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Karim Wade, l’abonné absent

L’ancien président de la République, Abdoulaye Wade croit toujours à l’étoile de son fils, Karim Wade. Le secrétaire national du Pds manœuvre et travaille depuis 2012 à cela, malgré les vicissitudes de la politique au Sénégal. Les libéraux qui ont porté leur choix sur Wade fils, ne semblent point découragés. Même si c’est tardivement qu’ils ont reconnu que leur mentor est en exil.


Rédigé par leral.net le Jeudi 28 Septembre 2017 à 14:53 | | 0 commentaire(s)|

A plusieurs reprises, ils ont agité le retour de Karim Wade en vain. Dans ces colonnes, nous avons soutenus que Karim n’était pas libre : c’est un grâcié toujours en prison. On nous avait pris pour Lucifer (le Démon).

Karim vit ce qu’on appelle un « transfèrement de détenu ».

Le fils de Wade a quitté les mains de la justice sénégalaise pour atterrir dans celles qataries. Mieux, un grâcié est libre de tout mouvement. Dans les clauses sécrètes de sa libération, figurent ces conditionnalités : il lui est interdit de se rendre en France (pays de mère) et au Sénégal (celui de son père) provisoirement et il ne lui est pas permis de parler publiquement.

Pour un homme politique, ce à  quoi lui est astreint, n’est rien d’autre qu’une privation de liberté.

Karim et Khalifa constituent des adversaires coriaces pour le régime actuel. Les mettre hors d’état de nuire semble être la stratégie du Président Macky Sall. Ce dernier depuis 2012, mène ce qu’on a appelé prosaïquement, la « GONAP » ou grande Offensive de Neutralisation des Adversaires Potentiels. Sur ce registre précis, Wade fils fait partie des cibles prioritaires. La venue de Karim ne sera pas offerte sur un plateau d’argent.

Les libéraux doivent avoir la claire conscience que leur candidat est ligoté parce que le Professeur agrégé de Droit, Amsatou Sow Sidibé, qualifie de « curiosité juridique ». Selon elle, « dans aucune architecture juridique au monde, ne figure la grâce conditionnelle ».

Même si Macky semble desserrer l’étau, Wade pour sa part, maintient la pression et ouvre le feu sur le régime actuel. Il pilonne le Macky et fixe ses conditions pour un dialogue, au moment où Oumar Sarr parle du retour de Karim au Sénégal en 2018.

Pourquoi pas maintenant ? Qu’est ce qui le retient ? Sa venue au Sénégal n’est-elle pas synonyme d’une contrainte au corps s’il ne s’acquitte pas des 138 milliards de F cfa qu’il doit à l’Etat ?

Des sauts d’obstacles, l’ancien taulard doit en faire. il s’agit d’abord de se départir de l’étreinte qatarie. Des émissaires du Qatar étaient récemment dans la capitale sénégalaise, pour négocier son retour. Si l’on en croit l’ambassadeur d’Arabie Saoudite, le Président Macky Sall a dit « niet ».

Ce dernier a fait savoir que pendant la fête de Korité, une délégation qatarie était à Dakar dans la plus grande et totale discrétion, pour négocier le sort de Karim Wade. Mais, précise-t-il, le gouvernement de Macky a refusé.

Ensuite, il lui faudra avoir l’onction du régime actuel pour se pavaner dans les rues de Dakar. Ce à quoi ne semblent pas adhérer les tenants du pouvoir. Karim semble mal barré et parait proche de la disqualification pour la compétition électorale de 2019.

Nonobstant cela, les libéraux tiennent à leur rêve et continuent de croire que leur candidat sera Karim. La stratégie qui vaille pour eux, serait de se convertir au réel et affronter de face la réalité. Sans cela, ils risquent d’être surpris par la marche de la politique au Sénégal. Ne va-t-on pas vers un énième rendez-vous raté de Karim ?

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