Les évènements malheureux de mars dernier qui ont entraîné la mort de 13 jeunes, marquent le début du délitement de l’Etat et de la démocratie au Sénégal. C’est la conviction de Pr. Moussa Diaw, enseignant-chercheur à l’Ugb de Saint-Louis.
Rappelant en effet, que l’Etat westphalien importé de l’Occident et transposé dans des réalités différentes, où ses fondamentaux se sont effrités par des comportements et pratiques relevant des logiques patrimoniales, se retrouve dans des contradictions qui bloquent sa fonctionnalité normale, Pr. Diaw est persuadé que « l’exception sénégalaise s’est volatilisée depuis les événements de mars 2021».
Ces évènements ont démontré, selon lui, «la fragilité de la société politique, qui n’a pas réussi à anticiper sur les demandes sociales et désamorcer du coup, la crise dont les germes sont multidimensionnels ».
Faisant allusion au mutisme de l’Etat, il affirme que la pire des attitudes «est de sous-estimer des situations annonciatrices de révoltes et de laisser pourrir, en espérant reprendre la main après la tempête. Le constat a été amer et il semble, au regard des agissements post-turbulences, qu’on n’ait pas tiré des leçons de cet avertissement, dont les racines restent encore vivantes», renseigne le politiste.
A propos des raisons qui peuvent expliquer cette régression de l’Etat et de la République, il indique que les Etats africains sont faibles dans leur fondement, en raison de multiples facteurs variés qui représentent un frein à leur développement politique, économique et social.
Pour le cas du cas du Sénégal, qui était souvent cité comme exemple en Afrique, en termes de contrat social, de stabilité et de démocratie, Moussa Diaw révèle «qu’il est rattrapé par la géopolitique régionale, car, à l’épreuve des contingences multiformes, des effets de la mondialisation, surtout de la pandémie de la covid-19, sa capacité de résilience a montré ses limites face à cette double pression».
Il poursuit que les institutions, souvent revues et corrigées, remplissent partiellement leurs fonctions, puisqu’elles apparaissent désincarnées et mises au service de calculs et d’actions politiques partisanes.
«Au bout du compte, le principe de la séparation des pouvoirs demeure un vœu pieux, au-delà des discours d’autosatisfaction des dirigeants, peu enclins à faire fonctionner de façon judicieuse, les organes de contrôle et de régulation. Le manque de rigueur et de transparence dans la gouvernance politique et économique, contribue à approfondir les dysfonctionnements qui affectent certaines institutions et leur crédibilité», affirme Pr. Moussa Diaw, qui estime que la perception d’une justice à deux vitesses peut créer des frustrations faisant le lit de la violence imprévisible, à l’image des manifestations du mois de mars dernier.
A cela, s’ajoutent les affaires de blanchiment d’argent et de trafic de passeports diplomatiques qui ont éclaboussé certains élus de la représentation nationale. De l’avis de Pr. Moussa Diaw, «la République, malmenée par des discours de haine, inadmissibles de la part de certains leaders politiques, vient d’être confrontée à une rude épreuve fragilisant la construction nationale.
Sous le silence des autorités, instaurant davantage un climat de suspicion et un malaise persistant, la démocratie sénégalaise éprouve des difficultés à sortir de l’étau de la concentration des pouvoirs et des stratégies machiavéliques contre toutes formes d’opposition, engendrant le raidissement de leaders supposés porteurs de projets alternatifs».
Il considère que cette velléité autoritaire favorise paradoxalement l’émergence d’acteurs d’obédiences diverses, paralysant l’éclosion de la vitalité démocratique et l’exercice de l’autorité étatique.
«Dès lors, l’heure est venue de se ressaisir et de décloisonner la démocratie, en respectant les principes et les règles établis pour garantir la stabilité de l’Etat de droit, la cohésion sociale et le désir de République», indique Pr. Moussa Diaw.
L’As
Rappelant en effet, que l’Etat westphalien importé de l’Occident et transposé dans des réalités différentes, où ses fondamentaux se sont effrités par des comportements et pratiques relevant des logiques patrimoniales, se retrouve dans des contradictions qui bloquent sa fonctionnalité normale, Pr. Diaw est persuadé que « l’exception sénégalaise s’est volatilisée depuis les événements de mars 2021».
Ces évènements ont démontré, selon lui, «la fragilité de la société politique, qui n’a pas réussi à anticiper sur les demandes sociales et désamorcer du coup, la crise dont les germes sont multidimensionnels ».
Faisant allusion au mutisme de l’Etat, il affirme que la pire des attitudes «est de sous-estimer des situations annonciatrices de révoltes et de laisser pourrir, en espérant reprendre la main après la tempête. Le constat a été amer et il semble, au regard des agissements post-turbulences, qu’on n’ait pas tiré des leçons de cet avertissement, dont les racines restent encore vivantes», renseigne le politiste.
A propos des raisons qui peuvent expliquer cette régression de l’Etat et de la République, il indique que les Etats africains sont faibles dans leur fondement, en raison de multiples facteurs variés qui représentent un frein à leur développement politique, économique et social.
Pour le cas du cas du Sénégal, qui était souvent cité comme exemple en Afrique, en termes de contrat social, de stabilité et de démocratie, Moussa Diaw révèle «qu’il est rattrapé par la géopolitique régionale, car, à l’épreuve des contingences multiformes, des effets de la mondialisation, surtout de la pandémie de la covid-19, sa capacité de résilience a montré ses limites face à cette double pression».
Il poursuit que les institutions, souvent revues et corrigées, remplissent partiellement leurs fonctions, puisqu’elles apparaissent désincarnées et mises au service de calculs et d’actions politiques partisanes.
«Au bout du compte, le principe de la séparation des pouvoirs demeure un vœu pieux, au-delà des discours d’autosatisfaction des dirigeants, peu enclins à faire fonctionner de façon judicieuse, les organes de contrôle et de régulation. Le manque de rigueur et de transparence dans la gouvernance politique et économique, contribue à approfondir les dysfonctionnements qui affectent certaines institutions et leur crédibilité», affirme Pr. Moussa Diaw, qui estime que la perception d’une justice à deux vitesses peut créer des frustrations faisant le lit de la violence imprévisible, à l’image des manifestations du mois de mars dernier.
A cela, s’ajoutent les affaires de blanchiment d’argent et de trafic de passeports diplomatiques qui ont éclaboussé certains élus de la représentation nationale. De l’avis de Pr. Moussa Diaw, «la République, malmenée par des discours de haine, inadmissibles de la part de certains leaders politiques, vient d’être confrontée à une rude épreuve fragilisant la construction nationale.
Sous le silence des autorités, instaurant davantage un climat de suspicion et un malaise persistant, la démocratie sénégalaise éprouve des difficultés à sortir de l’étau de la concentration des pouvoirs et des stratégies machiavéliques contre toutes formes d’opposition, engendrant le raidissement de leaders supposés porteurs de projets alternatifs».
Il considère que cette velléité autoritaire favorise paradoxalement l’émergence d’acteurs d’obédiences diverses, paralysant l’éclosion de la vitalité démocratique et l’exercice de l’autorité étatique.
«Dès lors, l’heure est venue de se ressaisir et de décloisonner la démocratie, en respectant les principes et les règles établis pour garantir la stabilité de l’Etat de droit, la cohésion sociale et le désir de République», indique Pr. Moussa Diaw.
L’As