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« L’Assomption de la Vierge Marie signifie la dignité du corps humain » (P. Carlier)

Répondant à la question du message de l’Assomption pour le chrétien d’aujourd’hui, le Père Christian Carlier a déclaré que l’Assomption de la Vierge Marie signifie la dignité du corps humain. Il a aussi souligné qu’il nous faut, avec l'Assomption corporelle de Marie, retrouver le sens du « corps ». Voici sa réponse complète.


Rédigé par leral.net le Vendredi 15 Août 2014 à 11:44 | | 1 commentaire(s)|

« L’Assomption de la Vierge Marie signifie la dignité du corps humain » (P. Carlier)

C’est en fait le même message qui s’adresse aux chrétiens de tous les temps car il vise la condition fondamentale de l’homme qui est « corps et âme », plus exactement « corps, âme et esprit » selon 1 Th 5,23. Mais plus précisément, il s’agit d’un message qui exalte la dignité de corps, de la chair de l’homme et du respect que celui-ci doit avoir pour ce corps et cette chair dont l’Assomption de la Vierge, tout comme l’Ascension du Christ, nous rappelle chaque année toute la dignité que Dieu lui reconnaît et qu’il nous invite nous-mêmes à reconnaître.

Le salut de l’homme ce n’est pas seulement le salut de son âme mais aussi celui de son corps car la personne humaine ne saurait être divisée : elle est toute entière, corps et âme. Nous croyons que le Verbe s’est fait chair ; s’il a assumé notre réalité et notre condition charnelle s’est pour sauver notre chair d’une corruption et d’une destruction définitives : il n’y a de résurrection que celle de la chair.

A chaque eucharistie, Jésus fait de nous son Corps… et Marie a été assumée en Dieu, corps et âme… Ce n’est pas par hasard, ni accessoire. Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour (Jn 6,39.51-54). Il nous faut, en ce jour de l'Assomption corporelle de Marie, retrouver le sens du « corps ».

Notre corps n’est pas un élément extérieur, mais un élément constitutif de nous-mêmes, par la volonté du créateur. La philosophie moderne, sur ce point-là, rejoint l’intuition biblique qui refuse le dualisme qui conçoit qu’au moment de la mort l’âme se sépare du corps et qu’elle seule monte au ciel, rejoint Dieu pour vire en lui et auprès de lui éternellement. La révélation biblique nous apprend qu’il n’y a aucune séparation entre ces deux aspects de notre humanité. C’est la personne humaine que Dieu sauve, dans sa totalité et dans son intégrité, et non pas seulement une partie de celle-ci ; il la sauve ainsi dans son identité. Certes le corps ressuscité sera transfiguré, mais comme le corps qui change tout au long d’une vie humaine demeure toujours celui d’une même et unique personne, le corps ressuscité, transformé, transfiguré par l’Esprit dans l’acte de résurrection, sera toujours celui de cette même personne vivant éternellement et pleinement auprès de Dieu en sa pleine identité, en sa pleine intégrité.

Tout comme la Résurrection et l’Ascension du Christ, l’Assomption de la Vierge Marie signifie la dignité du corps humain, ce que Dieu réalisera pour tous les hommes, en redonnant vie à leurs corps mortel. C’est de la terre que Dieu a façonné le corps de l’homme, c’est de la terre qu’au moment de la résurrection générale il refaçonnera pour chacun un corps qui, cette fois, ne connaîtra plus ni mort, ni corruption.

L’Ecriture, précisons-le, ne dit rien de la fin terrestre de Marie. Le dogme de l’Assomption ne repose pas sur des données scripturaires. Mais sur l’assurance de la foi qui confesse à travers ce que nous en révèlent les évangiles, que la mère de Dieu a passé toute sa vie dans l’amour absolu du Seigneur et des autres : feu discret, mais dévorant, offrande d’amour, sans résidu. Dans ce corps tout entier animé par cette âme, il n’y avait rien à corrompre, tout était déjà consumé.

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