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Indemnisation des impactés du Ter à Rufisque: Entre sentiment d’injustice et goût d’inachevé

L’injustice et le goût d’inachevé sont les sentiments qui habitent les impactés du TER, dans la ville de Rufisque. En plus des sommes incomplètes qui ont été données à quelques-uns, certains courent toujours derrière leur enveloppe. Les membres du collectif, accusent l’APIX, les services du Domaine et du Cadastre, de traîner les pieds dans la mise en œuvre des directives du chef de l’Etat, Macky Sall. "Sud quotidien"


Rédigé par leral.net le Mercredi 25 Août 2021 à 10:26 | | 0 commentaire(s)|

Indemnisation des impactés du Ter à Rufisque: Entre sentiment d’injustice et goût d’inachevé
La question de l’indemnisation reste encore un grand point d’achoppement entre les impactés et les promoteurs du projet du Ter, en particulier l’APIX maitre d’ouvrage. Selon le coordonnateur du collectif des impactés, Babacar Guèye, «ils sont toujours dans l’attente des sommes dues dans le cadre du plan d’actions des indemnisations, malgré les directives du président de la République, allant dans le sens de corriger les inégalités dans le barème du foncier appliqué aux concernés de Rufisque».

En effet, le projet compte 12 500 impactés sur tout le tracé de Dakar à Diamniadio, dont les 3 500 sont des maisons ou concessions alors que le reste est constitué par des places d’affaires ou locataires. Pour la ville de Rufisque, ce sont 1 227 dossiers qui sont recensés, dont 700 places d’affaires ou locataires et 450 maisons ou concessions.

Dans le cadre de l’indemnisation, c’est une enveloppe de 45 milliards qui a été prévue initialement, mais selon Babacar Guèye, cette enveloppe a été revue à la hausse et portée à 92 milliards. Pour Rufisque, c’est 3 milliards 867 millions qui sont prévus. Mais, les impactés s’étaient toujours estimés lésés dans ce processus, avec un barème foncier inférieur à celui qui était appliqué aux impactés des autres départements, notamment celui de Pikine.

En effet, si à Pikine le m2 était évalué à 48 000 Fcfa, à Rufisque, ce montant était établi à 27 000 FCfa pour les détenteurs de titres fonciers, tandis que pour les détenteurs de baux, le prix était à 19 900 FCfa, tandis qu’à Pikine pour le même titre, on recevait 34 400 FCfa/m2. Pour les titres précaires, on leur proposait 10.800 FCfa le m2. Les premiers qui ont été indemnisés, l’ont été sur la base de ce barème foncier.

C’est pourquoi, ils réclament aujourd’hui un reliquat au lendemain de la décision du chef de l’Etat de corriger cette injustice dans le barème foncier. Après plusieurs manifestations et dénonciations d’une «injustice», le collectif a été reçu par le chef de l’Etat au CICAD, c’était en avril 2018. A l'issue de cette réunion, des instructions avaient été données par le chef de l’Etat, pour que les impactés de Rufisque soient alignés sur ceux de Pikine et une rencontre interministérielle avait été organisée à cet effet, sous l’égide du Premier Ministre d’alors, Mahammed Boun Abdallah Dionne pour la correction du barème foncier.

Selon le porte-parole des impactés, un décret avait été même signé au mois de mai 2020, pour mettre en œuvre cette correction, mais depuis lors, rien a bougé, les impactés rufisquois courent toujours derrière leur indemnisation pour certains ou leur reliquat pour d’autres. Afin de compenser les pertes liées aux manquements après la libération de l’emprise, le président de la République avait, au cours de cette rencontre, promis des parcelles.

Mais malgré les engagements fermes du Premier ministre, qui avait promis que tout serait finalisé au bout de six mois pour que les ayants-droit reçoivent leurs parcelles, «aujourd’hui, 39 mois après, il n’y a toujours rien» s’indigne le porte-parole du collectif. Et pourtant, ces impactés avaient fait preuve de bonne volonté, en répondant favorablement à l’appel du chef de l’Etat, qui les invitait à accompagner le projet.

«Le Président nous a tendu la main ; on a répondu favorablement en pacifiant le volet social du projet et en encadrant les concernés, mais en contrepartie, les services qui étaient chargés de diligenter les choses, notamment l’APIX, les Impôts et Domaines et le Cadastre, n’ont rien fait pour matérialiser ses engagements et directives.»

Et le plus grave dans cette affaire, c'est que les détenteurs de titres formels (TF et baux) n’ont jusque là pas été indemnisés, sans compter les 9 ASC dont les aires de jeu ont été prises, qui attendent toujours d’être indemnisées. «A Castors, un quartier situé dans la commune de Rufisque-Est, la station d’épuration qui était une propriété privée, a été transformée en entrepôt par les constructeurs mais sans aucune indemnisation», rappelle M. Guèye.





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