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Il ne faut pas que l’extérieur soit trompé ! - Par Madior Diouf


Rédigé par leral.net le Samedi 7 Mars 2015 à 10:23 | | 11 commentaire(s)|

Il ne faut pas que l’extérieur soit trompé ! - Par Madior Diouf
L’agitation de l’ancien président du Sénégal, dont le fils va connaitre bientôt le terme de son procès, dans le cadre de la traque des biens mal acquis, est fondée sur la volonté affirmée par le père, à plusieurs reprises, de s’opposer au jugement. Malgré les vociférations répétées de cet homme qui sait user des médias, Il n’y a pas le feu au Sénégal et il n’y a aucune raison qu’il y en ait. Le Sénégal vit, depuis la traque des biens mal acquis, au début du premier mandat du président Macky SALL, élu par une majorité écrasante en 2012, une période pendant laquelle l’ancien président Abdoulaye WADE tente de divertir le pouvoir actuel, de l’essentiel de l’action qui fera la différence entre les deux pouvoirs.

Pourquoi l’agitation du président WADE ? Il a exprimé ce qu’il veut à plusieurs reprises en passant du rêve au constat de la réalité. Il est descendu de trois paliers ; d’abord en ne voulant pas que son fils soit jugé, ensuite qu’il ne soit pas condamné et enfin que le président Macky SALL le fasse libérer. Il est même descendu ces jours-ci dans les caniveaux en choisissant, comme forme de pression pour obtenir ce qu’il veut, l’insulte,la calomnie, toute la peinture en noir dont il est capable, sans souci de la vérité, contre celui qu’il sollicite dans son désarroi de père impuissant devant les exigences de la loi et du fonctionnement républicain des Institutions. Le président Macky SALL qu’il sollicite maladroitement a un pouvoir à défendre au bénéfice de la nation qui n’aurait pas chassé le président WADE du pouvoir par les urnes s’il avait bien géré ce pouvoir que son successeur détient aujourd’hui. Tout naturellement l’on ne peut pas s’attendre à voir le président Macky SALL ignorer la séparation des pouvoirs, ni leur égale respectabilité, ni l’autonomie des trois pouvoirs constitutifs de la République.

Consolider la République c’est évidemment garantir le fonctionnement républicain des trois pouvoirs. Mais ces vérités n’intéressent pas le père dans le désarroi, du fait de son impuissance. Il faut qu’on fasse ce qu’il veut. Il se livre à cette fin à des outrances verbales sans retenue ni sens de l’éthique et de nos valeurs. Il est pourtant lucide. Sa forme de délire est une folie feinte. Il ne veut pas admettre d’être impuissant devant les exigences de la justice des hommes. Sa conception du pouvoir, le modèle qu’il a pratiqué en république, c’est le pouvoir sans limite ou la monarchie absolue.
Mais le contexte du redressement de notre pays par le président Macky SALL, après la gestion du président Abdoulaye WADE, recommande autre chose que ce que veut notre aîné qui ne peut plus rien dire de crédible à la jeunesse en matière de valeurs de notre monde, après le scandale de sa folie feinte.

Le raffermissement des Institutions, par, notamment, la limitation du nombre et de la durée des mandats du président de la République, entre dans le consensus élaboré par la classe politique de notre pays depuis 1992, sous le président AbdouDIOUF. L’apport du président Macky SALL en matière de durée des mandats électifs, du conseiller municipal au président de la République, est le choix de la durée de cinq ans pour le président de la République. Jusqu’ici il y a eu pour les trois premiers présidents de la République, depuis l’indépendance en 1960, vingt ans pour les deux premiers et douze ans pour le troisième. Les choses devraient se stabiliser à deux mandats de cinq ans chacun. Le président Macky SALL qui est élu pour sept ans veut demander au peuple s’il accepte que la date d’effet d’une réduction à cinq ans de son premier mandat soit ou bien avant les prochaines élections législatives en 2017, ou bien au terme du septennat en cours, en 2019. Il n’est pas obligé de le faire même s’il a déclaré en campagne électorale qu’il adhère au consensus de la réduction du septennat au quinquennat. Il n’y a pas d’enjeu concernant la date d’effet et respecter la loi n’est pas moins important qu’éviter d’être accusé de wax waxeet (idest : de se dédire) à la WADE.

Le président WADE, lui, s’est trouvé mal à l’aise dans cet effort de rationalisation décidé par la classe politique depuis 1992, à l’instigation du président Abdou DIOUF qui avait accepté d’écouter les partis. Elu en 2000 pour un mandat de sept ans, le chef de la première Alternance se voulut une image de démocrate et soumit à un séminaire gouvernemental la question de la date d’effet pour l’introduction dans la Constitution du quinquennat pour le mandat du président de la République. Il fut répondu au président Abdoulaye WADE que puisqu’il était élu pour sept ans l’on était d’accord qu’il prenne ses sept ans, ce qui ne faisait pas obstacle aux innovations de durée et de nombre de mandats du président de la République à mettre dans la Constitution. Il prit ses sept ans, fit adopter par référendum la Constitution modifiée, mais par la suite, il fit modifier encore la Constitution, cette fois par voie parlementaire, pour consacrer un retour au septennat qui s’impose aujourd’hui au président Macky SALL. Celui-ci est très différent de son prédécesseur et par la génération à laquelle il appartient et par son projet pour le Sénégal.

Le quatrième président de la République du Sénégal est surtout très soucieux du développement du pays. Il a élaboré une vision qu’il a concrètement fait connaître par le Plan Sénégal émergent (PSE). Sa mise en œuvre en cours a déjà fait consacrer, par les lois de finances pour la période 2012-2014 et la loi de finances de 2015, mille vingt-et-un (1021) milliards de francs CFA au développement de dix régions sur les quatorze, à l’occasion de Conseils des ministres délocalisés, une démarche de programmation concertée des dépenses pour le développement qui favorise la vigilance des élus sur ce qui se fait en matière de réalisations les plus urgentes pour développer leurs terroirs.

Mais les questions de développement n’intéressent pas WADE. Il veut réussir une diversion inacceptable consistant à occuper les médias, notamment les manchettes des quotidiens, par des déclarations guerrières défiant l’Etat sur le procès de son fils qu’il veut soustraire à la justice sans jugement. Il développe une agitation pour tenter d’intimider et donner du Sénégal une fausse idée de la réalité, celle de faire croire au sérieux d’un risque d’explosion populaire. Or le président Macky SALL doit réussir, lui, le redressement après WADE par des actions qui concernent à la fois l’économie et les institutions. Il doit en effet réaliser des pas importants dans le développement économique et social avec un fort accent sur l’environnement dominé par les problèmes liés à sept cents kilomètres de côte atlantique à l’ouest et à une frontière nord qu’enjambe de plus en plus le désert. Il assoira ainsi de manière plus solide la culture démocratique et le dynamisme d’une classe politique qui sait où l’on va dans la bonne direction et comment y aller ensemble.

WADE, qui fait comme s’il ne savait pas qu’il a perdu le pouvoir et pourquoi, agit, et subit un échec chaque fois, pour provoquer une réaction populaire contre le régime qui a remplacé le sien : il a tenu des propos pour susciter un soulèvement populaire et il a échoué. Il a souhaité un coup d’Etat militaire et a parlé à cette fin ; mais les forces armées ont montré qu’elles ont plus de maturité et de patriotisme que lui. Il projette d’empêcher que la justice termine son travail dans le procès de son fils mais il est assez discrédité pour ne plus espérer qu’on se sacrifie pour sa cause plutôt familiale. La construction nationale n’est pas son souci, ni un modèle salutaire à laisser à la jeunesse, ni le respect des valeurs de la République. Il est assez lucide pour le savoir. Mais il est un père désespéré. Pourtant tout ce qui arrive à son fils est de sa faute. Il n'avait pas à prendre le pouvoir sans limite comme modèle dans sa gestion. Il l’a fait et vit mal aujourd’hui son impuissance devant les exigences de la loi.

L’ancien président de la République qu’il est doit se persuader cependant que la forme de ses pressions et leur direction pour obtenir ce qu’il veut ne peuvent lui apporter que le désaveu indigné, loin de quelque forme de pitié que ce soit. Quand il déclare qu’il n’acceptera pas que son fils soit condamné, il veut que le président Macky SALL s’immisce dans le travail de la justice et impose ce que WADE veut. Mais WADE a été chassé du pouvoir par les urnes, entre autres raisons pour sa gestion de la justice. Il sait que ce qu’il veut n’est pas possible pour un président de la République différent de celui qu’il a été.

Il faut rappeler à ce sujet que la Constitution donne le droit de grâce au président de la République, mais que l’exercice en est encadré. C’est lorsque la justice s’est définitivement prononcé que commence une période pendant laquelle l’usage du droit de grâce est possible en faveur d’un condamné. Il ne faut pas d’ailleurs que dans une telle décision le président de la République donne l’impression de désavouer la justice en usant par exemple du droit de grâce dès le lendemain de la condamnation d’un citoyen par la justice.

C’est conscient de tout cela que l’ancien président WADE, qui a l’expérience non seulement d’un avocat mais d’un enseignant de droit à l’université, veut tenter d’imposer au président Macky SALL de faire preuve de mépris de la Justice. Il le tente si maladroitement qu’il use de tout ce qu’il croit pouvoir être efficace, sans souci ni de la vérité, ni de l’éthique. Les injures, les grossièretés, la calomnie, tout est bon pour lui quand il tente d’atteindre son objectif. Il ignore volontairement nos valeurs. Laissons-le à ses rêves et à l’indécence de tout ce qu’il est capable de dire. Que la caravane du changement selon la vision de Macky SALL passe ! Le président Lamine GUEYE disait qu’ « on n’arrête pas la mer avec ses bras ». Le président Macky SALL, par la sérénité dont il a fait preuve, face aux outrances que tout le monde condamne, a montré le chemin aux acteurs du développement ainsi qu’à tous les citoyens, très nombreux, qui le soutiennent, qui pensent à tout le travail qui permettra de réaliser le projet d’un nouveau Sénégal par l’effort de tous et le bon compagnonnage. Que donc résolument, tout le monde laisse la justice faire son travail dans l’atmosphère de sérénité qu’exige ce travail.

Dakar, le 6 mars 2015.
Pr. Madior DIOUF
Secrétaire général du RND.