leral.net | S'informer en temps réel

L’homme d’affaires Cheikh Guèye invite Idrissa Seck sur le « dossier Cayar » et interpelle le Président Macky Sall sur un autre cas

CHEIKH GUEYE, HOMMES D’AFFAIRES SENEGALAIS: « J’invite Macky Sall et Idrissa Seck à plus de considération pour les investisseurs nationaux plutôt que de jeter leur dévolu sur les étrangers »


Rédigé par leral.net le Mercredi 2 Mai 2018 à 17:30 | | 0 commentaire(s)|

Face à la presse l’homme d’affaires sénégalais a d’abord jugé nécessaire de revenir sur le dossier relatif au domaine maritime de Cayar, pour insister sur le fait que « les sénégalais se doivent davantage de travailler la main dans la main, de s’entraider ». Parce que, indique-t-il, « dans bien nombre de zones comme Cayar, les étrangers constituent la communauté la plus représentative, exploitant souvent des usines de pêche dont les produits sont généralement destinés à l’exportation, une manière de piller nos ressources au détriment de l’économie nationale ». L’idéal, aux yeux de M. Gueye, pour plus ou moins freiner cette « grosse perte » pour le Sénégal, « serait donc, pour les fils du pays, de se souder les coudes, travailler la main dans la main, pour faire émergence notre pays ». Et de remarquer qu’ « avec le nombre impressionnant d’usines de pêche sur le territoire national, notre pays ne s’en sort qu’avec de faibles ristournes d’environ 5 millions FCFA par an, sans aucun impact positif sur l’économie nationale ». Alors qu’à lui seul, en ce qui le concerne, souligne-t-il, « le projet que je développe dans la zone de Cayar pourrait au minimum employer quelques 100 jeunes, lesquels auraient la possibilité de contribuer favorablement au développement de leur terroir ».

Concernant le dossier en question, sur lequel le 1er vice-président du Conseil départemental, Yankhoba Diattara a juré de ne plus se prononcer, Cheikh Gueye, de faire savoir, lui aussi, de ne plus en parler. Toutefois, il ne manque pas d’interpeller le président du Conseil départemental de Thiès, M. Idrissa Seck, l’invitant à étudier « convenablement » ce dossier, pour enfin comprendre qu’il a respecté toutes les procédures légales et devra au moins être rétabli dans ses droits, d’autant que la commission chargée du dossier s’était rendue sur les lieux pour s’enquérir de la situation. L’homme d’affaires revenant sur deux délibérations (160 et 66 parcelles) intervenues dans ladite zone en 2005, avec les mêmes papiers domaniaux, d’indiquer, partant, qu’il ne saurait y avoir « deux poids deux mesures », le traitement devant être le même. Et de demander au Président Idrissa Seck de « bien étudier le dossier et sa délibération ». Il rappelle « être bel et bien un sénégalais ayant bien le droit d’investir dans mon pays ». Et de penser que « mon projet reste d’autant plus viable que le plus important taux de noyade sur le territoire est détecté dans cette dite zone ».

Par rapport à la pédagogie du Conseil départemental de Thiès qui dit « attendre l’avis de la mairie de Cayar », Cheikh Gueye de préciser : « moi, je n’en ai pas besoin parce que j’ai déjà un avis qui date de longtemps, ce dès lors que ladite mairie a encaissé l’ordre de recettes ». Rien que ça, « c’est un avis ». Aussi, tient-il à préciser qu’un tel état de fait n’arrange pas les nationaux quand on sait qu’un pays ne peut se développer qu’à travers ses fils. Il souligne l’existence à Cayar de quelques 7 usines de pêche qui ne profitent aucunement à l’économie sénégalaise, parce que faisant dans l’export des produits. Et d’avertir : « tant que les sénégalais ne se lèveront pas pour gérer eux-mêmes leurs propres ressources, le pays n’ira pas de lavant. Aussi il faudrait un meilleur traitement pour les investisseurs nationaux, tout comme ces derniers doivent, en leur sein, cesser les guerres intestinales ».
Cheikh Gueye déplore aussi et surtout le fait que les politiques manquent plus ou moins de considération pour les investisseurs nationaux. Et d’expliquer que c’est presque le même cas qui lui est arrivé à Dakar, avec le président Macky Sall, autour du « parc industriel de Diamniadio », sur un terrain de 9ha actuellement en construction, lui appartenant. « Les autorités compétentes sont venues me prendre le terrain, puis m’ont remis un recasement qui, jusqu’ici, est resté sans suite. Le plus déplorable dans cette affaire réside dans le fait que ce pars est construit presqu’au profit seulement d’investisseurs étrangers, avec en particulier des usines chinoises de textile. Nous les nationaux, devrons encore attendre. Et ça, ce n’est pas bon pour un pays, on devrait faire d’abord avec les investisseurs sénégalais, ce dans l’intérêt national ».

Cheikh Gueye dit avoir un ami français très taquin, qui, souvent, lui dit : « Cheikh, comment se fait-il que tu veuilles bien travailler, bien te débrouiller, toujours remuer ciel et terre, et qu’on ne te laisse jamais avancer dans le concret, progresser. Au Sénégal, nous de l’extérieur, sommes bien conscients du fait que c’est une chance d’être un étranger (toubab) chez vous, parce que tout est à notre protée ici ». Et de s’étrangler : « N’est-ce pas là un insulte » ?

Cheikh Gueye ne manque pas d’inviter les sénégalais à réfléchir davantage au « poids » que représentent les étrangers dans l’économie nationale. D’où l’appel lancé au président Macky Sall pour davantage accorder plus d’attention, de considération aux investisseurs nationaux. Il trouve « inadmissible » le fait de saisir des terres des mains d’investisseurs nationaux pour y bâtir un parc industriel où les étrangers demeurent majoritaires. Et pourtant, explique-t-il, « quand le président Macky Sall m’a dépossédé de mes terres, il s’était déjà trouvé que l’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye et Aminata Niane de l’Apix étaient déjà très en avance sur ses négociations, ce sous le régime du Président Abdoulaye Wade ». Lequel président, dit-il, « honorait tous ses engagements vis-à-vis des propriétaires de terrains, dont il dédommageait convenablement ». Mais le président Macky Sall, regrette-t-il, « quand il est arrivé, il a tout pris et utilisé au détriment des nationaux. Un acte que nous condamnons. J’ai adressé des correspondances à tout le monde, même au Chef de l’Etat, j’ai exploité toutes les voies de recours, en vain ». Et d’attirer l’attention sur la nécessité d’encourager les investisseurs nationaux qui créaient beaucoup d’emplois. Il informe que le projet qu’il envisageait de réaliser à Dianiadio est une unité qui n’existe pas encore en Afrique.

L’homme d’affaires sénégalais Cheikh Gueye invite le président de la République à voir avec l’ancien ministre Seydou Sy Sall et Cie, qui, dit-il, « m’avaient pris mes terres, pour arriver à une solution de recasement. On m’a remis une lettre de recasement sans pour autant m’indiquer la zone de mon affectation. C’est là une injustice qui n’honore pas le Sénégal ». Aussi, rappelle-t-il que l’Etat, à lui seul, ne peut pas construire le pays. Il faut donc, dit-il, « la main des investisseurs nationaux ». Et de s’offusquer également du fait que « les politiques croient, seuls, détenir les clés du succès, aussi que tout leur revient de droit, que ce sont eux qui doivent, seuls, s’occuper de la marche du pays, au point d’éliminer nombre de citoyens aptes à contribuer favorablement au développement du terroir ». M. Gueye exige un meilleur traitement des nationaux.

Seyelatyr