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Incendie du puits de gaz de Ngadiaga: ”Incompétence et manque de rigueur’’, selon Cheikh T. Dièye

L’incendie d’un des puits de gaz de Ngadiaga, depuis samedi dernier, rappelle que “l’incompétence et le manque de rigueur’’ du gouvernement pourraient valoir aux citoyens “les plus grandes désillusions’’ et, pis, les “mettre en danger’’, selon Cheikh Tidiane Dièye.


Rédigé par leral.net le Vendredi 25 Décembre 2020 à 09:10 | | 0 commentaire(s)|

Incendie du puits de gaz de Ngadiaga: ”Incompétence et manque de rigueur’’, selon Cheikh T. Dièye
Au moment où le Sénégal se prépare à faire sa rentrée dans l’ère de l’économie pétrolière et gazière, l’explosion du puits de gaz naturel SA2, l’un des 16 puits exploités depuis le milieu des années 2000 par la société Forteza et Petrosen, vient nous rappeler que l’incompétence et le manque de rigueur de notre gouvernement pourraient nous valoir les plus grandes désillusions et, pis, nous mettre en danger. Arrivés sur les lieux de l’accident, le ministre de l’Environnement comme celui du Pétrole ont montré, sinon leur manque de maîtrise de ces sujets complexes, du moins leur manque de transparence, puisqu’ils ont cherché à détourner notre attention du vrai problème’’, affirme le coordonnateur national de la plateforme Avenir Senegaal Bi Ñu Begg, dans un document transmis hier à “EnQuête’’.

D’après lui, il ne s’agit pas ici de plan de gestion environnementale, ni d’étude d’impact. Pour le Dr. Cheikh Tidiane Dièye, la vraie question, la seule, est celle de savoir si la société Forteza, qui exploite ce site, a mis en place un plan d’opération interne (POI). Ceci conformément aux dispositions de l’arrêté interministériel n°4862 du 14 juillet 1999, “rendant obligatoire l’établissement d’un plan d’opération interne dans certains établissements classés et d’un plan particulier d’intervention (PPI) dans les collectivités locales présentant à l’intérieur de leur périmètre territorial des installations classées soumises à l’élaboration d’un POI’’.

Aucune société intervenant dans ces domaines dits à haut risque, ne peut intervenir au Sénégal sans avoir un POI. Ce plan est géré par le ministère de l’Environnement, de la même manière qu’il gère et valide l’étude d’impact environnemental.

Le POI évalue les risques majeurs de la société et prévoit des contremesures pour chaque risque. Pour une société qui exploite du gaz, on ne peut pas ne pas prévoir un risque incendie et se préparer en conséquence, notamment en identifiant les moyens techniques et humains à mobiliser pour résoudre les problèmes dans les délais les plus courts possibles
’’, souligne-t-il.

Selon toujours « EnQuête », plutôt que de répondre à des questions qui ne se posent pas, le coordonnateur national de la plateforme Avenir Senegaal Bi Ñu Begg invite les deux ministres à apporter des réponses claires à certaines interrogations. Il s’agit notamment de savoir si des exercices d’application du POI ont été effectués au moins deux fois par an, “pour vérifier sa fiabilité’’.

Ceci, afin de combler, d’après M. Dièye, au besoin, “ses lacunes éventuelles’’ et également, pour former le personnel et l’établissement et permettre sa mise à jour de manière continue et régulière.

Par-delà Forteza, quelles sont les dispositions prises par le gouvernement pour s’assurer que toutes les compagnies qui interviennent au Sénégal dans ces secteurs à haut risque disposent de procédures éprouvées, pour non seulement prévenir les accidents, mais aussi intervenir avec efficacité et diligence lorsqu’ils surviennent, sans être obligés de faire appel à l’armée française ou à des experts étrangers ? ‘’, questionne-t-il.

N’ayant manifestement pas les moyens de gérer ces situations complexes, M. Dièye pense que le gouvernement devrait, sans retard, “corriger ces déficiences’’, avant d’entamer l’exploitation du pétrole et du gaz.

Il est absolument nécessaire, pour protéger les personnels travaillant sur les sites d’exploitation pétrolière et gazière ainsi que les populations environnantes, de s’entourer de toutes les garanties de sécurité nécessaires. Tous les pays africains qui se sont lancés dans cette activité, en ayant en tête que les hypothétiques milliards à gagner, sans égard pour la santé et la sécurité de leur population, se sont souvent retrouvés floués, exploités et délaissés. C’est ce qui conduit à la malédiction des ressources naturelles. Nous pouvons encore l’éviter’’, conclut-il.