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L’équation de la Démocratie sénégalaise (1ère partie): Qui Gouverne le Sénégal : Les Elus du Peuple ou les Loges (semi-clandestines) ?

Rédigé par leral.net le Mardi 20 Septembre 2016 à 19:45 | | 0 commentaire(s)|

Qui doit décider dans ce pays : Le Peuple souverain ou l’Etranger ? Qui Gouverne le Sénégal : Les Elus du Peuple ou les Loges (semi-clandestines) ? Voilà au moins deux questions qui ne peuvent plus être éludées plus longtemps, au vu de l’expérience des deux dernières Alternances. De fait, chaque fois que le Sénégal est sur le point d’atteindre le But et de marquer le Point en matière de Démocratie et de Transparence, de Stabilité et de Cohésion, d’Economie et de Développement, ou d’Education et de Santé, etc., la machine se grippe !


1. Un pas en avant, quatre pas en arrière !

D’abord avec Senghor et Dia Mamadou, ensuite avec Abdou Diouf, puis Wade et Macky ! Que nous arrive-t-il donc ? Poser la question, c’est y répondre. N’y aurait-il pas – telle est notre hypothèse - une variable intercalaire, et comme sous-jacente et discrète, qui fausse en permanence le Projet démocratique sénégalais, en l’occurrence les Loges maçonniques ?

L’Opinion parle bien des Marabouts, critique les musulmans et toise les Confréries et les Imams, les Serigne Daara et les Prêtres ou les Diacres et les Curés de paroisse, sans parler des Mon Seigneur et des Khalife ! Idem pour les Professeurs et les Avocats, les Juges et les Gendarmes, les Huissiers et les Douaniers, etc. Pourquoi diable, ne parle-t-on jamais clairement du rôle public et politique, économique et anti-social, anti-religieux et contre-culturel des Loges ?

Là est la question qui ne peut plus être différée, mais doit être abordée, à l’image toutes les questions normales de société qui sont examinées sans prémonition ni préjugé dès l’instant où elles entravent la marche en avant de la République, de l’Etat comme de l’Economie et de la Société, sans parler de la Culture et des Mœurs.

2. L’équation Loges/Affaires/Espace politique partisan

Voici une variable intercalaire active qui, partie des Loges, perturbe aujourd’hui, de manière considérable, la stabilité politique, institutionnelle et économique de ce pays. Et ce, comme facteur lourd et élément dysfonctionnel d’une conflictualité pseudo-partisane, au travers de laquelle, se profile la guerre des Maîtres et Grands Maîtres pour le contrôle de l’appareil d’Etat, de l’économie, des institutions et de la culture et des mœurs, mais surtout des richesses récemment découvertes au Sénégal.

Aussi la République nouvelle qui se profile doit-elle très vite spécifier ses objectifs, préciser ses finalités, c’est-à-dire déconstruire la confusion des stratégies et l’amalgame des options fortement divergentes, quoiqu’elles puissent converger formellement, jusqu’à un certain point, sur certaines questions non décisives.

Toujours est-il que les Loges aujourd’hui centenaires de l’ex-Colonie du Sénégal et Dépendances, se projettent d’ores et déjà comme éventualité (camouflée) du jeu politique et variable lourde du combat contre la République nouvelle et organique en plein essor.

3. Le cœur du problème : le processus de fission des Loges et ses conséquences

A quoi avons-nous affaire sinon à un processus authentique de fission, de dislocation et recomposition de Loges ayant les mêmes Maîtres et Grands Maîtres, mais dont les « Gradués » et les Sux comme les néo-convertis et les primo-arrivants sont disséminés et répartis dans des obédiences politiques contradictoires, voire oppositionnelles ?

Ici, la curiosité n’est pas seulement d’ordre sociologique et organisationnel, théorique et scientifique, voire méthodologique - tout le monde le comprendra -, mais aussi d’ordre politico-stratégique. Et pour cause ! Dès l’instant où les destinées d’un pays, de sa Gouvernance comme de sa stabilité et de son Prestige, ou encore l’éclat et le crédit de notre Elite dirigeante, sinon la probité et la crédibilité nos hommes politiques, la fiabilité de nos Gouvernants, etc., pourraient être à la merci de milieux informels et obscurs, la Nation doit réagir en chœur, non ?

Conserver et/ou amender et humaniser ces structures en question, ou les soumettre par un Acte de foi de toute la République à nos Lois et Règlements, comme à nos Règles non-écrites ou bien se débarrasser selon les méthodes séculières de la culture et d et de l’hospitalité sénégalaise/ Téranga, voilà les questions posées hic et nunc par ces bunkers de structures échappant à tout contrôle public et administratif ou culturel et éthique !

Et qui plus est, des structures qui professent la défiance systématique, voire l’hostilité à l’égard des valeurs religieuses, des principes éthiques et des options de civilisation et de culture du Sénégal abrahamique et de l’Afrique. Dans ces conditions, ce qui est en cause, ce n’est le choix d’embrasser tel ou tel ordre maçonnique, mais les incidences directes de l’offre maçonnique historico-politique de l’ex-Colonie du Sénégal et dépendances sur le présent, l’avenir et le futur de notre République.

Aucune chasse aux Djinné-maçons n’est donc à l’ordre du jour, mais tout simplement, la Nation et les élites doivent faire reculer le champ de confidentialité et d’opacité qui entoure les Loges, car la République ne souffre pas tant des Sonko et Nafi Ngom ou des Cheikhouna Keïta, Pape Alioune Ndao ou Amsatou Sow Sidibé, mais d’une conspiration maçonnique manifeste sur la longue durée !

4. Le défi républicain nouveau

Le modèle de crise des Loges maçonniques est une donnée essentielle, et nullement accessoire ni additionnelle de l’émiettement de la classe politique traditionnelle en appareils partisans multiples et divers, qui pourraient être dans les faits, autant de relais et de solutions éventuelles de rechange au service des mêmes intérêts stratégiques aujourd’hui menacés par la remontée des valeurs, de l’éthique et de la foi, chez un peuple qui, après avoir réalisé deux Alternances successives, s’apprête à refonder la vieille République de type maçonnique héritée des 4 Communes de plein exercice !

A n’en pas douter, la pollution de la scène politique n’est pas tant une affaire sénégalo-sénégalaise que l’effet, dans le champ de l’offre partisane démocratique, d’un processus de fission, de scission et de recomposition aventureuse et aléatoire des noyaux maçonniques inséminés depuis l’époque de Carpot et Blaise Diagne, Galandou Diouf et Lamine Guèye ou Alfred Goux, Devès et Chaumet, Crespin et Buhan Teisseire, etc.

Aussi la violence administrative, politique – et demain policière et inquisitoire ? des héritiers ainsi que leur mépris à l’endroit de l’esprit des Alternances et du sentiment des Citoyens, n’a-t-elle d’égale que la profondeur du désarroi consécutif à la crise d’émiettement et de dislocation des Loges, telle qu’elle a débordée dans l’arène politique sénégalaise, de façon généralement impromptue et inattendue…

Empêcher toute nouvelle Guerre des Loges, présentement encouragée et comme boostée par les découvertes annoncées en matière de richesses pétrolières, minières et gazières, est la tâche élémentaire d’une Citoyenneté sénégalaise en plein essor.

Si donc l’honneur de faire le ménage dans ce landerneau sunugalien piégé par l’Accaparement sans contrôle et l’Impunité quasi généralisée, devait revenir cette fois-ci encore aux Loges, c’en est fait de l’idée même de République organique qui en pâtirait, et par suite, la masse populaire des villes et des campagnes, les jeunes et les émigrés, l’intelligentsia et les groupes sacerdotaux.

Car, quoiqu’on dise, ces groupements semi-clandestins et semi-légaux qui tirent les ficelles depuis leurs abris non provisoires ( !), pourraient ainsi - le plus tranquillement du monde - éponger leurs propres turpitudes et leurs barbarismes. Puis, de fait, surmonter allègrement - au détriment de la Nation entière -, leurs conflictualités mesquines et douloureuses, apatrides et antireligieuses.

Avec, la probabilité objective - le détail a son importance - la possibilité de prolonger artificiellement une mainmise quasi centenaire des Loges (1914-2016)- à l’exception de quelques périodes limitées -, sur la République, l’Etat et l’économie. Sans oublier, évidemment, les Projets et les programmes de réformation des mœurs et des cultures de l’ex-Colonie du Sénégal et Dépendances, selon le Package maléfique des « nouveaux droits » :

Mariage Gay, dépénalisation de l’homosexualité, Modernisation des Daara, Appropriation familiale et clanique des richesses pétrolières et gazières ; Promotion du Capital étranger au détriment du secteur privé national, etc.


Pr. Malick Ndiaye, Doctorat d’Etat de Sociologie, Paris VII-Jussieu, 1986.
Université Cheikh Anta Diop de Dakar