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L’histoire de la femme : De l’antiquité à nos jours - Par Zahir Fall

Rédigé par leral.net le Lundi 9 Mars 2015 à 09:18 | | 0 commentaire(s)|

L’histoire de la femme : De l’antiquité à nos jours - Par Zahir Fall
Jusqu’à une époque récente, les sources émanant directement des femmes sont rares.La femme est souvent caractérisée par une image et cette ambivalence de l’image du « sexe faible » (tardivement désigné « deuxième sexe »), dans la société occidentale chrétienne, s’explique en grande partie par le fait que la femme est, simultanément, la cause du péché originel (la faute commise par Ève) et celle du salut de l’humanité (la maternité de la Vierge Marie).
Relater l’histoire des femmes, c’est donc souvent se limiter à construire une histoire des regards que les hommes ont portés sur elles, une histoire des rapports de sexes.

L’histoire de la femme date de l’antiquité et au fur du temps nous avons assisté à une femme qui a toujours voulu s’émanciper mais contraint par une législation qui avait toujours faveur à l’homme

I-LES FEMMES DANS L’ANTIQUITÉ

Jusqu’à ce que l’homme comprenne son propre rôle dans la procréation, les sociétés préhistoriques sont essentiellement matriarcales : la femme est précieuse, car fragilisée par l’enfantement. Ce n’est qu’au début de l’Antiquité que l’homme s’arroge le pouvoir social.

Dès la plus haute Antiquité, la femme est déclarée mineure vis-à-vis de la loi ; elle ne possède aucun droit civique. Pour le législateur grec ou romain, sa faiblesse d’esprit légitime ses incapacités juridiques : c’est l’homme qui possède la puissance paternelle (patria potestas). De même, elle ne peut participer à la vie de la cité : l’Athénienne doit sortir du foyer accompagnée d’une esclave et ne peut assister ni aux jeux, ni aux représentations théâtrales. . Cependant, il existe quelques rares exemples de femmes qui jouissent de droits durant l’Antiquité

II-LES FEMMES À L’ÉPOQUE MÉDIÉVALE ET MODERNE

1- L’image d’EVE

A cet époque ,l’image d’Ève s’impose dans les mentalités. Ainsi au début du IIIe siècle, l’écrivain Tertullien, dans un traité intitulé la Toilette des femmes, rappelle à celles-ci la Genèse : « Tu enfantes dans les douleurs et les angoisses, femme ; tu subis l’attirance de ton mari et il est ton maître. Dans un tel système de pensée, seules les vierges, les veuves et les saintes sont véritablement valorisées et cette triade de modèles féminins est largement diffusée par la pastorale des frères dominicains et franciscains.

2 - Se taire dans les assemblées :la femme n’avait droit au parole

La femme chrétienne demeure exclue du champ du politique et tous les auteurs médiévaux et modernes défendent cette pensée de saint Paul : « Que les femmes se taisent dans les assemblées ». La loi salique, excluant les femmes de la succession au trône, est l’expression la plus remarquable de son rejet et son application dans le royaume de France, la preuve du refus de son immixtion dans les affaires politiques. En 1586 encore, le juriste Jean Bodin s’exprime sur le statut de la femme dans ses Six Livres de la République : « Quant à l’ordre et à la condition des femmes, je ne veux pas m’en mêler. Je pense simplement qu’elles doivent être tenues à l’écart de toute magistrature, poste de commandement, tribunal, assemblées publiques et conseils, de sorte qu’elles puissent accorder toute leur attention à leurs tâches féminines et domestiques. »

3-Une bonne épouse et Une bonne mère

Privée de droits, la femme doit donc rester dans la maison et se préparer dès l’enfance à assurer ses fonctions domestiques. C’est au sein du foyer qu’elle a un rôle à tenir, en premier lieu celui de servir son mari, d’être une épouse modèle. La majorité des conseils adressés par les pédagogues médiévaux aux jeunes filles ou aux femmes a pour objectif de leur apprendre à se bien comporter dans leur ménage et à rester soumises à leur mari. Ainsi, l’Église propose à la femme mariée le modèle scripturaire de Sara (Livre de Tobie, 10), bonne épouse, qui aime son mari et honore ses beaux-parents ; discours idéologique qui vise à préserver l’ordre social cimenté par les liens sacramentels et vassaliques.

4- La femme devait incarner Humilité Et pudeur

À partir de la fin du Moyen Âge, outre les principes que la pudeur commence à imposer, les moralistes condamnent les excès somptuaires et vestimentaires, dénonçant en particulier les cornes ou autres hautes coiffures. Si le fard est interdit durant la période médiévale — car on ne doit pas chercher à modifier le visage (miroir de l’âme) donné par Dieu —, il est plutôt conseillé à l’époque moderne et apparaît comme un signe de distinction sociale. La femme doit également, en particulier au Moyen Âge, savoir dompter son corps : ne jamais regarder un homme dans les yeux, baisser la tête, ne pas la remuer, avoir un usage modéré de la parole et rester humble dans tous ses gestes.

III-LES FEMMES CONTEMPORAINES

À la fin de l’époque moderne, en grande partie à cause de la déchristianisation de la société, nous notons des évolutions modifiant la vie quotidienne de la femme

1. La promotion de la femme par le travail et l’instruction

Durant la Première Guerre mondiale, les femmes remplacent dans les usines les hommes alors au front. Elles participent à l'effort de guerre en fabriquant des obus. À ce titre, la Grande Guerre a joué un rôle non négligeable dans la promotion de la femme.

En plus, Avec les changements économiques et techniques liés à la première révolution industrielle (le machinisme nécessite de moindres capacités physiques), les femmes sortent de la maison et intègrent, timidement d’abord puis de manière plus affirmée, le monde économique. En France, en 1866, 1 269 700 femmes travaillent dans l’industrie (30 p. 100 de la main-d’œuvre totale), essentiellement dans les entreprises textiles et alimentaires. Mais l’inégalité professionnelle et salariale reste la norme, et les femmes perçoivent en moyenne une rémunération deux fois inférieure à celle des hommes .

Concernant le droit à l’instruction, on retrouve cette même discrimination : l’accès à l’enseignement reste limité pour les femmes. En France, il faut attendre les lois Falloux (1850) et Duruy (1867) pour que toute commune de plus de 500 habitants soit tenue d’ouvrir une école primaire de filles ; l’identité des enseignements entre garçons et filles n’est proclamée qu’en 1925 et les écoles et pensions, créées sur tout le territoire, ne sont pas encore mixtes. Les établissements féminins ont toujours pour objectif d’inculquer à la jeune fille un code de bonne conduite afin qu’elle puisse, plus tard, participer à la reproduction des modèles familiaux et sociaux.

2-Féminisme et réduction des inégalités entre hommes et femmes

De rares et timides discours se faisaient entendre sur l’égalité entre hommes et femmes : en 1622 par exemple, Mme de Gournay écrit l’Égalité des hommes et des femmes. La diffusion de ces idées ne se fait pourtant guère avant les temps révolutionnaires. Ainsi, la Révolution française permet une première remise en cause de l’inégalité séculaire entre les sexes : en 1791, Olympe de Gouges revendique l’extension aux femmes de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, alors que Condorcet vient de s’écrier qu’« il n’y a entre les deux sexes aucune différence qui ne soit l’ouvrage de l’éducation » (1787). Et, d’une manière plus générale, les femmes participent largement aux mouvements révolutionnaires et sociaux : des sans-culottes féminines de 1789 aux deux figures symbolisant à la fois la libération de la femme et de l’homme, Louise Michel et Rosa Luxemburg.

Effectivement, durant cette époque, se développe le mouvement féministe en même temps que les idéologies socialiste et marxiste. Ce mouvement s’exprime dans des journaux, tel le Englishwomans’ Journal créé dès 1859, et s’incarne dans des figures telles celles de la Française Flora Tristan, des Anglaises Harriet Martineau (1802-1876) et Olive Schreiner (1855-1920) ou de la Suisse Meta von Salis-Marschlins (1855-1929). Les féministes revendiquent l’indépendance conjugale, les mêmes droits civiques que les hommes, les mêmes droits à l’éducation et à la formation, le droit d’être maître(sse) de leur corps, l’égalité des salaires, leur participation à la vie politique et syndicale.

Les femmes prennent de plus en plus souvent la parole pour affirmer leurs différences par rapport aux hommes. D’abord confinées à des genres littéraires qui gardent un caractère privé (journaux intimes ou correspondances), elles s’imposent progressivement comme grandes écrivains (George Sand ou Colette), rédigeant parfois des ouvrages profondément engagés, telles Virginia Woolf (A Room of One’s Own, 1929), Simone de Beauvoir (le Deuxième Sexe, 1949) ou Betty Friedan (The Feminine Mystique, 1963).

VI-LA PLACE ACTUELLE DE LA FEMME

Avec les années soixante, les revendications féministes se font beaucoup plus puissantes en Europe, grâce à la paix fermement établie, à la prospérité économique et aux découvertes technologiques. En France, le Mouvement de libération des femmes (MLF) est créé en 1970. Puis l’année 1975 est déclarée « année de la femme », et la date du 8 mars « journée internationale de la Femme » par l’Organisation des Nations unies (ONU). Aujourd’hui, les combats pour l’émancipation des femmes se poursuivent, suscitant toujours dans l’opinion publique et dans la classe politique (encore profondément masculine) de vifs débats, comme la loi sur la parité qui vise à corriger la sous-représentation des femmes en politique.

Donc, force est de noter que le processus d’émancipation des femmes ne date pas d’aujord’hui. C’est toute une histoire que nous avons essayé de résumé pour vous permettre d’en porter connaissance

Nous réaffirmons encore la grandeur de la femme tout en sachant que la grandeur n'est jamais donnée mais se mérite.

Zahir Fall
Documentaliste
Diplômé de l’EBAD
En service au CHR de Saint-Louis