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JEAN FRANCOIS JADAR, CANDIDAT AU POSTE DE SELECTIONNEUR «Je suis persuadé de pouvoir être l’homme de la situation»

Candidat déclaré et confirmé pour la succession de Lamine Ndiaye, Jean François Jodar effectue son opération de charme. L’entraîneur français ex-sélectionneur du Mali dit qu’il n’est «pas un mercenaire» et ce qui le différencie des autres, c’est cette connaissance du milieu footballistique à tous les niveaux». «Tous les gens qui entraînent au plus haut niveau sont passés dans mes stages», révèle Jean François Jodar qui dit être «financièrement à la portée du Sénégal»


Rédigé par leral.net le Samedi 13 Décembre 2008 à 18:15 | | 0 commentaire(s)|

JEAN FRANCOIS JADAR, CANDIDAT AU POSTE DE SELECTIONNEUR «Je suis persuadé de pouvoir être l’homme de la situation»
Coach, pouvez-vous nous confirmer votre candidature au poste de sélectionneur des Lions du Sénégal ?

Oui, c’est quelque chose de réel, j’ai posé ma candidature auprès de la fédération sénégalaise de football, auprès des autorités de tutelle pour postuler au poste d’entraîneur de l’équipe nationale du Sénégal.

Avez-vous une fois été en contact de manière officielle avec les autorités sénégalaises ?

Non pas du tout. C’est moi qui postulais personnellement et pour l’instant, je n’ai pas eu de réponse.

Avez-vous fait le diagnostic du football sénégalais pour savoir là où vous voulez mettre les pieds ?

Les pieds, je les mets déjà dans un pays où il y a de très bons footballeurs. C’est déjà important. Le point essentiel c’est d’aller là où il y a de la qualité. Et au Sénégal il y a de la qualité. De ce côté-là, je dirais que cela ne va pas beaucoup me changer, bien au contraire, du Mali. Le Sénégal a un palmarès. Bien sûr, il n’est pas qualifié à la Can et au mondial, de ce point de vue c’est un échec comme peuvent en avoir toutes les grandes nations de football. Je pense que c’est cela qui est motivant. Il y a peut-être un virage à prendre et puis à travailler. Le sélectionneur qui aura la chance d’être choisi aura tout le temps nécessaire pour pouvoir préparer son équipe. Je connais l’attente des gens dans les pays africains. Je viens de passer 22 mois au Mali. Les gens vivent et respirent pour le football. Il y a toujours, bien sûr, quelques petits problèmes qui se posent, mais où est-ce qu’il n’y a pas de problème ? Même si vous travaillez en France, ce n’est pas facile non plus.

Qu’est-ce qui peut plaider en votre faveur ?

Je suis un homme de terrain, je viens de le prouver notamment avec le Mali même si lors de la dernière Can à la phase finale, on a perdu qu’un seul match, ça ne nous a pas permis de passer au deuxième tour. On avait été éliminé au goal-average. On avait déjà fait un parcours qualificatif intéressant parce que mon objectif dans le contrat, c’était ça. Je connais maintenant l’environnement du football africain. J’ai aimé l’expérience que j’ai passée avec le Mali et je suis motivé pour retrouver une nation africaine et si cela peut être une grande nation de football, Dieu sait que le Sénégal a prouvé dans le passé qu’il était une grande nation de football. Il y a beaucoup de potentiel. Ce qui est intéressant avec la prise en charge de cette fonction avec le Sénégal, c’est que malheureusement comme l’équipe ne s’est pas qualifiée, il va y avoir du temps. Tous les sélectionneurs n’ont pas cette chance. Par exemple, quand j’ai pris le Mali c’était à un mois du début des compétitions. C’est extrêmement difficile pour pouvoir apprendre à connaître l’ensemble des effectifs.

Il faut que les gens regardent aussi mon Cv : j’ai travaillé dans le continent asiatique pendant quatre ans avant de venir en Afrique ; j’ai connu aussi les pays arabes, c’était une autre culture. Je pense que ce sont des points positifs pour moi. Cela montre que j’ai su m’adapter. Je sortais quand même de 16 ans de sélection à la fédération française de football avec un palmarès intéressant. J’ai été champion du monde avec les 17 ans et champion d’Europe avec les 18 ans et encore une ou deux fois finalistes. Au début, quand je suis arrivé, j’ai travaillé deux ans à la tête de l’équipe nationale A de la France avec Henri Michel. Je pense aussi que le fait de travailler à la fédération française de football dans des domaines divers - j’avais la responsabilité des centres de formation et des diplômes - me permet d’avoir quelques cordes dans mon arc. Par rapport à un entraîneur qui a toujours travaillé sur le terrain, j’ai cette ouverture et cette connaissance du milieu footballistique à tous les niveaux. Je crois que si j’ai quelque chose de plus, c’est peut-être ça. J’ai travaillé à des niveaux très différents et à des postes de responsabilités très différents. Les autorités de la fédération française de football pourront vous donner les renseignements. Je pense que j’ai une bonne image à la fédération. Tous les gens qui entraînent au plus haut niveau sont passés dans mes stages. Quand on est obligé de donner des enseignements, on est obligé d’avoir un minimum de connaissance. J’ai eu cette chance et si je peux en faire bénéficier le Sénégal, ce sera très bien. En dehors de la fonction d’entraîneur, je suis capable d’apporter d’autres choses au pays qui m’engagera. Je peux faire la formation des cadres et puis conseiller les gens en matière de football des jeunes. Moi, tout le monde le sait, quand je suis parti aux Emirats, j’ai vécu là-bas. Je ne suis pas un entraîneur qui vient, qui signe et qui repart pour ne revenir qu’à deux jours du match. Les gens au Mali peuvent en témoigner. J’ai passé 75% de mon temps à Bamako pour suivre le championnat local. Quand on m’engage à l’étranger, je ne suis pas comme un mercenaire. Juste venir pour le temps du match. J’essaie de m’impliquer et de bien connaître le tissu local, c’est important pour pouvoir travailler correctement.

D’après tout ce que vous venez de dire, on peut déduire que Jean François Jodar est l’homme de la situation pour le Sénégal ?

Je ne sais pas. Moi, je suis persuadé de pouvoir l’être. C’est l’essentiel. (Il éclate de rire). Oui, je suis persuadé de pouvoir assumer. La fonction m’intéresse et ne me fait pas peur. J’avais au Mali des joueurs qui jouaient dans les grands clubs européens et j’ai prouvé en restant 22 mois à la tête de l’équipe nationale que j’étais capable de pouvoir les diriger. Donc, je ne vois pas pourquoi je ne serais pas capable de diriger les joueurs sénégalais qui jouent dans les grands clubs et aussi d’intégrer les joueurs sénégalais qui jouent dans le championnat local comme j’ai pu le faire au Mali. Après, l’homme de la situation, on ne l’est que quand on a des résultats.

Si le poste vous étiez confié, comment alliez-vous bâtir une équipe nationale compétitive ?

Déjà il faut bien regarder. Faire un audit pour voir ce qui a été fait. Bien connaître le groupe de joueurs. Suivre le championnat local pour voir les joueurs au niveau local, qui sont susceptibles d’intégrer le haut niveau et puis après il y a le suivi de tous les autres joueurs sur le continent européen. Et puis choisir les joueurs les plus compétitifs. Quand j’ai pris le Mali, on m’a toujours dit qu’il y a les joueurs expatriés et les locaux, j’ai dit pour moi ça n’existe pas. Il y a l’équipe du Mali un point c’est tout. Si je prends l’équipe du Sénégal pour moi, il y a l’équipe du Sénégal. Qu’il y ait 18 joueurs du pays, zéro expatriés, vice-versa, du moment où ce sont les meilleurs joueurs c’est l’essentiel. Ce qui est important c’est d’avoir un suivi de tous les joueurs. Ce n’est pas une question de dire, il faut partir avec les jeunes ou l’on garde les vieux. Ce n’est pas ça. Ce qu’il faut, c’est de choisir les meilleurs joueurs et de trouver un équilibre. Et comme on aura du temps, les matches amicaux permettront d’essayer des joueurs parce que tant qu’un footballeur n’a pas joué au plan international, on ne peut savoir exactement s’il a la capacité d’évoluer à ce niveau-là. Ce n’est pas parce qu’un joueur est bon dans son club qu’il est capable d’assumer les exigences du haut niveau. On le voit bien avec le championnat français avec l’exemple de Benzema qui est exceptionnel avec Olympique Lyonnais et qui pour l’instant, quand il arrive en équipe nationale, il est nettement moins bon. Et il y a d’autres joueurs qui s’adaptent très vite. C’est exactement avec les joueurs du Sénégal.

Financièrement, êtes-vous à la portée du Sénégal ?

Je pense oui (il se répète). Je ne vois pas pourquoi on ne trouverait pas un terrain d’entente. Mais s’ils me demandent de venir travailler gratuitement, je dis tout de suite : c’est non. (Il éclate de rire). Il y a des collègues qui sont venus travailler au Sénégal et ils ont été très contents de ce qu’on leur donnait donc je ne vois pas pourquoi je ne trouverai pas un terrain d’entente avec les autorités sénégalaises. Je ne suis pas un entraîneur qui va venir demander 100 mille euros par mois. (Rires) Je ne fais pas partie de cette catégorie-là pour l’instant. J’ai besoin de travailler comme les autres entraîneurs.

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