu à faire de bons résultats avec le Sénégal. Est-ce que cela n’a pas motivé votre candidature ? Pour l’instant, honnêtement, pour le moment, je n’en ai pas parlé à Claude Leroy. Je ne lui ai rien demandé. Seulement entre nous, il y a des liens forts. C’est quelqu’un qui compte beaucoup et qui continuera de compter pour moi. Car j’ai appris énormément de choses avec lui. Je peux dire, sans me tromper que c’est le meilleur coach blanc en Afrique, du point de vue de la longévité, 10, 15 ans. Je crois que c’est une belle expérience et une belle référence. Maintenant j’espère un jour suivre ses traces, et entraîner un jour l’équipe du Sénégal. Pourquoi pas ? A vous entendre, vous semblez assez pessimiste quant à vos chances d’être sélectionneur, avez-vous peur des grands noms ? Non, je ne suis pas du tout pessimiste. Seulement je connais les noms qui sont potentiellement éligibles à ce poste de sélectionneurs et il y en a de très grands. Mais je n’ai aucune crainte. J’ai mon métier, je travaille. Et, même si je ne suis pas encore très connu, j’ai confiance en moi. Donc ce n’est pas une question d’être pessimiste ou non. Pour les dirigeants comme moi, on aime avoir un grand nom comme référence, mais ce n’est toujours pas la bonne solution. Je pense que, dans le cas du Sénégal, on a besoin de quelqu’un qui a envie de travailler ; qui a envie d’habiter au Sénégal. Parce que je pense qu’il n’est pas possible d’être entraîneur et d’habiter en France. Je préférerais vivre en France, mais je vis en Zambie tous les jours, nous travaillons tous les jours parce qu’il y a un travail de fond à faire. Et sans ce travail, on n’arrivera à rien ; que ça soit en Zambie, au Sénégal ou ailleurs. Etes vous prêt à venir au Sénégal qui est dans une dynamique de ne plus recruter des entraîneurs qui demandent certains salaires comme les grands noms ? D’abord, je n’ai pas encore de nom pour demander de gros salaires.

Mbaye THIANDOUM, (envoyé spécial à Abidjan)

leral .net