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Hivernage et patients qui désertent les hôpitaux: Et si le paludisme tuait plus que la Covid - 19?

Rédigé par leral.net le Samedi 27 Juin 2020 à 20:48 | | 0 commentaire(s)|

il y a de fortes chances que le paludisme soit beaucoup plus mortel que la Covid-19. Le coordonnateur du PNLP tire la sonnette d’alarme dans "Enquête". Surtout que l'hivernage sera précoce et les patients, en cette période de pandémie, fuient les hôpitaux comme la peste.


Avec un hivernage précoce, le pays va apprendre à vivre avec deux (2) maladies, la covid-19 et le paludisme. La situation est d’autant plus grave que les deux pathologies ont pratiquement les mêmes symptômes. Ce qui fait dire au coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), Docteur Doudou Sène, qu’ils ont un double défi à relever. C’est-à-dire garantir la mise en œuvre des programmes et barrer la route à la Covid-19.

Plus de morts du paludisme lors des pandémies

On s’est rendu compte, en 2014, lors d’Ebola en Guinée et en Sierra Leone, qu’il y a eu plus de 14 mille morts supplémentaires liées au paludisme. Ce sont les mêmes impacts, actuellement. Parce la population a commencé à fuir les structures de santé, le personnel de santé aussi avait peur. Donc, toutes ces leçons sont tirées par notre système de santé’’, a argumenté Dr. Sène.

Que les populations se rendent à l'hôpital

"On leur fait le test de diagnostic rapide (TDR). Si c’est le paludisme, on traite, si c’est la Covid, on vous prend en charge’, précise-t-il. La guerre, c’est toutes ses composantes. Il faudra garantir ce combat pour que les gens soient dans une bonne santé. Covid, paludisme et toutes les autres maladies qu’il y a, nos pays n’ont pas les moyens de supporter autant de catastrophes sanitaires de cette ampleur. Il commence déjà à pleuvoir dans certaines zones. Si on nemaintient pas les activités, il y a des fortes chances que le paludisme soit beaucoup plus mortel que la Covid elle-même’’, prévient le Dr. Sène.

Le danger qui guette les femmes enceintes

Pour le coordonnateur du PNLP, il urge de faire le plaidoyer afin que les populations continuent d’utiliser les moustiquaires imprégnées. Car, révèle-t-il, le paludisme devient très grave dans des zones où il y a une disparition progressive de cette maladie.
Parce qu’il y a une baisse de l’immunité des populations. Donc, quand on a un paludisme, rapidement, on développe la forme grave qui peut être mortelle, plus mortelle que la Covid-19. Les femmes enceintes doivent assurer le traitement préventif intermittent. Ce traitement les protège et protège le fœtus’’, conseille le médecin.

Le paludisme a connu une baisse de plus de la moitié des cas en 2019 au Sénégal. Le pays était à 530 745 cas en 2018. En 2019, il s’est retrouvé avec 354 000 cas confirmés. Soit une réduction d’environ 28 % sur l’ensemble du territoire national. Le nombre de décès a également chuté. Il était de 550 en 2018, contre 260 décès pour 2019, une réduction de plus de 51 %.

Ces résultats ont été obtenus grâce aux actions menées en 2018, notamment la grande campagne de distribution de Milda. “Neuf millions de moustiquaires ont été distribuées. Mais c’est également grâce à la prise en charge précoce des cas, avec la stratégie de Pcadom (prise en charge à domicile des cas). Celle-ci permet de recenser rapidement les cas
suspects et de les tester
", a-t-il conclu.