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Homélie Lundi 15 Août - Assomption de Marie : La Prière du peuple chrétien !

Rédigé par leral.net le Lundi 15 Août 2016 à 15:37 | | 0 commentaire(s)|

En te regardant Marie, couronnée Etoiles, habillée de la splendeur du Paradis, assise à cote du Soleil de Justice, Jésus ton Fils, il se pourrait Marie qu’on oublie qui tu es vraiment, il se pourrait qu’on te voit lointaine et injoignable dans ta magnificence. Mais tu nous as appris à te connaitre comme tu es vraiment et nous t’aimons car tu es l’une des nôtres, tu es comme nous, tu partages notre nature faible et sublime en même temps. Dis-nous, Marie, qui tu es!


Homélie Lundi 15 Août - Assomption de Marie : La Prière du peuple chrétien !
Je suis la jeune fille de l’Annonciation. Simple, effacée dans ma vie de Nazareth, je ne rêvais que d’une vie paisible, avec un mari qui aurait fait ma joie, entourée de mes enfants, rien d’étrange, rien d’extraordinaire, dans la pauvreté, le travail assidu, la simplicité d’une vie paysanne. Mais l’Ange est arrivé un jour, et ma vie a basculé. Je me suis retrouvée dans une histoire immense, plus grande que moi : Dieu m’a regardée, moi la dernière des filles d’Israël, il m’a aimée ; moi la plus inconnues de tous ! J’ai dit oui, sans savoir, j’ai accepte sans comprendre, je me suis retrouvée dans un tourbillon qui m’a fait monter plus haut. J’ai été choisie pour être la mère de Dieu, un Dieu fou d’amour au point de donner son Fils pour nous et ce Dieu avait besoin d’une mère pour naître sans effrayer, pour entrer dans ce monde en douceur, j’étais là, j’ai dit oui !

Je suis la jeune promise de Joseph. Il n’a pas été facile de lui faire comprendre à ce qui c’était passe, il n’a pas été facile pour lui d’accepter mes explications. Je l’aimai beaucoup et le voir souffrir devant cet imprévu faisait mal. Il croyait que je l’avais trahi, il pense que j’étais une fille légère et sans pudeur. Je me voyais déjà dénoncée et je savais le sort qui m’attendait. C’est là que je su qu’il m’aimait vraiment. Heureusement le rêve lui a dit la vérité et à partir de ce moment un nouvel amour nous a brûlés, ce n’était plus l’attraction de chair, c’était un amour pur, un don sans réserve de toute sa vie pour l’enfant et moi.

Je suis mère à Bethléem. Lors de notre voyage vers Bethléem j’ai senti le moment venir, dans l’angoisse la plus grande, dans le dénuement total, fatiguée du voyage, sans aucune assistance, loin de nos familles, dans la complète pauvreté, j’ai compris que ce Dieu ne pense pas comme les humains, qu’il était original en tout, unique dans sa façon d’être. Joseph était là, heureusement, j’ai vécu ce travail comme toutes celle qui donnent la vie, j’ai souffert la précarité de la situation, les regards indifférents de tant d’autres préoccupés à se caser. J’ai vu ce que signifie être étranger, être loin de chez soi, enceinte prête à accoucher ! Il est arrive en cette nuit et d’un coup tout est fini, la joie m’a envahie, j’étais au ciel, car le ciel était descendu sur la terre, il était là comme n’emporte quel bébé, personne ne savait, Joseph, moi! Les bergers ont accouru comme attirés par une force mystérieuse, ils ont compris que cet enfant était spécial. J’étais mère, je le suis aussi pour toi, car en ce jour j’ai engendrée avec lui tous ceux qu’il aurait appelés, et bien plus loin, tous les enfants de Dieu.

Je suis la mère angoissée du Temple. Et si je l’avais perdu pour toujours ? Une course angoissante avec Joseph à la recherche de cet enfant perdu de douze ans. Mais comment cela est arrive ? Pour chaque enfant que je voyais, un battement de cœur, et le cours continuait. Comment ai-je perdu le trésor de Dieu, le bien par excellence, comment n’ai-je pas veillée jusque au bout ? L’angoisse grandissait avec les jours qui passaient. Enfin, le voir assis entre les savants du temple, un cri de soulagement. Pourquoi tu nous as fait cela ? Je suis avec mon Père ! Une belle consolation pour une mère déchirée, mais il avait dit vrai ! Il était avec son Père.

Je suis la femme anéantie aux pieds de la croix. Le silence était déchiré par les cris des soldats, les insultes, les blasphèmes. Tout le monde avait fui, j’étais seule, avec mes compagnes, le jeune Jean était avec moi, je m’étais aggripée sur lui. Le cœur muet, le regard perdu, une douleur lancinant au dedans de moi, impuissante devant ce Fils défiguré. J’étais seule, étourdie. Mais l’ange avait dit qu’il sera appelé le Fils de Dieu, que son regne n’aurait pas de fin, il avait dit qu’il sera grand, l’héritier du trône de David ! Comment continuer de croire ? Comment comprendre cette tournure de l’histoire ? J’ai vu en ce moment la douleur et la disparation de toutes les mamans du monde, j’ai ressenti sur moi les cris des millions de femmes, d’hommes, j’ai vu les condamnés de tout bord. Je sais maintenant, je comprends le gout amère de la disparation, j’étais avec lui sur la même croix, comme Simeon l’avait dit : toi femme, un glaive va te blesser….

Je suis la cause de votre joie. Une petite louer d’espoir m’habitait ces jours après la mort de mon Fils, un sentiment d’attente confiante, car je savais que ce n’était pas possible que l’histoire se termine ainsi ! Je l’ai vu ressuscité, je l’ai serré entre mes bras, j’ai pleuré comme une folle, folle de joie, il était vivant. Alors j’ai compris, la promesse, j’ai vu enfin se réaliser l’annonce, j’’ai compris que la route de Dieu est insondable et que seulement la foi peut illuminer la vérité.

Et je te dis en ce jour de fête, courage, ne crains pas ! Tu es malade, il porte ta souffrance ; tu es désespéré, ne te découragee pas ; tu vis mal ta vie, il est là á tes côtes ; tu fais le mal, il ne te juge pas, il te pardonne ; tu aspires à un nouvel avenir, il pense á toi. Moi qui suis sa mère je le sais, je suis aussi ta mère et je sais qu’il n’abandonne personne et moi non plus je ne vous abandonne pas.

Amen !

Père Bruno Favero