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L'Afrique sans mensonge

Fête et idées en liberté à la journée d'échanges de l'Union des travailleurs sénégalais en France.


Rédigé par leral.net le Lundi 28 Juin 2010 à 05:48 | | 0 commentaire(s)|

Oumy Lo, Diop Ibrahima et Ndao Ndiapaly aident les petits africains au sein de l'association La cour des enfants. PHOTOS H. P.
Oumy Lo, Diop Ibrahima et Ndao Ndiapaly aident les petits africains au sein de l'association La cour des enfants. PHOTOS H. P.
Sous les ombrages de Palmer, Mariama, Oumy, Ndao et toutes les autres tiennent des stands colorés et épicés. Sur la scène, le balafon du Burkinabé Hamidou répond aux danses spontanées des femmes sénégalaises, dans les allées du parc. Les grands-mères cuisinent le mafé, et les enfants écoutent les contes d'Abdou et Cheikh.

C'est l'Afrique des couleurs, des épices mêlées et des sourires. Même le soleil de Dakar a été convié. Il suffit de faire dix pas, jusqu'aux fraîcheurs du château Palmer, pour rencontrer l'autre Afrique, celle qui s'interroge, qui réfléchit, qui espère, qui s'inquiète.

Paroles d'intellectuels
Politologue, profs de fac, sociologue, poète, architectes sont réunis face à un public également partagé entre Noirs et Blancs. Le thème du débat est « l'apport de la diaspora africaine dans le processus des 50 ans d'indépendance africaine ».

Les idées fusent, rebondissent dans la salle, s'entrechoquent parfois. Sans langue de bois.

Puisés parmi deux heures de débat : « Il n'y a pas de véritable indépendance tant qu'elle n'est pas aussi économique ; ce n'est pas encore le cas en Afrique. » « L'Afrique indépendante est toute jeune : 50 ans, ce n'est rien pour un peuple. »

Dans la salle : « D'autres pays ont fait leur place dans le monde en moins de temps. Il faut cesser de nous cacher nos vérités. »

« Ok. Alors quel modèle de développement faut-il inventer pour l'Afrique ? »

« Le modèle occidental auquel nous nous référons est en crise aujourd'hui. Il ne peut y avoir de modèle africain différent des autres : l'économie mondiale est un tout. »

Plus politique encore : « Le modèle démocratique est confisqué par une oligarchie dans nos 14 pays, et le monde continue à se comporter en prédateur sur l'Afrique. »

Le rôle de la diaspora
En évoquant le rôle de la diaspora, le propos mobilise davantage encore l'assistance. « Que faisons-nous, ici, pour l'Afrique ? », s'interroge-t-on dans la salle. « Nous envoyons de l'argent (18 milliards de dollars de transferts en 2007), mais nous retournons peu au pays apporter nos expériences et nos regards. »

« Peut-être, mais par notre parole aux familles restées sur place, nous faisons avancer les idées. » « La forêt doit être fière de l'arbre, répond le poète Gabriel Oukoundji. Et nous sommes tous issus de la même forêt. » « Il ne faut pas être pessimiste mais rester critique », conclut le professeur Addou Ndiaye.

Dehors, Mariama Lo, la présidente de l'association des femmes sénégalaises, leur apporte son aide ici et là-bas. Sa fille Oumy et sa copine Ndao s'occupent des enfants de la rue. Safiatou fait vivre la francophonie entre Bordeaux et le Sahel. La réflexion n'empêche pas l'action. Et L'Afrique ne contient pas dans une journée cenonnaise, même très remplie.

sud ouest

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