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Idrissa Seck, le nouveau mouride: Et après ?

Connu comme un fervent disciple de Cheikh Ahmad Tidiane Chérif, le président du Parti Rewmi, Idrissa Seck est devenu, depuis la semaine dernière, un talibé mouride après son allégeance au Khalife général des mourides, Serigne Sidy Mokhtar Mbacké. Un acte qui fait l'objet de multiples interprétations, d'après le journal EnQuête .


Rédigé par leral.net le Vendredi 12 Septembre 2014 à 10:02 | | 0 commentaire(s)|

Idrissa Seck, le nouveau mouride: Et après ?
Pour le président du Cercle des intellectuels, Serigne Fallou Dieng interrogé, par le canard, "cet acte d'allégeance n'est nullement sérieux et relève d'une stratégie de manipulation qui va de pair avec l'opportunisme politique". Le guide religieux dénonce un "complot ourdi par le Parti démocratique Sénégalais (PDS) pour organiser les retrouvailles de la grande famille libérale", un projet longtemps annoncé mais jamais concrétisé. "Abdoulaye Wade, ancien chef de l'Etat, est un disciple du Khalife Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, de même que le président de la République Macky Sall. Maintenant qu'Idrissa Seck est venu se joindre à eux, ils peuvent se réveiller un beau jour pour sceller leur unité et dire que c'est le Khalife qui leur a demandé de s'unir", suspecte-t-il. Et M. Dieng d'ajouter : "Ce qui est déraisonnable dans cette affaire, c'est qu'Idrissa Seck attende à 56 ans pour faire acte d'allégeance". En clair, Serigne Fallou Dieng condamne "une vile tentative du président du Rewmi de se servir de la tarikha mouride pour espérer être élu président de la République en 2017".

Interrogé par nos confrères, le politologue Ibou Sané, pense que "la plupart des hommes politiques pensent que, pour accéder au pouvoir, il faut être mouride, cela n'a pas toujours été le cas. Bon nombre d'entre eux l'ont essayé et échoué", dit-il. Selon l'enseignant à l'université Gaston Berger de Saint-Louis, en changeant de confrérie de cette façon-là, Idrissa Seck risque de se mettre à dos Tivaouane et de le payer très cher". En plus, indique Sané, "Tivaouane pourrait le bannir à jamais et lui tourner le dos lors des prochaines échéances électorales".

Au sein de Rewmi, l'on dégage en touche ces "suspicions" autour de cet acte d'allégeance. "Je ne vois pas pourquoi les gens veulent en faire une interprétation politique", déplore Déthié Fall. Condamnant des "analyses tendancieuses" des uns et des autres autour de cet acte d'allégeance, le vice-président de Rewmi, soutient qu'Idrissa Seck a fait son choix d'affirmation de sa foi et d'appartenance assumée envers une tarikha sous le guide d'un chef religieux.

Abondant dans le même sens que son camarade de parti, Yankhoba Diatta accuse les "apéristes" de vouloir en faire un débat. "Je ne sais pas pourquoi ça fait peur aux gens de l'Alliance pour la République (Apr) pour qu'ils commentent cela. Je me demande en quoi cela les gêne. Combien de fois Macky Sall a fait le tour des chefs religieux de ce pays pour aller solliciter des rapports avec eux. Il n'y a rien de particulier dans cela", déclare l'ancien adjoint au maire de Thiès.

Ibrahima Racine Kane


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