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Hôpital de Pikine: Aïcha Diallo, 12 ans meurt à cause de 200.000 FCfa


Rédigé par leral.net le Mardi 17 Octobre 2017 à 12:54 | | 0 commentaire(s)|


Sa vie, elle l’a perdue. La gamine de 12 ans internée depuis vendredi à l’hôpital de Pikine à cause d’une hémorragie et que les médecins avaient laissée à son sort. Aïcha Diallo, dont on vous disait qu’elle risquait sa vie dans cet hôpital public, n’a pas survécu. La petite fille est morte, hier.

Le délit de non-assistance à personne en danger s’est transformé en drame pour la petite Aïcha Diallo. La gamine de 12 ans, admise à l’hôpital de Pikine, vendredi, alors qu’elle souffrait d’une hémorragie de l’anus consécutif à un bout de bois qui s’y était enfoncé alors qu’elle jouait avec une amie sur la terrasse de sa maison familiale, à la cité COMICO de Yeumbeul, n’a pas survécu, Aïcha est morte.

Aïcha Diallo est morte à cause de la grave négligence dont les médecins de l’hôpital public de Pikine (sis au camp Thiaroye), ont fait montre à son égard à cause d’une misérable facture de 200 000 francs à payer avant toute intervention. En effet, l’hôpital réclamait à Fatima, la maman d’Aïcha, qu’elle honore un paiement de 200 000 francs avant de procéder à l’intervention chirurgicale qui devait lui sauver la vie.

Son ventre gonfle, les médecins la traite, elle trépasse

Malheureusement, la pauvre dame n’avait pas les moyens d’honorer une telle facture. Conséquence, l’enfant a été abandonnée à son sort dès son admission vendredi, jusqu’au dimanche, tard dans la soirée. C’est quasiment en pleine nuit, a renseigné sa mère, alors qu’Aïcha souffrait le martyre et que son ventre gonflait dangereusement, et du fait de ses cris incessants de douleur, que les médecins ont consenti à s’occuper d’elle. Hélas, c’était déjà trop tard. Car, le mal était déjà fait depuis bien longtemps.

En effet, les soins qui lui ont été alors administrés n’ont servi à rien. Et au petit matin de ce macabre dénouement, Fatima a été informée que sa petite fille n’était plus de ce monde. Fatima a su qu’elle ne reverrait plus jamais le sourire joyeux de sa petite Aïcha, si pleine de vie. Parce qu’elle n’était pas en mesure de payer la modique somme de 200 000 francs. L’hôpital a refusé à sa fille, son droit aux soins.

Un droit pourtant reconnu aux citoyens sénégalais par la Constitution de ce pays. Mais, hélas, Aïcha, comme sa maman Fatima, est de ce lot de millions de citoyens de seconde zone, qui n’ont aucun droit dans ce Sénégal. Aïcha fait partie de ces enfants qui partent à la fleur de l’âge, car issue de couches défavorisées que l‘Etat considère comme quantité insignifiante.

Des bonnes volontés voulaient sauver Aïcha

Et dire que dans la matinée d’hier, alors qu’on ignorait encore le sort de Aïcha Diallo, le secrétariat de notre rédaction a reçu des coups de fil de bonnes volontés ayant eu échs du sort de cet enfant à travers l’article que nous lui avons consacré dans notre édition de ce lundi et qui voulaient prendre en charge ses frais médicaux. Sauf que vers 13h, lorsque nous avons joint ses proches pour leur transmettre le message, la douleur fut grande d’apprendre qu’Aïcha n’était plus de ce monde, qu’on l’avait laissée mourir… pour 200 000 francs !

Alors, oui, la colère est immense, le ressentiment énorme. Et le pire, c’est devoir se dire que ce n’est là qu’un cas de plus, de mort par négligence dans nos hôpitaux où, sans argent, les pauvres n’ont droit qu’à une place à la morgue, direction au cimetière, comme Aïcha Diallo qui a été inhumée hier, après la prière de 17h, à Yeumbeul.

Du côté de la direction de l’hôpital de Pikine, c’est encore l’omerta. Personne n’a souhaité éclairer notre lanterne. Juste sait-on, à travers la chargée de communication, Mme Ndiaye, que l’hôpital va réagir ce mardi. Cela, après la réunion de crise convoquée par la direction, pour statuer sur ce terrible cas qui en dit long sur l’état de nos hôpitaux. Certainement qu’après cette réunion, on en saura plus sur ce cas tragique.


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