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Imam Alioune Ndao : "Mes champs sont des camps d’entraînement pour récolter du mil, de l’arachide…"


Rédigé par leral.net le Lundi 7 Mai 2018 à 15:25 | | 0 commentaire(s)|

L’audition d’Imam Alioune Badara Ndao s’est poursuivie ce lundi 7 avril devant la Chambre criminelle spéciale de Dakar. A l’ouverture de l’audience, il répond aux questions de ses avocats.

Interpellé par Me Basse sur une partie du procès-verbal de la gendarmerie selon laquelle son daara et ses exploitations agricoles constituent des centres d’endoctrinement et des gîtes pour les jeunes combattants djihadistes en partance en ou retour des zones de conflits, le guide religieux l’a battu en brèche.

« J’ai ouvert mon daara depuis 1989. Et jusqu’ici aucun de mes élèves n’a eu à s’affilier à une organisation terroriste. Ils sont soit des commerçants, des éleveurs ou des enseignants », s’est lavé à grande eau l’accusé. Qui renchérit : « Mes exploitations agricoles ne sont que des camps d’entraînement pour récolter du mil, de l’arachide… », a-t-il répondu avec ironie.

S’indignant de la manière dont les gendarmes avaient débarqué chez lui dans la nuit du 26 au 27 octobre 2015 pour le cueillir, le présumé tête de file des présumés terroristes a révélé que depuis ce jour, l’une de ses filles est atteinte d’une crise d’épilepsie.

« J’avais dit aux gendarmes qu’une simple convocation suffisait pour je me déplace pour venir vous répondre. Tellement ils avaient troublé la quiétude des membres de ma famille, quatre parmi eux (des filles) s’étaient même s’évanouies. L’une d’elle qui est ma propre fille, n’arrive pas jusqu’ici à se relever de ses crises d’épilepsie », a-t-il confié.

« C’est pourquoi je leur avais dit que les informations qu’ils ont reçues de leurs renseignements généraux, ne sont pas fiables. Et la lutte contre le terrorisme ne peut pas se faire par l’usage de la force mais par le dialogue »,a-t-il ajouté.

Sur ses relations avec les confréries et l’Etat, Imam Ndao a soutenu qu’il est en parfaite harmonie avec toutes les familles religieuses, surtout celle de Serigne Bassirou Mbacké de Ndorong. « J’avais aussi prêté 6 salles de classe à l’Etat dans mon daara pendant 2 à 3 ans. C’est par la suite qu’ils ont construit l’école franco-arabe qui est côte à côte avec mon daara et qui porte le nom de mon père Elhadji Ousmane Ndao. Et c’est moi qui leur ai donné cette parcelle parce qu’elle faisait partie de l’assiette foncière que m’avait offerte le directeur du cadastre, Moustapha Sow », a-t-il souligné.





Kady Faty Leral