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Hassan Bubacar Jallow, nouveau président de la Cour suprême de Gambie, succède au Nigérian Emmanuel Fagbenle


Rédigé par leral.net le Mercredi 15 Février 2017 à 17:41 | | 0 commentaire(s)|

Hassan Bubacar Jallow, chef-procureur de l'ONU pour le tribunal criminel international pour le Rwanda (ICTR) à Nairobi, Kenya, le 28 septembre 2006.
Hassan Bubacar Jallow, chef-procureur de l'ONU pour le tribunal criminel international pour le Rwanda (ICTR) à Nairobi, Kenya, le 28 septembre 2006.

Le magistrat gambien Hassan Bubacar Jallow, qui a occupé de hautes fonctions au sein de tribunaux de l'ONU, est devenu mercredi le nouveau président de la Cour suprême de Gambie, pays où des juges étrangers étaient traditionnellement nommés à des postes-clé.

M. Jallow, nommé par le nouveau Président de la Gambie Adama Barrow à ce poste qui en fait le premier magistrat du pays, fut de 2002 à 2003, juge de la Chambre d'appel du Tribunal spécial pour la Sierra Leone, puis Procureur du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) siégeant à Arusha (Tanzanie).

Les nouvelles autorités gambiennes, issue de la présidentielle du 1er décembre qui a mis fin à 22 ans de règne autoritaire du Président Yahya Jammeh, a annoncé son intention de "gambieniser" le système judiciaire.

Le prédécesseur de M. Jallow, le Nigérian Emmanuel Fagbenle - qui présidait auparavant la Cour d'appel de Gambie - avait ainsi succédé à la tête de la Cour à un juge pakistanais, Ali Nawaz Chowhan, limogé en 2015.

Ces juges étrangers - pakistanais, nigérians ou ghanéens - étaient accusés de servilité envers le régime et certains, parfois embauchés pour juger une seule affaire. Depuis l'indépendance en 1965 et avant M. Jallow, un seul Gambien, Abou Karim Savage, avait présidé la Cour suprême - de 2006 à 2009.

"Après vingt-deux ans d'injustice et d'abus de pouvoir, des compétences sont requises pour faire en sorte qu'on sente que la justice est rendue ainsi qu'en vue de la réconciliation pour donner une chance à la paix", a déclaré le Président Barrow, alors que M. Jallow prêtait serment.

L'expérience du nouveau président de la Cour suprême sera utile à la mise en place d'un Commission "Vérité et Réconciliation", promise par les nouvelles autorités pour se pencher sur les crimes commis durant le règne de Yaya Jammeh, ainsi qu'aux éventuelles poursuites de personnalités du régime déchu.

L'ONU et les défenseurs des droits de l'Homme accusent depuis longtemps les services gambiens de sécurité de meurtres, tortures et détentions arbitraires.

"Au sein du système judiciaire, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire en sorte que la justice soit conforme aux attentes de la communauté aux normes internationales requises", a expliqué M. Jallow après avoir prêté serment.

Ce dernier fut ministre de la Justice du président Dawda Jawara, qui dirigea le pays entre l'indépendance et son renversement en 1994 lors du coup d'Etat mené par Yahya Jammeh. Il a également siégé de 1998 à 2002 en tant que juge de la Cour suprême de Gambie.

Avec AFP